Ce sondage, commandé par le cabinet de conseil Empreinte Humaine à l’institut OpinionWay révèle que ce sont les femmes, les managers, les seniors et les moins de 29 ans qui sont les plus à risque.
Le mal-être des travailleurs semble continuer à se dégrader depuis la crise sanitaire. Ce 12e baromètre d’Empreinte Humaine publié jeudi 23 novembre montre que près d’un salarié sur deux ressent un état psychologique dégradé, c’est quatre points de plus qu’en mars 2023 et sept points de plus qu’en mars 2022, rapporte BFMTV.
« La santé mentale se dégrade sur tous les indicateurs que nous étudions depuis trois ans et demi », alerte Christophe Nguyen, psychologue du travail et fondateur du baromètre Empreinte Humaine.
17% des sondés se déclarent même en détresse psychologique élevée. Chiffre très élevé, le sondage révèle que 70% des salariés considèrent que leur mal-être est, en partie, causé par le travail.
Une détresse psychologique accentuée aux extrémités des classes d’âge
Ce sont les plus jeunes et les plus âgés qui ressentent davantage cette détresse psychologique. 55% des salariés de moins de 29 ans et 60% des plus de 60 ans déclarent un mal-être au travail. La dégradation de l’état psychologique des seniors connaît une forte hausse, avec 32 points de plus par rapport au précédent sondage de mars 2023.
Une fragilité mentale s’installe également chez les managers, la proportion ayant augmenté de 8 points en quelques mois. Le sexe semble influer sur l’état psychologique, puisque le sondage révèle ainsi que 53% des femmes se déclarent touchées par des troubles psychologiques au travail.
Burn-out, suicides et arrêts maladie en hausse
L’augmentation de ce mal-être serait dû, entre autres, à « l’inflation et au contexte global d’incertitude dans les entreprises », suggère Christophe Nguyen, auquel s’ajoute « une très grande intensification de la charge de travail », estime 70% des salariés.
L’une des conséquences les plus visibles est le burn-out, ce syndrome d’épuisement professionnel. Les chiffres sont, là aussi, alarmants, puisque le baromètre indique que « 32 % des salariés sont aujourd’hui en risque de burn-out, dont 12 % en burnout sévère ». Cette proposition a augmenté de 6 points par rapport au sondage de mars 2023.
Autre conséquence grave de l’épuisement psychologique, les suicides ou tentatives de suicide semblent aussi se multiplier, puisqu’un quart des sondés indiquent « qu’il y a plus de tentatives de suicides ou de suicides dans leur organisation/entreprise ».
Au quotidien, les arrêts maladie sont aussi en hausse, près de 40 % d’entre eux étant dus à des troubles mentaux, 20 % pour « récupérer psychologiquement d’un travail trop intense » et 17 % pour « démotivation ».
Le télétravail et les risques psychosociaux mal évalués ?
Élément surprenant, le télétravail qui s’est développé notablement suite aux confinements de la crise sanitaire, n’est pas pour autant synonyme d’apaisement et de sérénité. En effet, le baromètre révèle qu’en dépit du temps et de l’énergie gagnés à ne pas prendre les transports, le télétravail constitue « une charge de travail supplémentaire pour un télétravailleur sur deux ». Selon Christophe Nguyen, « il est plus difficile de couper, on fait aussi davantage de réunions à distance ».
Parallèlement, 8 salariés sur 10 estiment que les risques psychosociaux ne sont pas suffisamment pris en compte au sein de leur entreprise par les dirigeants. 3 salariés sur 4 considèrent que leurs managers ne disposent pas de formation suffisante à ces risques, d’où cette prise en compte insuffisante.
Dans cette optique, le baromètre a pu faire le constat suivant : la moitié des salariés sondés seraient prêts à exercer un travail moins bien rémunéré, mais dans une entreprise qui prendrait mieux en charge les questions de santé mentale au travail.
Autre élément révélateur du profond malaise prégnant et de l’urgence pour les entreprises, à mieux tenir compte du facteur « bien-être » au travail : 4 salariés sur 10 envisagent de quitter leur entreprise.
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