Théodore Maiman (1927-2007) est né sous le soleil de Los Angeles, mais a grandi dans l’air glacial des montagnes de Denver. Son père, Abraham, était ingénieur en électronique pour les Laboratoires Bell, une carrière qui intéressait Théodore au plus haut point. Comme son père construisait un laboratoire d’électronique partout où ils vivaient, Théodore a rapidement acquis de l’expérience dans la réparation et la construction d’appareils électroniques. À l’âge de 12 ans, il a obtenu son premier emploi dans un magasin d’appareils électroniques. Deux ans plus tard, il dirigeait la section des réparations du magasin.
Même si son père avait espéré qu’il poursuivrait une carrière dans la médecine, Théodore était impatient de commencer une carrière dans l’électronique et les mathématiques. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, il a accepté un poste d’ingénieur junior à la National Union Radio Company dans le New Jersey. Il a obtenu rapidement sa licence commerciale de radiotéléphonie de première classe. Selon certaines sources, il était à l’époque le plus jeune titulaire de cette licence dans le pays. Peu avant son 18e anniversaire et pendant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Théodore s’est ensuite engagé dans la marine pour participer à son programme de formation aux radars et aux communications.
Université et début de carrière
Après son engagement, il retourne dans le Colorado où il fréquente l’université du Colorado et obtient une licence en génie physique. Il s’est ensuite inscrit à l’université de Columbia, où il a passé un an dans le programme de physique de l’établissement, avant de traverser le pays pour fréquenter l’université de Stanford. Il y obtient une maîtrise en génie électrique et un doctorat en physique. Pendant son doctorat, il a étudié sous la direction de Willis Lamb, qui a reçu le prix Nobel de physique en 1955, l’année où Théodore a obtenu son diplôme.
Le premier emploi de Théodore à la sortie de l’université était chez Hughes Research Laboratories (HRL), au département de physique atomique de Hughes, à Culver City. HRL (à l’origine Hughes Aircraft Company) avait été un important fournisseur du gouvernement en matière de défense pendant plusieurs décennies et avait connu une croissance exponentielle au cours des années 1950. Toutefois, des désaccords internes concernant l’expansion au cours de cette décennie ont poussé deux des principaux scientifiques de la société, Simon Ramo et Dean E. Wooldridge, à démissionner et à créer leur propre société, Ramo-Wooldridge Corp. qui deviendra plus tard Thompson-Ramo-Wooldridge, Inc. (TRW).
Théodore, quant à lui, est resté à HRL et a fait l’une des découvertes scientifiques les plus importantes du siècle.
À la poursuite du laser
En 1917, Albert Einstein a publié un article théorisant la possibilité d’une « émission stimulée », qui a servi de base à la découverte de Théodore de « l’amplification de la lumière par émission stimulée de rayonnement », plus connue sous le nom de laser.
L’idée a été poursuivie au cours des décennies suivantes, Charles H. Townes ayant créé un dispositif appelé maser (amplification des micro-ondes par émission stimulée de rayonnement) en 1953, environ deux ans avant que Théodore ne reçoive son doctorat. L’incertitude subsistait dans le domaine quant à la possibilité d’amplifier la lumière par le biais de ce processus. Environ cinq ans plus tard, Charles H. Townes et son collègue Arthur Schawlow ont publié un article dans la revue Physical Review de l’American Physical Society, suggérant que le processus était effectivement possible.
Lorsque Théodore a lu l’article, il a reconnu que la lumière pouvait être amplifiée, mais il n’était pas d’accord avec la méthode de Charles H. Townes et de son collègue Arthur Schawlow. Il pensait que la lumière pouvait être amplifiée par des rubis, même artificiels. Cette méthode n’a trouvé que peu ou pas de soutien dans la communauté scientifique.
Théodore Maiman souhaitait poursuivre sa théorie, mais HRL n’était pas enthousiaste. Elle préférait qu’il consacre son temps et ses efforts à « quelque chose d’utile ». Le physicien n’en démord pas et la société cède en lui accordant l’équivalent de près de 50.000 euros pour le projet (un peu plus de 529.000 euros d’aujourd’hui). M. Maiman était en concurrence avec plusieurs entreprises, dont Bell Labs, RCA, Siemens et Westinghouse.
Capture du laser
Théodore Maiman croit en ses calculs et pense que s’il parvient à éclairer un rubis suffisamment intensément, l’amplification sera possible. Avec ses deux assistants, Charles Asawa et Irnee D’Haenens, il utilise des lampes de poche photographiques, une petite tige de rubis et un cylindre en aluminium. Le 16 mai 1960, M. Maiman fait une percée dans la technologie du laser.
Le mois suivant, il envoie son article à la Physical Review Letters, mais l’éditeur le rejette sous prétexte qu’il n’accepte plus d’articles sur les sciences liées au laser. Il décide alors d’envoyer une version condensée de son étude à la revue scientifique britannique Nature. Son article est publié le 6 août.
La percée est passionnante, mais peu de gens savent à quoi elle peut servir. Le laser a d’abord été considéré comme « une solution à la recherche d’un problème ».
Trouver des problèmes à résoudre
Théodore Maiman était apparemment convaincu que le laser pouvait apporter une solution à de nombreux problèmes et il a quitté HRL pour créer sa propre entreprise, Korad Corporation, en 1962. Environ six ans plus tard, la société a été rachetée par Union Carbide. M. Maiman a ensuite fondé sa deuxième société, Maiman Associates, toujours dans le domaine de la technologie laser, puis sa troisième société, Laser Video Corporation. En 1976, il devient vice-président de la société TRW.
Soixante-cinq ans après la découverte de Théodore Maiman, les applications des lasers se sont révélées multiples. Les lasers ont été utilisés pour les CD et les DVD, la dentisterie, les fibres optiques, les mesures de distance et de topographie, la chirurgie et le soudage. En fait, M. Maiman a été intronisé au Royal College of Surgeons d’Angleterre, bien qu’il ne soit pas chirurgien (ce dont il était d’ailleurs très fier). Il a été intronisé au National Inventors Hall of Fame en 1984. Il a reçu le prix de la Fondation scientifique Fannie et John Hertz, le prix Wolf en physique, le prix Oliver E. Buckley Solid State Physics de l’APS, le prix R.W. Wood de l’Optical Society of America et le prix du Japon (l’équivalent japonais du prix Nobel). Il a également été nommé deux fois pour le prix Nobel.
Théodore Maiman était membre de l’Académie nationale des sciences et de l’Académie nationale d’ingénierie, ainsi que de l’APS, de l’OSA et de la Society of Photo-Optical Instrumentation Engineers.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.