Aujourd’hui, tous les problèmes auxquels le Parti communiste chinois (PCC) est confronté relèvent de facteurs structurels fondamentaux insolubles. Le PCC traverse actuellement sa plus grande crise.
Les pays occidentaux rencontrent également des problèmes, mais sous une gouvernance démocratique, il existe des solutions. Qu’ils soient rapides ou lents, profonds ou superficiels, les processus démocratiques peuvent atténuer les conflits et finalement rétablir l’équilibre. Toutefois, les problèmes du PCC exigent une rectification de ce dernier pour que l’ordre soit rétabli.
L’adhésion rigide du PCC au communisme est le principal problème structurel de ce dernier. Comme le prouve l’histoire, le communisme est un vœu pieux. La désintégration de l’Union soviétique et de l’Europe de l’Est est un exemple flagrant de l’échec du communisme. Deng Xiaoping, qui, grâce à sa réforme et à l’ouverture, a sauvé un système défaillant par le biais d’une économie de marché capitaliste, en est un autre. Or, le PCC continue de chercher des occasions de monter tout en s’accrochant au communisme.
Quarante ans de réforme et d’ouverture ont transformé le PCC d’un système strictement communiste à un système capitaliste de copinage, montrant une fois de plus que le communisme est une grande imposture. Il veille également toujours à ce que les familles de l’élite rouge récoltent l’argent public sous le couvert d’un mécanisme de lavage de cerveau chronique. Le PCC renoncera-t-il complètement au communisme ? S’il ose le faire, la tyrannie s’effondrera.
Un autre problème fondamental du PCC est que le dirigeant Xi Jinping se positionne comme « l’arbitre ultime« , ayant le pouvoir du dernier mot. Parmi tous les dirigeants du PCC, je pense que seul Mao Zedong avait l’autorité absolue. Et ce, jusqu’à ce que Xi commence à imiter la dictature de Mao.
Cependant, à bien des égards, Xi est loin derrière Mao. En ce qui concerne la nature maléfique et l’organisation politique, Mao jouissait d’un pouvoir suprême en matière de gestion du personnel et laissait les affaires spécifiques telles que les opérations gouvernementales à Zhou Enlai, vice-président du PCC. Cependant, à titre de vétéran du Parti, Xi n’a même pas le prestige élevé de Zhou.
L’autorité absolue de Xi vacille. Elle n’est pas établie par des réalisations personnelles de luttes politiques à long terme, mais par des personnes de l’entourage de Xi qui lui ont fait des éloges après son entrée en fonction. Au sein du Parti, Xi manque tout simplement de charisme.
Il a, à plusieurs reprises, mal évalué la situation intérieure et extérieure. Son autorité absolue conduit le régime à manquer des opportunités et à commettre fréquemment des erreurs dans la gestion des affaires intérieures et étrangères. La récente répression du régime à l’encontre du géant chinois du service d’appels de voitures avec chauffeur Didi Chuxing, juste après son entrée en bourse aux États-Unis, a fait plonger les actions de China Concepts aux États-Unis et a nui à l’image mondiale du régime. En outre, un Rouge de troisième génération, Zhang Tao, qui a agressé deux académiciens de l’Académie internationale d’astronautique, a seulement été « suspendu de ses fonctions pour coopérer à l’enquête » un mois après l’incident. Le régime a réagi lentement à ces deux incidents car ils étaient d’une grande importance et requéraient l’avis de Xi.
Depuis que Xi est entré en fonction, il a fait de nombreuses et graves erreurs de jugement sur la base de ses idées politiques personnelles. Des erreurs dont les effets néfastes n’ont pas été corrigés à temps. Le régime ne fait que s’enfoncer dans un trou qui se creuse davantage.
Les sept erreurs de jugement de Xi :
1. La Chine est assez puissante pour tenir tête aux démocraties
Le PCC a fait de grands progrès pour se renforcer lui-même et accumuler une grande quantité de richesses, tout en laissant d’innombrables chinois dans la pauvreté – 600 millions de personnes gagnent environ 118 euros par mois en Chine, selon le journal d’État Global Times. L’expansion extérieure du PCC et le maintien de la stabilité intérieure du pays coûtent une fortune, et le PCC demande plus que ce dont il a les moyens.
Selon un rapport de Radio Free Asia, « en 2013, la facture [relevant des affaires] de sécurité intérieure [du régime], qui était de 104 milliards d’euros, a dépassé le budget militaire. Depuis, le régime a cessé de publier le montant total des dépenses liées à son système de ‘maintien de la stabilité’ à l’échelle nationale, et duquel relève une pléthore d’agences d’application de la loi, y compris la police de sécurité de l’État qui cible les militants des droits, les dissidents politiques, les croyants et les minorités ethniques, sous prétexte qu’ils représentent des ‘menaces’ potentielles à la stabilité sociale« . Si l’on considère que la Chine compte une population de 1,3 milliard d’habitants, le régime paraît bien, mais est pourri sous la surface.
2. Grâce à une économie forte et soutenue, la Chine bénéficie d’une grande richesse
La réalité est que l’économie nationale de la Chine est en crise et gravement déséquilibrée par divers facteurs tels que la dette des gouvernements locaux, les bulles immobilières, les systèmes bancaires obscurs, la corruption grave, etc. Si l’un de ces domaines venait à mal tourner, les piliers de la Chine seraient ébranlés.
Aujourd’hui, les problèmes sont légion et le régime vole Pierre pour payer Paul. Selon le South China Morning Post, les gouvernements locaux sont contraints de recourir à de nouveaux prêts pour rembourser leurs dettes et financer les projets de construction en cours, les autorités centrales ayant du mal à honorer leurs engagements financiers existants.
À la fin 2018, la dette des gouvernements locaux en Chine s’élevait à 2 360 milliards d’euros. Dong Dengxin, directeur de l’Institut des finances et des valeurs mobilières de l’Université des sciences et des technologies de Wuhan a projeté que l’encours des émissions d’obligations des gouvernements locaux chinois pourrait dépasser 3 880 milliards d’euros à la fin de 2021, selon le média d’État Global Times.
« Les rendements de nombreux projets dans lesquels investissent les gouvernements locaux ne sont pas optimaux, ce qui ajoute à la pression des remboursements de la dette, surtout à l’approche du pic des obligations des gouvernements locaux qui arrivent à échéance en 2021 », a déclaré Xi Junyang, professeur à l’Université de finance et d’économie de Shanghai, selon le Global Times. Le pire scénario se profile à l’horizon.
3. L’Occident est en déclin
L’on pourrait soupçonner que les affaires du département du Front uni du PCC vont bon train pour que les communistes s’infiltrent et créent le chaos dans les démocraties occidentales. Prenons l’exemple des États-Unis : la crise financière a entraîné la chute de l’économie américaine, les partis républicain et démocrate se sont livrés une lutte acharnée, et de nombreux médias occidentaux sont orientés de plus en plus à gauche. L’autoritarisme semble supplanter la démocratie. L’Occident est facile à manipuler.
En fait, dans les pays démocratiques, les problèmes intérieurs sont non seulement communs à toutes les nations, mais peuvent aussi faire l’objet de débats en vue d’y remédier. De plus, Xi ne se rend pas compte qu’un ralliement international s’est formé face à la multiplication des tentatives de coercition communistes, et qu’il est plus fort que jamais.
Par exemple, seulement cette année, trois sommets importants du monde occidental (les sommets du G7, de l’OTAN et des États-Unis–UE) ont montré un changement stratégique important visant à faire face aux menaces systémiques du PCC.
En outre, « les États-Unis font également la promotion de la stratégie indo-pacifique (Quad), et renforcent l’alliance militaire entre les États-Unis et le Japon et entre les États-Unis et la Corée du Sud. Cela indique que la coalition militaire entre les pays démocratiques se développe », a déclaré Wang He, un commentateur de l’actualité chinoise.
4. Les pays européens sont facilement manipulables
Xi pensait que l’UE ne se souciait pas autant des questions liées aux droits de l’homme que les États-Unis et qu’en échange d’avantages économiques, elle garderait le silence sur les violations commises par le PCC. Il pensait que le moment idéal était venu pour le PCC de manipuler et contrôler l’Europe.
Le 7 décembre de l’année dernière, l’UE a adopté une décision et un règlement établissant un « régime mondial de sanctions en matière de droits de l’homme ». L’UE a déclaré : « Pour la première fois, l’UE se dote d’un cadre qui lui permettra de cibler les personnes, les entités et les organismes – y compris les acteurs étatiques et non étatiques – responsables, impliqués ou associés à de graves violations et abus des droits de l’homme dans le monde entier, quel que soit le lieu où ils se produisent. »
En mars de cette année, l’UE a sanctionné le PCC en raison de ses violations des droits de l’homme au Xinjiang. Le PCC a contre-sanctionné 10 individus et 4 entités de l’UE, dont des législateurs européens. Les sanctions imposées par le PCC à l’UE ont eu de lourdes conséquences. Le 20 mai, l’UE a adopté une résolution visant à geler la ratification de l’accord global sur l’investissement (Comprehensive Agreement on Investment, CAI) entre l’UE et la Chine, en réponse aux sanctions prises par la Chine à l’encontre des politiciens européens. C’est la conséquence la plus récente de l’erreur de jugement de Xi envers l’UE.
5. Le marché et les chaînes d’approvisionnement chinois sont indispensables aux pays occidentaux
Xi pense que les pays occidentaux subiront d’amères conséquences de la détérioration de leurs relations avec la Chine. Que les gouvernements occidentaux seront contraints de faire des concessions sous la pression des groupes d’entreprises et des professionnels.
Toutefois, la réalité est à l’opposé de ce que pense Xi. Les tensions géopolitiques du PCC, les agressions contre ses voisins et en mer de Chine méridionale, les droits de douane élevés, le recours au travail forcé de minorités ethniques et le mauvais usage des règles de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) repoussent les usines du monde à faire affaire avec la Chine, selon le Financial Express. Ce mouvement de désengagement s’accélère depuis que le virus du PCC a mis à mal une grande partie de notre mode de vie en 2020 et au-delà.
La pandémie a fait inclure les fournitures médicales au groupe d’industries traditionnellement sensibles aux préoccupations de sécurité nationale, telles que la défense, les télécommunications et la technologie. Des États-Unis au Japon, en passant par l’Europe et l’Australie, les gouvernements réfléchissent à comment rapatrier la production d’articles essentiels tels que les équipements de protection individuelle et les produits pharmaceutiques. En novembre 2020, la Chambre de commerce américaine de Shanghai (AmCham) a publié son rapport annuel sur les affaires en Chine (pdf), montrant que 29 %, soit près d’un tiers des fabricants interrogés par l’AmCham, envisageaient ou prévoyaient déjà de quitter la Chine.
6. La haute technologie de contrôle omniprésente a empêché la désobéissance civile
En fait, la clé d’un contrôle social efficace réside dans l’amélioration progressive du niveau de vie de la population. En d’autres termes, c’est lorsque l’économie décline, que les moyens de subsistance sont en péril, que les prix de l’immobilier s’effondrent et que le chômage explose que les troubles civils surviennent.
Un rapport de 2012 du réseau de recherche et de conseil Europe-Chine (Europe China Research and Advice Network, ECRAN), financé par l’Union européenne, a noté que, de 1993 à 2005, le nombre d’incidents liés aux troubles sociaux est passé de 8 700 à 87 000. Après 2005, le ministère de la Sécurité publique du PCC a tout simplement cessé de publier de telles données. Selon les estimations non officielles d’un chercheur de l’université de Tsinghua, il y aurait eu 180 000 incidents en 2010.
Selon le rapport, les causes de ces troubles relèvent de litiges fonciers, de la dégradation de l’environnement, de conflits du travail et de conflits ethniques, qui eux-mêmes découlent de problèmes structurels entre le pouvoir central et les collectivités locales et dans la nature autoritaire de la politique chinoise. Contrôler le gens sans tenir compte de leur bien-être met la société sens dessus dessous.
7. Hong Kong est facile à gérer, Taïwan peut être prise par la force et le Xinjiang sera conquis en secret
Or, les choses ne se sont pas passées comme prévu. La répression à Hong Kong a suscité des ripostes internationales, Taïwan est devenu un allié indispensable des États-Unis et du Japon, et la suppression des minorités ethniques au Xinjiang est devenue le point faible du régime. Ces trois questions ont mis à mal la situation déjà difficile du régime.
Néanmoins, le PCC ne se défera pas de l’imposture communiste ni n’allègera l’autorité absolue de Xi Jinping. Les nombreuses erreurs de jugement de Xi ont conduit à une succession de dommages irréparables.
Prenons l’exemple de Hong Kong. Depuis que, le 30 juin 2020, la loi sur la Sécurité nationale de Hong Kong a mis fin au modèle « un pays, deux systèmes « , les troubles politiques existant et les tensions entre la Chine et l’Occident n’ont fait qu’augmenter. Le 14 juillet 2020, les États-Unis ont révoqué le statut commercial spécial de Hong Kong, exposant possiblement les exportations de Hong Kong à des droits de douane américains plus élevés, tels que ceux appliqués à la Chine continentale. La Heritage Foundation, basée à Washington, a retiré Hong Kong de l’indice de liberté économique 2021, où, depuis 25 ans, Hong Kong arrivait en tête – jusqu’en 2019, en partie, en raison du contrôle croissant de Pékin sur l’économie de la ville.
Ces dernières semaines, le régime a emprisonné sans discernement des leaders de l’opposition et a privé les assemblées élues de Hong Kong de leur pouvoir. Le territoire est encore moins stable. L’avenir de Hong Kong, à titre de centre financier international, est désormais en grand péril.
Xi a récemment fait une déclaration sur le fait de « rester intrépide face à la mort […] face à des difficultés encore plus grandes », faisant référence à la guérilla dans les premières années où l’Armée rouge tentait d’échapper à la purge de l’armée nationaliste du gouvernement de la République de Chine. Il a déclaré : « Les idéaux révolutionnaires s’élèvent au-dessus des nuages », mais, cette fois, la situation ne peut être sauvée.
Selon des internautes, la récente gaffe de Xi lors du sommet du PCC et des partis politiques mondiaux, lorsqu’il a dit : « Ai-je fini de parler ? », était un signe inquiétant. Le dernier empereur de la dynastie Qing, Puyi, est monté sur le trône à l’âge de 3 ans. Assis sur le trône et pleurant, son père l’a réconforté en disant : « C’est presque fini ! » Cette remarque désinvolte s’est avérée vraie, puisqu’en peu de temps, la dynastie Qing s’est éteinte.
Les signes d’un déclin apparaissent souvent dans des endroits insoupçonnés. Xi est mentalement et physiquement épuisé. Le régime est en proie aux troubles et destiné à s’effondrer lorsqu’une crise plus grave surviendra.
Ngan Shunkau est un écrivain et un éditeur qui vit à Hong Kong depuis 1978. Il est l’auteur de Blood Rain in My Youth (pluie de sang dans ma jeunesse), une histoire sur les factions opposées au sein des gardes rouges pendant la Révolution culturelle chinoise.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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