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Quelle est la «maladie X» à laquelle l’OMS se prépare?

Les plus grandes préoccupations de ces deux prochaines années ne sont pas les conflits ni le changement climatique, mais plutôt la désinformation et la mésinformation, indique la présidente de la Commission européenne
février 4, 2024 17:20, Last Updated: février 4, 2024 17:25
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La mise en place d’un système de préparation permanent, contrôlé à l’échelle mondiale, est le centre d’intérêt actuel des organisations internationales, qui se préparent à l’arrivée de la prochaine pandémie de « maladie X ».

S’exprimant lors d’un séminaire du Forum économique mondial (FEM) intitulé « Se préparer à la maladie X », le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré, qu’en 2018, son organisation « avait besoin d’espace pour [appréhender] une maladie inconnue ».

« C’est à ce moment que nous lui avons donné le nom de ‘maladie X' », a-t-il déclaré le 17 janvier. « Nous nous préparions à des maladies de type Covid. On pourrait même dire que le Covid-19 est la première maladie X. »

Depuis, des organisations telles que l’OMS, le FEM, la Banque mondiale, ainsi que le G7 et le G20, sont à pied d’œuvre pour mettre en place une infrastructure mondiale de lutte contre la prochaine pandémie, quelle que soit la forme qu’elle prendra.

La « mission de 100 jours »

Pour lutter contre la propagation des virus, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations, CEPI) a été créée lors du sommet de Davos 2017 du FEM. Cette coalition basée en Norvège agit tel un « partenaire mondial entre les organisations publiques, privées, philanthropiques et de la société civile ».

La « mission de 100 jours » prévoyait que les scientifiques accélèrent le processus en tirant parti de la technologie existante relative aux vaccins, en « combinant différentes phases d’essai en une seule, afin d’accélérer le recrutement de personnes pour cet essai » et en « déployant des plateformes-pilotes ».

En 2022, le CEPI s’est associé à McKinsey & Company, un consultant en gestion, pour l’aider à réaliser sa « Mission de 100 jours », visant à accélérer la production de vaccins.

Selon son rapport, il s’est écoulé de 326 à 706 jours « entre la disponibilité de la séquence virale du Covid-19 et l’autorisation d’utilisation d’urgence, émise par une autorité réglementaire rigoureuse, ou la délivrance de liste d’utilisation d’urgence par l’Organisation mondiale de la santé ».

(Dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir de la gauche) Francine Lacqua de Bloomberg TV, Richard Hatchett, PDG de la Coalition for Epidemic Preparedness and Innovations, Stéphane Bancel, PDG de Moderna, Anthony Fauci, conseiller médical en chef du président des États-Unis, et Annelies Wilder-Smith, professeur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, apparaissent sur un écran de visioconférence, lors du Forum économique mondial, le 17 janvier 2022. (Fabrice Coffrini/AFP via Getty Images)

Le plan du CEPI prévoyait de rendre les vaccins disponibles en 100 jours, période avant laquelle des « interventions non pharmaceutiques » seraient instaurées afin de ralentir la propagation du virus.

Au cours de l’épidémie de Covid-19, les interventions non pharmaceutiques ont inclus le dépistage, la recherche des contacts, la distanciation sociale, la surveillance, les confinements, les restrictions de voyage et l’interdiction de rassemblement pour des événements familiaux ou des services religieux.

La « mission de 100 jours » prévoyait de tirer parti de la technologie existante relative aux vaccins, de « combiner différentes phases d’essai en un seul, afin d’accélérer le recrutement » et de « déployer des plateformes-pilotes, telles que ‘Essai clinique Solidarity de traitements contre la Covid-19‘ de l’OMS, qui ont mis à contribution des centaines d’hôpitaux, de dizaines de pays, afin d’évaluer les risques et les bienfaits du vaccin ».

Les compagnies pharmaceutiques et les agences gouvernementales fabriqueraient ensuite rapidement leur premier lot de vaccins expérimentaux destinés à l’usage humain.

Avant l’arrivée de la maladie X, la communauté mondiale doit mettre en place des plates-formes de réponse pandémique rapides et constituer des bibliothèques de vaccins, indique le CEPI.

Une fois la maladie X déclarée, l’accent serait mis, non plus sur les prototypes de vaccins, mais sur la production rapide de traitements « spécifiques à l’agent pathogène ». S’ensuivrait l’administration du vaccin à grande échelle et l’évaluation de ses effets.

Les auteurs du rapport affirment « reconnaître que réaliser la ‘mission des 100 jours’ s’accompagne d’un certain nombre de risques, lesquels doivent être évalués de manière approfondie avant la déclaration d’une [éventuelle] pandémie, et que l’objectif ne devrait être poursuivi que si les balises de sécurité appropriées […] sont instaurées ».

Le Centre de développement et d’évaluation des vaccins (Vaccine Development and Evaluation Centre), une installation de haute sécurité, basée à Porton Down, au Royaume-Uni, vise à soutenir la « Mission des 100 jours ». Le site est connu pour avoir antérieurement produit des armes chimiques, et emploiera plus de 200 scientifiques.

Outre la mise au point de vaccins contre des virus tels que le H5N1 provoquant la grippe aviaire, le Centre de développement et d’évaluation des vaccins prévoit développer des produits pharmaceutiques contre la fièvre de Lassa, le Nipah et la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, ce dernier étant un virus transmis par les tiques. Nombre de ces maladies figurent sur la liste de l’OMS des agents pathogènes susceptibles de provoquer de futures flambées et pandémies.

Porton Down, le parc scientifique qui abrite le laboratoire du ministère de la Défense, au Royaume-Uni, le 8 juillet 2018. (Niklas Halle’n/AFP via Getty Images)

Centraliser le pouvoir

En plus de la volonté d’injecter une myriade de nouveaux vaccins au sein de la population, un autre volet majeur de la préparation à la ‘maladie X’ consiste à centraliser la réponse aux pandémies entre les mains de l’OMS.

Les 194 pays membres de l’OMS examinent actuellement le « projet préliminaire de CA+ de l’OMS » sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, qui prévoit des amendements au Règlement sanitaire international de l’OMS, et que l’organisation espère voir signé en mai.

L’accord et ses amendements visent à centraliser la coordination des chaînes d’approvisionnement sous la direction de l’OMS, le partage d’informations sur les maladies et traitements entre les pays membres, la garantie d’une « équité » des soins de santé entre les pays, et une « approche préconisant ‘un gouvernement élargi’ et ‘une grande population' » pour la gestion des pandémies au sein des pays membres.

Cette année, l’un des risques importants que nous observons, et qui n’était pas là la dernière fois, est celui de la désinformation et de la mésinformation.
— Gayle Markovitz, rédactrice en chef du FEM

Le FEM, l’OMS et d’autres organisations mondiales s’inquiètent, qu’en temps de crise, des idées fausses peuvent induire les gens en erreur.

« Les plus grandes préoccupations de ces deux prochaines années ne sont pas les conflits ni le changement climatique, mais plutôt la désinformation et la mésinformation », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à son auditoire, à Davos.

Suivant ce mantra, le FEM a publié son Rapport sur les Risques Globaux 2024, dans lequel 1490 spécialistes interrogés s’accordent à dire que la mésinformation est le « risque mondial le plus sérieux ».

« Cette année, l’un des risques importants que nous observons, et qui n’était pas là la dernière fois, est celui de la désinformation et de la mésinformation », a déclaré Gayle Markovitz, rédactrice en chef du FEM, citée sur Radio Davos, dans le cadre d’une interview avec les auteurs du rapport.

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse à Genève, le 6 avril 2023. (Fabrice Coffrini/AFP via Getty Images)

« Nous pensions qu’Internet démocratiserait l’information et en augmenterait la transparence. Or, le contraire s’est plutôt produit », a déclaré Peter Giger, responsable de la gestion des risques chez Zurich Insurance et co-auteur du rapport.

« Essentiellement, les gens vivent dans leur bulle et ne reconnaissent même pas ce qui se passe à l’extérieur. »

L’OMS abonde dans le même sens et considère également la mésinformation comme une menace à laquelle il faut « s’attaquer ».

D’ailleurs, le projet préliminaire CA+ de l’OMS prévoit d' »assurer régulièrement une surveillance et une analyse des réseaux sociaux en vue de déterminer la proportion et les types d’informations fausses ou trompeuses ».

Méfiance à l’égard de « La Science »

Cet effort mondial visant à « contrôler le récit » intervient dans un contexte où une méfiance à l’égard de « La Science » augmente, ainsi qu’envers les « récits officiels » sur ce qui est bon pour la santé. Lors de la pandémie de Covid-19, la population a été trompée au sujet de l’efficacité de certaines mesures de santé publique, telles que le port du masque et la fermeture des écoles. Beaucoup ont refusé de se faire vacciner.

On nous a assuré – à tort – que les vaccins contre le Covid-19 sont « sécuritaires et efficaces », et empêcheraient la propagation du virus. De nombreuses personnes ont été contraintes de choisir entre perdre leur emploi ou se faire vacciner, quels que soient les risques encourus. Des enfants ont été contraints de se faire vacciner pour pouvoir aller à l’école, en dépit du risque quasiment nul que les enfants développent une forme grave du Covid-19.

Les impacts économiques, ainsi que sur la santé physique et psychologique, des confinements et des fermetures d’écoles et d’entreprises se font encore sentir, bien que ces mesures aient pris fin depuis longtemps.

Des systèmes de modélisation mal construits, tels que celui de l’Imperial College of London, qui ont dramatiquement gonflé les prévisions du nombre de décès dus au Covid-19, ont inutilement semé la terreur au sein de la population.

En 2022, au Canada, à la suite de l’invocation de la loi sur les mesures d’urgence, une collaboration étroite entre le gouvernement et les institutions financières a permis de geler les comptes bancaires de centaines de participants du Convoi de la liberté, qui protestaient contre les obligations vaccinales, sans décision de justice.

Le Dr Anders Tegnell, épidémiologiste suédois, qui a conseillé le gouvernement suédois sur les mesures sanitaires durant la pandémie de Covid-19, a décrit cette période comme « un monde devenu fou ».

Aujourd’hui, de nombreux scientifiques accusent les grands médias et les éditeurs scientifiques d’ignorer ou de censurer les articles critiquant les confinements, tout en publiant des articles pro-confinements qui suggèrent que cette mesure devrait être standardisée en contexte de pandémie.

La médecin Meryl Nass, critique des initiatives telles que le « projet préliminaire de CA+ de l’OMS », affirme que son permis d’exercice de la médecine dans l’État du Maine, où elle pratique, a été suspendu parce qu’elle a désobéi aux restrictions sanitaires de l’État en lien avec le Covid-19.

Selon elle, les efforts déployés par les responsables de santé, à l’échelle mondiale et locale, pour asseoir leur autorité au nom de la lutte contre la propagation de virus, sont des « coups d’État non-violents ».

« Ils doivent garder le contrôle de leur ‘récit’. », déclare le Dr Nass à Epoch Times. « Et l’un des moyens de contrôler le ‘récit’ est de contrôler le discours des médecins, le discours médical. »

Réduire les voix dissidentes au silence

Le FEM prévient que, si la diffusion d’informations fausses ou trompeuses n’est pas maîtrisée, la censure pourrait devenir la norme.

« En réponse à la mésinformation et à la désinformation, les gouvernements pourraient être de plus en plus habilités à contrôler l’information sur la base de ce qu’ils considèrent comme ‘vrai' », indique le rapport du FEM.

Un écran de téléphone intelligent affiche une nouvelle politique sur la désinformation relative au Covid-19, en Virginie, le 27 mai 2021. (Andrew Caballero-Reynolds/AFP via Getty Images)

« Les libertés relatives à l’Internet, la [liberté de] presse et l’accès à des sources d’information diversifiées, qui sont actuellement en déclin, risquent de voir leurs flux d’informations être plus largement réprimés, dans un plus grand nombre de pays. »

Certains gouvernements et entreprises semblent considérer la censure comme un remède. Facebook, YouTube et Twitter ont été au centre de nombreuses allégations de censure liée à la pandémie, ainsi que de censure politique.

Début janvier, la Commission des valeurs mobilières et des changes (Securities and Exchange Commission, SEC) a soutenu une proposition des actionnaires d’Apple exigeant que la société clarifie sa politique de retrait d’applications conservatrices et religieuses de sa plateforme, sur fond d’allégations selon lesquelles la démarche de l’entreprise découlerait d’agissement d’employés de gauche ou aurait été menée à la demande du Parti communiste chinois.

Notant également que 3 milliards de personnes dans le monde iront voter cette année, le rapport du FEM relève que le recours généralisé à la « désinformation » et à des outils pour la diffuser, pourrait saper la légitimité de gouvernements nouvellement élus, [et en] résulteraient plusieurs troubles, allant des « protestations violentes et crimes de haine », aux affrontements civils et au « terrorisme ».

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