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Réaction des habitants de Gaza et de Cisjordanie après la désignation d’un nouveau chef du Hamas

août 7, 2024 15:36, Last Updated: août 7, 2024 15:45
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Des habitants de la bande de Gaza interrogés par l’AFP critiquent le choix de Yahya Sinouar à la tête du Hamas, un radical offrant peu d’espoir de cessez-le-feu après dix mois de guerre avec Israël.

« La nomination de Yahya Sinouar à la tête du Hamas (…) pourrait avoir des conséquences négatives à plusieurs niveaux, notamment l’arrêt des négociations » indirectes avec Israël en vue d’un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, dit Ibrahim Abou Daqa, 35 ans.

Un autre habitant de Gaza, Bachir Qarqaz, se montre encore plus pessimiste : « La guerre ne se terminera pas dans un avenir proche parce qu’Israël rejette Sinouar (…), un homme têtu qui ne peut pas céder », dit-il.

« C’est un combattant, comment des négociations pourront-elles avoir lieu ? », renchérit Mohammed al-Charif. « Nous sommes maintenant au sommet de l’incertitude et nous ne voulons rien d’autre que la fin de la guerre », insiste ce Gazaoui de 29 ans.

L’un des cerveaux de l’attaque du 7 octobre

Yahya Sinouar, qui était le chef du Hamas à Gaza, a été propulsé mardi soir à la tête de l’organisation terroriste palestinienne pour succéder à Ismaïl Haniyeh, tué la semaine dernière en Iran, pays qui accuse Israël, son ennemi juré, de l’avoir assassiné.

Sinouar est l’un des hommes les plus recherchés par Israël qui dit ouvertement vouloir l’éliminer, comme l’a répété mardi soir le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz.

Israël le considère comme l’un des cerveaux de l’attaque d’une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Un responsable du Hamas a déclaré mardi que la désignation de Sinouar envoyait un « message fort » à Israël indiquant que le mouvement « restait sur la voie de la résistance ».

Un autre Gazaoui, Hani al-Qano, dit que « personne ne s’attendait à ce que Sinouar remplace Ismaïl Haniyeh », et lui pense que « cela va accélérer la fin de la guerre ».

Synonyme d’espoir pour certains

Sinouar « pourrait avoir un impact positif sur les négociations et représenter un défi pour Israël, étant donné qu’il vit à l’intérieur de la bande de Gaza parmi la population assiégée. Il est différent de Haniyeh qui a vécu à l’étranger », dit-il. Haniyeh dirigeait l’organisation depuis Doha au Qatar.

Cet optimisme est davantage partagé en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1957 et administré par l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, dont le parti Fatah est un rival du Hamas. Ce dernier a chassé le Fatah de la bande de Gaza et y a pris le pouvoir en 2007.

Le nouveau chef du Hamas ? « Une excellente décision, car Sinouar vit au cœur de la bataille et sait donc exactement ce qu’il négocie, plutôt que quelqu’un qui est assis à l’extérieur du pays », estime Farah Qassem, un habitant de Ramallah, en référence à Ismaïl Haniyeh.

« Sinouar a payé et continue de payer un lourd tribut à la guerre, de sorte que ses décisions découleront des souffrances endurées par la population de Gaza », ajoute cet homme de 54 ans, en référence aux conditions catastrophiques pour les habitants qui manquent de tout dans ce territoire ravagé par dix mois de guerre.

Même sentiment pour Emad Abou Fokheidah, qui vit dans un village près de Ramallah : « le choix de Sinouar était une sage décision et un message à l’occupation selon lequel la solution politique, qu’Israël a rejetée en assassinant Haniyeh, ne viendra que par les armes ».

« On sait que toutes les guerres se terminent par des négociations, et aujourd’hui, c’est le négociateur qui mènera la bataille », dit cet homme de 57 ans.

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