La cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot a annoncé mercredi le dépôt par son groupe d’une motion de censure contre le gouvernement pour dénoncer le fait qu’il n’y aura pas de vote sur l’abrogation de la retraite à 64 ans.
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a annoncé qu’elle allait faire barrage à l’examen, jeudi dans l’hémicycle, de la mesure portée par le groupe indépendant de députés Liot.
« Évidemment nous déposerons une motion de censure parce qu’il est inacceptable que l’on puisse faire un tel coup de force sans qu’il y ait une réaction derrière », a déclaré Mme Panot devant des journalistes, sans préciser quand elle serait déposée, ni avec quel autre groupe elle pourrait l’être. « On va en discuter avec eux », a-t-elle ajouté.
« Nous débattons d’abord dans les groupes », a déclaré le président du groupe socialiste Boris Vallaud devant la presse peu avant. Les députés Liot décideront « ce soir », a annoncé de son côté leur président Bertrand Pancher.
Le vice-président RN de l’Assemblée Sébastien Chenu a, lui, déclaré que son groupe devrait d’abord vérifier s’il pouvait encore en déposer une sous cette session ordinaire, rappelant aussi qu’ils pourraient voter les motions de censure des autres. « Yaël Braun-Pivet, en annonçant qu’il n’y aurait pas de vote demain admet que le pouvoir a peur », a jugé Mathilde Panot.
« Piétiner les institutions »
La présidente de l’Assemblée n’est « plus la garante de la séparation des pouvoirs », mais est « aux ordres du président de la République », a critiqué la cheffe du groupe LFI. « Je pose la question de savoir si Yaël Braun-Pivet est encore en mesure, est encore apte à présider cette Assemblée dans la fonction qui est la sienne. D’être garante de cette séparation des pouvoirs et des droits du Parlement », a-t-elle lancé.
La titulaire du perchoir « a failli à sa charge », a estimé Bertrand Pancher, Sébastien Chenu accusant Emmanuel Macron de « piétiner les institutions » et les « députés d’opposition ». Concernant une poursuite de la contestation, Mathilde Panot a promis que la Nupes n’arrêterait « pas le combat ». Elle a notamment annoncé que des propositions pour revenir sur les 64 ans pourraient être introduites dans de futures niches parlementaires sans plus de précisions à ce stade.
« Ce qui s’est passé était cousu de fil blanc, mais le coût démocratique sera plus grand que le coût économique qu’ils espèrent », a tancé Boris Vallaud. « Il y aura d’autres rendez-vous. C’est dans la justice que nous abrogerons cette réforme des retraites », a-t-il promis.
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