Le 22 février, Joe Biden a qualifié de « grosse erreur » la décision de la Russie de suspendre sa participation au dernier pacte de contrôle des armes nucléaires conclu avec les États‑Unis. Il a souligné qu’il n’y a pour l’instant aucune preuve que Vladimir Poutine cherche à utiliser des armes nucléaires.
Biden a fait ces commentaires lors d’une interview accordée à ABC News alors que Poutine venait d’annoncer que Moscou suspendait sa participation à un important traité de contrôle des armes nucléaires.
« C’est une grosse erreur de faire cela. Ce n’est pas très responsable. Mais je ne pense pas qu’il envisage d’utiliser des armes nucléaires ou quoi que ce soit de ce genre », a déclaré Biden.
Biden a ensuite été interrogé sur la sécurité des États-Unis. Le pays est-il toujours autant en sécurité maintenant que la Russie s’est retirée de l’accord ?
« Je pense que nous sommes moins en sécurité lorsque nous nous retirons d’accords de contrôle des armements qui sont tout à fait dans l’intérêt des deux parties et dans l’intérêt du monde. Mais je n’ai rien vu, nous n’avons rien noté qui signale un changement d’attitude ou de nouvelles actions », a répondu Biden. « L’idée selon laquelle cela signifie que d’une manière ou d’une autre ils pensent à utiliser des armes nucléaires… des missiles balistiques intercontinentaux, il n’y a aucune preuve de cela. »
Biden s’est également dit « confiant », Washington et Moscou « pourront trouver une solution ».
Conditions de l’accord nucléaire
Lors de son annonce du 21 février, Poutine a déclaré que la Russie ne se retirait pas de l’accord New Start, mais qu’elle « suspendait simplement [sa] participation ».
Le traité a été signé en 2010 par le président américain de l’époque, Barack Obama, et son homologue russe, Dmitri Medvedev, et est entré en vigueur l’année suivante, le 5 février.
En 2021, peu après l’entrée en fonction de Biden, le traité a été prolongé de cinq ans et devait expirer le 4 février 2026.
L’accord a pour but de limiter le nombre d’ogives nucléaires stratégiques que les deux pays peuvent déployer. En vertu de l’accord, Moscou et Washington se sont engagés à ne pas déployer plus de 1550 ogives nucléaires stratégiques, plus de 700 missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), missiles balistiques lancés par sous‑marin (SLBM) et bombardiers lourds.
L’accord sert également à renforcer la sécurité nationale des États‑Unis en permettant à Washington d’effectuer chaque année 18 inspections sur place des sites d’armes nucléaires stratégiques en Russie afin de s’assurer qu’elle n’a pas enfreint les limites du traité.
La Russie, à son tour, peut également mener 18 inspections de sites par an aux États‑Unis.
Les inspections prévues par l’accord ont été suspendues en mars 2020 en raison de la pandémie de Covid‑19. Des discussions devaient avoir lieu en novembre pour discuter de leur reprise, mais elles ont été suspendues par la Russie.
On estime que les États‑Unis et la Russie possèdent environ 90% des armes nucléaires dans le monde.
Toutefois, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et du soutien constant de l’Occident à Kiev, Poutine a affirmé, dans son récent discours national, que les États‑Unis transformaient la guerre en un conflit mondial.
Biden en visite en Ukraine
« Les États‑Unis et l’OTAN déclarent ouvertement que leur objectif stratégique est de vaincre la Russie », a‑t‑il déclaré. « Pourtant, ils pensent qu’ils seront autorisés à inspecter nos installations d’armes nucléaires ? »
Pendant que Washington fait pression pour que les inspections des installations nucléaires russes reprennent, a-t-il expliqué, les alliés de l’OTAN aident activement l’Ukraine à frapper les bases aériennes stratégiques de la Russie.
En décembre dernier, les forces russes ont déclaré avoir abattu des drones ukrainiens autour de bases aériennes situées au cœur du pays.
« Les drones utilisés pour cela ont été équipés et modernisés avec l’aide de spécialistes de l’OTAN », a déclaré Poutine. « Et maintenant, ils veulent inspecter nos installations de défense ? Dans les conditions de la confrontation actuelle, c’est un pur non‑sens. »
Dans son discours, Poutine a souligné que la Russie ne se retirait pas complètement du traité nucléaire et qu’elle ne faisait que suspendre sa participation. Le ministère russe des Affaires étrangères a également déclaré que le plafond des armes nucléaires serait toujours respecté et que la Russie continuerait à échanger des informations sur les tirs d’essai de missiles balistiques conformément aux accords antérieurs avec les États‑Unis.
En début de semaine, Biden a effectué une visite surprise à Kiev, où il a rencontré le président ukrainien et promis une aide supplémentaire d’un demi‑milliard de dollars.
Washington a informé la Russie de la visite du président à Kiev quelques heures avant son départ, ont indiqué des responsables.
Reuters a contribué à cet article.
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