La République islamique d’Iran a réaffirmé lundi son opposition à la bombe atomique, arguant d’un interdit religieux sur la possession d’une telle arme après une polémique suscitée par les propos d’un ministre.
« La position de l’Iran n’a pas changé : les activités nucléaires de l’Iran ont toujours été pacifiques et le resteront », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes Saïd Khatibzadeh, lors d’une conférence de presse à Téhéran.
« La fatwa du guide suprême sur l’interdiction des armes nucléaires est toujours valide », a ajouté M. Khatibzadeh en faisant référence à un décret religieux du numéro un iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
Texte de cette fatwa rendu public
Le texte de cette fatwa, dont l’Iran affirmait l’existence depuis plusieurs années, a été rendu public pour la première fois en 2010, en pleine crise sur la question nucléaire iranienne.
L’Iran était alors accusé par la communauté internationale, Occidentaux et Israël en tête, de chercher à se doter secrètement de la bombe atomique.
La fatwa du Guide déclare comme « haram » l’utilisation de la bombe atomique et est régulièrement brandie par les autorités iraniennes comme une garantie absolue des bonnes intentions de la République islamique en matière nucléaire.
Mais le ministre des Renseignements iranien, Mahmoud Alavi, a semé le doute il y a quelque jours avec des propos jugés « très inquiétants » par le département d’Etat à Washington.
« Un chat est acculé, peut se comporter autrement »
« Notre industrie nucléaire est une industrie pacifique, le Guide suprême [l’a] explicitement déclaré dans sa fatwa … Mais si un chat est acculé, il peut se comporter autrement que le ferait un chat libre », avait déclaré M. Alavi à la télévision d’Etat le 8 février.
« S’ils poussent l’Iran dans cette direction, alors ce ne sera pas la faute de l’Iran, mais la faute de ceux qui l’ont poussé », avait-il encore dit avant d’ajouter qu’« en temps normal, l’Iran n’a ni une telle intention ni un tel plan. »
Le ministre des Renseignements fait partie de ces membres du cabinet qui ne peuvent être nommés ou démis par le président sans l’aval du guide suprême.
A l’étranger, les propos de M. Alavi ont pu être perçus comme une tentative de faire monter les enjeux dans le bras de fer qui oppose Téhéran à Washington à propos de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015 alors que l’Occident s’alarme de la montée en puissance des activités nucléaires de la République islamique.
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