Les documents concernant les comptes de l’État (2022) viennent d’être rendus publics. Dans les principaux engagements hors bilan de l’État, on découvre, entre autres, que ceux qui ont trait aux régimes spéciaux représentent 1613 milliards d’euros.
Cette somme englobe la retraite des fonctionnaires (1509 Mds), y compris celle de La Poste. Le total équivaut à 68% du PIB français en 2022 (2357 Mds d’euros). Cela correspond à la valeur actualisée des pensions qui devront être versées aux agents actifs ou retraités au 31 décembre 2022 sur la base notamment de prévisions relatives aux évolutions de carrière et à l’âge de départ en retraite des actifs et de tables de mortalité fournies par l’INSEE.
C’est d’autant plus inquiétant que la réforme des retraites qui vient d’être validée par le Conseil constitutionnel ne touche pas au régime spécial des fonctionnaires. Certes, ils devront travailler deux ans de plus mais le régime lui-même garde intactes ses « spécificités », comme l’a bien précisé le ministre Stanislas Guérini. Par « spécificités », il faut comprendre tous les privilèges dont bénéficient les fonctionnaires : « les modalités de calcul de la pension » (sur les 6 derniers mois de carrière), un montant garanti (au minimum 75% du dernier salaire pour une carrière complète), les « bonifications de la durée d’assurance attachées à certains métiers » ou encore « les durées de service en catégorie « active » permettant un départ anticipé ».
De plus – ainsi que le montre clairement le tableau ci-dessous –, c’est bien l’État qui paye les cotisations retraite, à hauteur de 74.28% pour les fonctionnaires et 126% pour les militaires. Ces cotisations sont fictives (c’est un jeu d’écriture), les fonctionnaires n’ayant pas de caisse de retraite, et elles n’ont aucune incidence sur leur rémunération. Or, il ne peut y avoir de réforme dans ce domaine sans la fin du régime spécial dans le public. Sinon, les contribuables vont continuer à payer pour les fonctionnaires et assimilés.
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