Le premier ministre Justin Trudeau affirme qu’il ne démissionnera pas de son poste de chef libéral si son parti perd les prochaines élections partielles à Montréal.
La circonscription de LaSalle–Émard–Verdun, à Montréal, tiendra une élection partielle le 16 septembre. Il s’agit d’un siège que le député libéral et ancien ministre de la Justice, David Lametti, occupait depuis 2015. M. Lametti a démissionné à la fin du mois de janvier.
Lors d’une entrevue à la station de radio montréalaise CJAD 800 le 13 septembre, M. Trudeau a déclaré que si le parti perdait le siège, cela « signifierait qu[‘ils auront] encore plus de travail à faire ».
C’est une situation qui peut rappeler celle rencontrée lors des élections législatives en France, quand le bloc gouvernemental de la Macronie n’avait pas dégagé de majorité, et certains avaient appelé à la démission d’Emmanuel Macron.
« Je ne vais nulle part. Je dois me battre pour diriger contre des gens qui veulent nuire à ce pays, qui veulent nuire à nos communautés et qui veulent amener le pays dans des directions qui, franchement, sont exactement à l’opposé de ce que le monde doit faire », a déclaré le Premier ministre.
L’élection partielle de Montréal est l’une des deux élections prévues pour le 16 septembre. La circonscription d’Elmwood–Transcona, à Winnipeg, organise également un vote. Elle était précédemment occupée par Daniel Blaikie, du NPD, qui a démissionné en mars pour rejoindre le gouvernement néo-démocrate du Manitoba en tant que conseiller spécial.
Justin Trudeau a déclaré qu’il n’était pas prêt à quitter la politique simplement parce que les choses devenaient difficiles. Il a ajouté que son père, l’ancien Premier ministre Pierre Elliot Trudeau, lui avait appris à être résilient.
« Il a élevé des enfants très, très durs, et nous croyons profondément au type de pays que nous devons continuer à construire. Et quel genre de personne serais-je si j’abandonnais parce que soudain les choses deviennent plus difficiles, que les gens ne m’aiment plus autant qu’avant », a-t-il déclaré.
« Je n’ai pas fait ce métier en me disant : ‘C’est génial, je vais être populaire.’ Non. On sert ce pays parce qu’on croit aux Canadiens. Je crois en ce que nous pouvons construire. Je crois que nous pouvons réellement faire quelque chose en tant que pays si nous nous y prenons de la bonne manière. »
Ses commentaires interviennent deux mois seulement après que les libéraux ont perdu le bastion de la circonscription de Toronto–St. Paul. Ce siège, que les libéraux détenaient depuis plus de 30 ans, a été remporté par le conservateur Don Stewart.
À la suite de cette défaite, M. Trudeau a également déclaré que son parti « [avait] encore du pain sur la planche ».
La perte de l’élection partielle de juin, combinée à une faible popularité dans les sondages, a conduit certains députés libéraux, anciens et actuels, à déclarer que Justin Trudeau devrait quitter son poste de chef, bien que de nombreux députés aient déclaré qu’ils ne voulaient pas le voir partir.
Plus récemment, en marge de la retraite du caucus libéral à Nanaimo, en Colombie-Britannique, la députée libérale québécoise Alexandra Mendès a déclaré que « des dizaines et des dizaines » de ses électeurs affirment que M. Trudeau devrait partir. Toutefois, d’autres députés libéraux ont affiché un front uni à l’issue de la retraite, affirmant soutenir Justin Trudeau.
Le NPD a également mis fin récemment à l’entente libérale-néo-démocrate qui maintenait le gouvernement minoritaire libéral au pouvoir en échange de l’adoption par les libéraux de lois clés demandées par le NPD. Cela soulève la perspective d’une élection anticipée avant la date limite d’octobre 2025. Or, le NPD et le Bloc Québécois ont tous deux déclaré qu’ils examineraient les questions et les votes de confiance au cas par cas et n’ont pas indiqué qu’ils recherchaient une élection immédiate.
Les conservateurs, qui sont en tête des sondages nationaux, sont en revanche impatients d’aller aux urnes.
Le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, a déclaré le 11 septembre que son parti présenterait une motion de censure dès que possible après la reprise des travaux parlementaires, dans l’espoir de déclencher des élections anticipées.
Omid Ghoreishi et Matthew Horwood ont contribué à cet article.
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