Poires : Les combattantes naturelles des radicaux libres contre le cancer, le diabète et les maladies cardiaques

La fin de l’été et le milieu de l’automne sont marqués par une abondance de poires, un fruit emblématique cultivé et apprécié dans le monde entier. On dit que les poires étaient sacrées pour deux déesses de la mythologie grecque, Héra et Aphrodite.

Originaires des contreforts de la chaîne de montagnes Tien Shan, dans l’ouest de la Chine, les poires, ou Pyrus communis, font partie de la famille des Rosacées, qui comprend un grand nombre de nos fruits préférés, notamment les pommes, les prunes, les cerises et les pêches. Grâce à leur capacité à résister aux températures froides, les poiriers peuvent être récoltés tout au long de l’année dans de nombreuses régions du monde, et sont donc aujourd’hui cultivés sur presque tous les continents. En raison de son goût délicieux et de ses nombreuses propriétés médicinales, la poire est utilisée comme aliment et comme médicament par des cultures vieilles de plusieurs milliers d’années.

Un fruit très nutritif

Les poires sont très nutritives : elles contiennent de la vitamine C, de la vitamine K, du cuivre, du potassium, du manganèse, de l’acide folique et du magnésium. Elles sont également pauvres en calories. Une poire de taille moyenne (environ 178 grammes) contient environ 100 calories, 0,2 gramme de graisse, un peu moins d’un gramme de protéines, environ 27 grammes de glucides et environ 5,5 grammes de fibres.

Les poires sont riches en antioxydants qui éliminent les radicaux libres de l’organisme et aident à prévenir le stress oxydatif qui peut endommager l’ADN et accélérer le vieillissement. Elles contiennent des phytonutriments, notamment des flavonoïdes, qui contribuent à réduire l’inflammation, considérée comme l’origine de certaines des maladies les plus destructrices comme le cancer, le diabète, les maladies cardiaques, l’arthrite rhumatoïde et la maladie d’Alzheimer. Riches en polyphénols, les poires constituent une bonne source alimentaire pour la protection contre certains cancers, les maladies cardiovasculaires et les affections neurodégénératives.

Il existe plus de 3000 variétés de poires dans le monde, mais seulement 10 sont cultivées commercialement aux États-Unis. Chaque variété offre une couleur, un goût et une texture uniques. La plupart des phytonutriments et autres antioxydants contenus dans les poires se trouvent dans leur peau. Manger des poires avec la peau est donc un excellent moyen de maximiser leurs bienfaits pour la santé.

Les 12 variétés commerciales de poires les plus cultivées en France sont les suivantes :

• Williams (ou Barlett)

• Conférence

• Abate

• Concorde, issue d’un croisement entre la Conférence, (aspect) et la Comice, (goût)

• Comice

• Passe-crassane

• Guyot

• Anjou (verte et rouge)

• Beurré hardy

• Beurré Bosc

• Alexandrine

• Angelys , (la petite dernière, issue du croisement entre les variétés Doyenné d’hiver et Doyenné du Comice , Angélys provient de la contraction du mot «Angers», ville de création de la variété, et du mot «lys», emblème des rois de France)

Protection contre le cancer

Les poires contiennent des composés considérés comme protecteurs contre le cancer, comme les anthocyanes. Les anthocyanes sont des flavonoïdes solubles dans l’eau qui ont une série d’effets pharmacologiques, notamment la prévention des maladies cardiovasculaires, le contrôle de l’obésité et l’activité antitumorale, selon une revue publiée dans le British Journal of Pharmacology.

Les poires contiennent également de l’acide chlorogénique , qui peut exercer une activité anticancéreuse en inhibant le cycle cellulaire, en déclenchant l’apoptose (mort cellulaire normale) et en supprimant la prolifération des cellules cancéreuses.

Il a été démontré qu’une alimentation riche en fruits, y compris en poires, protège contre certains cancers, en particulier ceux du poumon et de l’estomac.

Une méta-analyse a examiné l’association entre la consommation de fruits et légumes et le risque de cancer du poumon et a constaté qu’une augmentation de la consommation de fruits était associée à une diminution du risque de cancer du poumon chez les fumeurs actuels et les anciens fumeurs. Les auteurs ont conclu : « Ces résultats pourraient avoir une importance considérable pour la santé publique en ce qui concerne la prévention du cancer du poumon par le biais d’interventions diététiques.

Une étude, utilisant une analyse groupée des données de 25 études, a examiné les associations entre la consommation de fruits et légumes et le risque de cancer de l’estomac. Ils ont constaté que le risque de cancer de l’estomac était plus faible lorsque la consommation de fruits était plus élevée.

Certaines études suggèrent que les fruits riches en flavonoïdes, comme les poires, peuvent avoir un effet protecteur contre les cancers liés aux hormones , notamment le cancer du sein, de l’ovaire, de l’endomètre, de la thyroïde, de la prostate et des testicules. revue systématique et une méta-analyse ont montré qu’une augmentation de la consommation d’aliments riches en flavonoïdes, comme les poires, est associée à une diminution du risque de cancer du sein, de l’ovaire et de l’endomètre.

La relation entre la consommation de fruits et légumes et la prévalence du cancer du sein a été établie dans une analyse qui a conclu qu’une consommation élevée de fruits était associée à une réduction du risque de cancer du sein global, postménopausique, positif (ER+/PR+) et négatif (ER-/PR-) aux récepteurs des œstrogènes et de la progestérone.

Amélioration la santé cardiaque

Les poires contiennent beaucoup de fibres – importantes pour réduire le cholestérol et d’autres graisses – qui contribuent à nous protéger contre les maladies cardiovasculaires. Le glutathion, un antioxydant présent dans les poires  et d’autres fruits, peut contribuer à prévenir l’hypertension artérielle et les accidents vasculaires cérébraux. Dans une étude , les participants ayant reçu des perfusions de glutathion et d’acétylcholine ont augmenté le diamètre de leurs vaisseaux sanguins ainsi que le flux sanguin, ce qui, combiné, réduit de manière significative les facteurs de risque coronariens.

La pectine contenue dans les poires contribue également à réduire le taux de cholestérol. La pectine est un type de fibre soluble dans l’eau que l’on trouve dans la plupart des plantes. En plus de réduire le taux de cholestérol, elle contribue à faciliter le transit intestinal et la digestion.

Les résultats d’une étude prospective , publiés dans l’American Journal of Epidemiology, ont montré qu’après avoir suivi des adultes sur une période de quinze ans, une plus grande consommation de fruits et légumes était associée à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues, de cancer et de maladie cardiovasculaire. Les auteurs de l’étude affirment que leurs conclusions appuient les recommandations générales en matière de santé, qui préconisent d’inclure 5 à 9 portions de fruits et de légumes dans notre alimentation quotidienne.

La peau des poires contient un antioxydant appelé quercétine, un pigment naturel présent dans de nombreux fruits et légumes. La quercétine présente de nombreux avantages pour la santé, en particulier pour le cœur, car elle contient des flavonoïdes dont l’efficacité a été prouvée contre l’hypertension, l’inflammation, le diabète et les maladies vasculaires, et qui protègent contre les dommages causés par les radicaux libres, liés à de nombreuses maladies chroniques.

Réduction du risque de diabète de type 2

Les poires ont naturellement un faible indice glycémique, ce qui signifie qu’elles ont un effet minime sur la glycémie. Les légumes verts, la plupart des fruits, les pois chiches et les lentilles sont d’autres aliments à faible indice glycémique.

Une étude de cohorte  portant sur 9 665 adultes américains âgés de 25 à 74 ans pendant 20 ans visait à déterminer si la consommation de fruits et de légumes était associée au développement du diabète. Les chercheurs ont constaté que la consommation quotidienne de cinq portions ou plus de fruits et légumes combinés réduisait de manière significative le risque de développer un diabète.

Les poires contribuent à réduire le risque de diabète grâce à leur teneur élevée en fibres et à leur peau riche en anthocyanes. Les anthocyanes donnent leur couleur à la peau des poires, en particulier les variétés rouges . En raison de leur teneur élevée en fibres et de leur faible teneur en glucides, les poires libèrent lentement les sucres dans le sang, ce qui signifie que les diabétiques peuvent savourer ce fruit sucré sans subir les conséquences négatives sur leur taux de glycémie.

Une vaste étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition, qui a suivi plus de 200 000 personnes, a cherché à déterminer si l’apport alimentaire de flavonoïdes tels que les flavonols et les anthocyanes était associé au risque de diabète de type 2 chez les adultes américains. Au début de l’étude, les participants ne souffraient pas de diabète, de maladies cardiovasculaires ou de cancer. Les chercheurs ont constaté que la consommation d’aliments riches en anthocyanines – en particulier les myrtilles, les pommes et les poires – était associée à un risque plus faible de diabète de type 2.

Dernières réflexions

Gorgées de nutriments, les poires offrent des bienfaits curatifs qui peuvent nous aider à nous protéger contre de nombreuses maladies courantes. Il a également été démontré qu’elles réduisent l’inflammation , améliorent la digestion et aident même à perdre du poids . Elles sont également riches en vitamine C, qui contribue à renforcer le système immunitaire, sont pauvres en graisses et en glucides et constituent une excellente source de fibres .

Il existe de nombreuses façons de consommer les poires, qu’elles soient pochées, rôties ou cuisinées dans divers desserts, et bien sûr, vous pouvez toujours les manger fraîches. Ne pas oublier qu’une grande partie des phytonutriments et autres antioxydants se trouvent dans la peau, alors bien les laver et en manger la peau également.