Un nombre considérable d’armes récemment saisies dans la bande de Gaza auraient été fabriquées en Chine, attirant l’attention sur l’implication de Pékin dans l’attaque du Hamas contre Israël.
Selon un rapport du 30 décembre 2023 de la chaîne israélienne Channel 12 , l’armée israélienne affirme avoir découvert un grand nombre d’armes de fabrication chinoise lors de saisies d’armes en possession des soldats du Hamas au cours d’opérations terrestres et aériennes intensifiées.
Les dirigeants politiques israéliens auraient vu des spécimens des armes saisies, mais n’ont pas révélé au public les types spécifiques ni les quantités exactes.
Selon The Defense Post, les armes fabriquées en Chine étaient trop grosses pour être transportées par cargo et ont dû être introduites à Gaza par le biais d’un processus de livraison organisé, et non par une opération de contrebande occasionnelle.
Carice Witte, PDG et fondatrice de SIGNAL Group et experte des relations entre Israël et la Chine, a déclaré qu’il était peu probable que le Hamas les ait achetées directement à Pékin, mais plutôt par l’intermédiaire d’autres pays du Moyen-Orient.
« La Chine dispose d’une vaste industrie d’armement », a déclaré Mme Witte au Jerusalem Post. « Les relations commerciales entre la Chine et les pays du Moyen-Orient sont bien connues, même avec ceux qui sont sanctionnés par l’Occident. »
Mme Witte estime qu’Israël devrait vérifier la question auprès des autorités du Parti communiste chinois (PCC).
Israël s’est engagé à éliminer le Hamas, qui a lancé une attaque surprise contre le pays le 7 octobre 2023, tuant au moins 1200 personnes et prenant en otage quelque 240 civils et soldats israéliens. Cependant, Pékin n’a jamais condamné les attaques du Hamas.
Selon la déclaration du ministère de la santé de Gaza du 7 janvier, près de 23.000 personnes ont été tuées et près de 2 millions ont été déplacées au cours de la guerre.
De hauts responsables du Hamas ont déjà admis que le groupe terroriste entretenait des liens étroits avec le PCC.
Ali Baraka, responsable des relations avec les pays étrangers du Hamas au Liban, a souligné les liens étroits entre le Hamas, la Russie et la Chine lors d’une interview accordée au média libanais Spot Shot Video.
« Aujourd’hui, la Russie nous contacte quotidiennement », a-t-il déclaré. « Les Chinois ont envoyé des émissaires à Doha [capitale du Qatar]. La Chine et la Russie ont rencontré les dirigeants du Hamas. Une délégation du Hamas s’est rendue à Moscou et une autre se rendra bientôt à Pékin. »
M. Baraka a déclaré que la Corée du Nord, l’Iran, la Russie et la Chine communiste comptaient parmi les sympathisants du Hamas.
« Tous les ennemis de l’Amérique dans la région se consultent et se rapprochent, et le jour viendra peut-être où ils s’uniront et feront de l’Amérique une chose du passé », a-t-il ajouté.
Zhai Jun, l’envoyé spécial du PCC au Moyen-Orient, s’est rendu à Doha le 19 octobre. Les médias d’État chinois ont rapporté que M. Zhai s’était entretenu avec le ministre des Affaires étrangères du Qatar sur la situation israélo-palestinienne, mais n’ont pas mentionné sa rencontre avec le chef du Hamas.
Les liens étroits entre le PCC et le Hamas
Yuan Hongbing, juriste et commentateur de l’actualité basé en Australie, pense que le cerveau de l’attentat du 7 octobre contre Israël avait des liens étroits avec le PCC.
Le Hamas et son commandant, Mohammed Deif, faisaient partie des acteurs sur lesquels le département des Affaires étrangères du PCC avait concentré son attention, a déclaré M. Yuan à l’édition en langue chinoise du site web Vision Times en octobre.
Selon les sources de M. Yuan au sein du régime communiste, le Hamas a pu se préparer pendant deux ans pour lancer la grande attaque surprise contre Israël lorsque M. Deif a accepté le plan « endurer les difficultés pour riposter » proposé par les conseillers du département des Affaires étrangères du PCC.
L’Iran fournirait au Hamas des fonds, un entraînement militaire et des armes, que Téhéran recevrait du régime chinois. Ainsi, le PCC a pu fournir au Hamas, en passant par l’Iran, la technologie des fusées et missiles, la technologie des équipements de communication Huawei et la technologie de contrôle à distance des drones, autant de facteurs clés qui ont permis au Hamas d’accroître rapidement sa puissance de combat, selon M. Yuan.
M. Deif a rejoint le Hamas en 1987, a orchestré un certain nombre d’attentats suicides contre Israël et figure sur la liste des personnes les plus recherchées par l’armée israélienne depuis 1995. En 2002, il est devenu le chef des Brigades Qassam, une branche du Hamas.
Selon Reuters, des sources proches du Hamas ont déclaré que la décision d’attaquer Israël avait été prise conjointement par M. Deif et le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar.
Rôle du PCC suspecté dans la construction du réseau de tunnels de Gaza
Certains experts estiment que le PCC pourrait avoir contribué à la construction du vaste réseau de tunnels de Gaza, estimé à 1300 tunnels d’une longueur totale de plus de 482 km.
Tzu-chia Wu, directeur du média en ligne My Formosa, a déclaré dans une émission télévisée en novembre que la structure sophistiquée et fonctionnelle des tunnels du Hamas n’aurait pas pu être réalisée uniquement par les services de renseignement et la technologie du Hamas, suggérant que le PCC a dû prêter main-forte au groupe terroriste.
M. Wu a cité trois raisons : le PCC a l’expérience de la « guerre des tunnels », l’équipe d’ingénieurs du PCC est la « meilleure au monde » en matière d’ingénierie souterraine, et de nombreuses sorties des tunnels du Hamas se trouvent dans des hôpitaux et des terrains de jeux pour enfants, ce qui fait référence à l’expérience du PCC en matière de « stratégie des foules immenses ».
Après 1940, les habitants de la plaine de Jizhong ont commencé à creuser des tunnels dans leurs villages pour échapper à l’armée japonaise. Dans certains endroits, ils ont même réussi à relier tous les villages par des tunnels souterrains. Le PCC a longtemps proclamé l’utilisation de ces tunnels par son armée et ses guérilleros pour combattre les Japonais.
La « stratégie de la foule immense » est une tactique utilisée par l’ancien général du PCC Lin Biao pendant la guerre civile chinoise, qui utilisait des civils non armés munis de grenades comme fer de lance sur le champ de bataille. C’est une tactique « extrêmement cruelle et honteuse », comme l’a décrit Liang Su-yung, un haut fonctionnaire du gouvernement nationaliste de Chiang Kai-shek.
Drones, machines-outils chinois vendus à la Russie utilisés pour la guerre
Outre le Hamas, le PCC soutiendrait également la Russie, un autre rival des États-Unis.
Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, le PCC a décuplé ses exportations vers la Russie de machines-outils à commande numérique, utilisées pour les opérations de fraisage des métaux.
Selon la déclaration des douanes russes, des fabricants chinois ont exporté des machines-outils d’une valeur de 68 millions de dollars en juillet 2023. En février 2022, alors que la Russie venait de commencer son invasion de l’Ukraine, ces fabricants n’ont exporté que pour 6,5 millions de dollars d’équipements connexes.
Les principales entreprises chinoises responsables de l’augmentation des exportations vers la Russie auraient des liens étroits avec l’armée du PCC. Par exemple, Wuhan Huazhong Numerical Control est un important entrepreneur chinois dans la défense et la sécurité.
Les États-Unis ont sanctionné Wuhan Huazhong Numerical Control entre 2008 et 2010 pour avoir enfreint une loi américaine interdisant le transfert de technologies ou d’équipements d’armement à la Syrie, à l’Iran et à la Corée du Nord.
En outre, le ministre russe des Finances, Anton Siluanov, a révélé dans un discours prononcé en octobre que la quasi-totalité des drones actuellement utilisés en Russie étaient d’origine chinoise.
« Aujourd’hui, la plupart des drones proviennent de la République populaire de Chine », a déclaré le ministre russe. « Nous sommes reconnaissants à nos partenaires. Mais nous devons développer notre propre base de ressources, et des fonds nécessaires doivent être alloués. »
En octobre, le leader de la minorité au Sénat, Mitch McConnell (Parti républicain – Kentucky), a décrit le PCC, la Russie et l’Iran, partisan du Hamas, comme le nouvel « axe du mal ».
« Il faut répondre à des conditions qui existent réellement et qui constituent une menace pour les États-Unis », a-t-il déclaré. « Il est urgent d’agir et de s’attaquer à cet axe du mal — la Chine, la Russie, l’Iran — parce qu’il s’agit d’une menace immédiate pour les États-Unis. »
« À bien des égards, le monde est plus menacé aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été de mon vivant. »
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