Les trois otages libérées dimanche par l’organisation terroriste Hamas sont arrivées en Israël, au premier jour du cessez-le-feu entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza.
Il s’agit d’Emily Damari et de Doron Steinbrecher, capturées au kibboutz Kfar Aza, et de Romi Gonen, enlevée au festival de musique Nova, a confirmé à l’AFP le Forum. Toutes trois sont israéliennes. Emily Damari dispose également de la nationalité britannique et Doron Steinbrecher de la nationalité roumaine.
Des pleurs de joie
Selon le Forum des familles d’otages, Romi Gonen est âgée de 24 ans, Doron Steinbrecher de 31 ans et Emily Damari de 28 ans.
L’armée israélienne avait déclaré qu’elles avaient traversé la frontière et étaient « en route vers un point de rencontre dans le sud d’Israël ».
Réunies aux côtés de militaires dans un lieu tenu secret, les familles criaient, sautaient de joie et pleuraient en voyant leurs proches rentrer en Israël, selon les images de l’armée.
« Le cauchemar d’Emily à Gaza est terminé », a déclaré Mandy Damari, la mère de l’otage israélo-britannique libérée, dans un communiqué. « Après 471 jours, Emily est finalement rentrée », a -t-elle ajouté , remerciant « tous ceux qui n’ont cessé de se battre pour Emily durant cette terrible épreuve ».
À la veille du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, les armes se sont tues à 09h15 GMT, avec près de trois heures de retard sur l’horaire prévu, le Hamas ayant tardé à fournir la liste de trois femmes otages devant être libérées dans la journée.
L’entrée en vigueur de l’accord lève l’espoir d’une paix durable dans le territoire palestinien, même si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti que son armée pourrait reprendre les armes.
Des milliers de déplacés palestiniens rentrent chez eux
Avant même la suspension des hostilités, des milliers de déplacés palestiniens chargés de leurs affaires ont pris la route pour rentrer chez eux, à travers le territoire dévasté.
À bord de camionnettes ou à pied, certains tout souriant font le V de la victoire, d’autres partagent des friandises ou brandissent le drapeau palestinien. Mais à Jabalia à l’extrême nord de Gaza, la joie se mêle à la consternation face au paysage apocalyptique de décombres laissé par une intense opération militaire israélienne. « Il ne reste plus rien dans le nord, c’est devenu invivable », se lamente Walid Abou Jiab, tout juste rentré chez lui.
Dans l’intervalle entre le début prévu de la trêve et son entrée en vigueur effective, Israël a mené de nouvelles frappes à Gaza. Le Hamas a justifié son retard pris pour remettre la liste d’otages par « des complications sur le terrain et la poursuite des bombardements ».
Une fois la liste communiquée, Israël a annoncé l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 09h15 GMT, ensuite confirmée par le Qatar.
« Un cessez-le-feu provisoire »
Arraché mercredi par les médiateurs – Qatar, États-Unis, Égypte –, l’accord ambitionne à terme, selon Doha, de déboucher sur la « fin définitive » de la guerre, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Mais Benjamin Netanyahu a prévenu qu’il s’agissait « d’un cessez-le-feu provisoire », et s’est réservé « le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des Etats-Unis ». Son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a aussi mis en garde contre une persistance de « l’instabilité régionale » si l’organisation terroriste Hamas reste au pouvoir à Gaza.
Hostile à la trêve, le parti du ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a lui annoncé quitter la coalition au pouvoir, qui reste toutefois majoritaire au Parlement.
Aux termes de l’accord, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens être libérés, dans une première phase de six semaines. En échange, les autorités israéliennes ont dit qu’elles libèreraient dans ce délai 1904 Palestiniens.
Trois points d’accueil des otages israéliens ont été installés à la frontière d’Israël avec Gaza, a précisé un responsable militaire.
Deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, font partie des 33 otages libérables, selon Paris. Ils ont été enlevés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, relâchés lors d’une première trêve d’une semaine en novembre 2023.
Une liste contenant les noms de 90 prisonniers palestinien attendue
Israël a désigné 90 détenus palestiniens libérables dimanche, des femmes et mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7 Octobre.
Dans un communiqué, le Hamas a dit que l’accord de trêve stipulait « la libération de 30 prisonniers palestiniens en échange d’un détenu civil (otage, ndlr) », ajoutant que les 90 prisonniers qui devraient être libérés dimanche seraient choisis parmi une liste soumise de 120 femmes et enfants.
Parmi les prisonniers appelés à être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable d’attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah, arrêté, écroué en 2019.
D’après le président américain Joe Biden, la première phase de l’accord comprend aussi un retrait israélien des zones densément peuplées à Gaza et une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire menacé par la famine selon l’ONU.
Les autorités égyptiennes ont précisé que l’accord prévoyait « l’entrée de 600 camions d’aide par jour ». « 260 camions d’aide et 16 de carburant » sont entrés par les passages de Kerem Shalom entre Israël et Gaza et Nitzana à la frontière entre l’Égypte et Israël depuis la trêve, a indiqué un responsable égyptien.
Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.
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