Un incendie, dont l’origine reste indéterminée, s’est déclaré jeudi à la mi-journée sur la flèche de la cathédrale de Rouen avant d’être « maîtrisé » par les pompiers, qui maintenaient leur surveillance des « points chauds » en fin d’après-midi.
À ce stade, aucun dégât majeur n’a été signalé dans l’édifice religieux.
Selon la préfecture de Seine-Maritime, ce sont les ouvriers sur place qui ont donné l’alerte et tenté de contrer le départ de feu avant l’intervention des sapeurs-pompiers.
« Les six ouvriers travaillant dans l’enceinte de la cathédrale ont été évacués et pris en charge pour des vérifications et examens d’usage », précise la préfecture dans un communiqué.
Selon les pompiers, trois de ces ouvriers ont inhalé légèrement des fumées.
« Les éléments qui étaient en combustion à notre arrivée sont des éléments du plastique de chantier », a expliqué le directeur départemental des services d’incendie et de secours (SDIS 76), Stéphane Gouezec.
L’incendie est considéré comme « maîtrisé » mais ne sera déclaré formellement « éteint » que lorsque les pompiers auront fait « la reconnaissance de tous les points chauds », a-t-il précisé à l’AFP.
« Le potentiel calorifique est relativement réduit puisque l’ensemble de la structure est une structure métallique, les seules parties pouvant brûler (…) sont des planchers » de la base de travail située à 120 mètres de hauteur, a poursuivi le colonel Gouezec.
La propagation de l’incendie restée limitée
« En l’absence d’éléments combustibles dans la flèche, la propagation de l’incendie est restée limitée », confirme la préfecture dans son communiqué.
Outre 70 pompiers et 40 engins, des équipes spécialisées en milieu périlleux et en exploration longue durée des sapeurs-pompiers ont également été déployées pour inspecter les lieux.
Le procureur de Rouen Frédéric Teillet a indiqué qu’une enquête était « en cours pour déterminer les causes de l’incendie ». « À ce stade, elles sont très probablement accidentelles », a-t-il poursuivi.
Selon un journaliste de l’AFP présent sur place, un pan des bâches plastiques protégeant le chantier de restauration de la flèche de la cathédrale Notre-Dame a brûlé, dégageant un panache de fumée noire visible dans toute la ville.
Le ministère de la Culture a écarté tout « risque d’effondrement » de l’édifice et indiqué qu’une évaluation était en cours pour savoir à quel point l’eau utilisée par les pompiers a pu endommager « deux œuvres d’art » et si celles-ci devaient être ou non évacuées.
28 œuvres d’art retirées préventivement
« À l’intérieur de la cathédrale, au droit de la flèche, 28 œuvres d’art ont été retirées préventivement par des sapeurs-pompiers spécialisés sous le contrôle de l’architecte des bâtiments de France afin de limiter tout risque de détérioration en cas de contact avec des eaux d’extinction », a par la suite souligné la préfecture.
Construite en plein cœur de la ville, la cathédrale Notre-Dame de Rouen est un monument de l’art gothique, entrepris au milieu du XIIe siècle et achevé un siècle plus tard, selon l’office du tourisme de la ville.
Des travaux depuis 2017
Les travaux en cours durent depuis 2017.
En 1822, la foudre tombe sur la flèche dite « d’Alavoine » et détruit la flèche qui était alors en bois. Reconstruite en fonte, elle se dégrade et dans les années 1910, décision est prise de la doubler en acier Corten qui donne une couleur rouille. Cela n’empêche pas la dégradation des deux matériaux, ce qui amène à cet immense chantier impliquant la restauration et la réparation d’éléments endommagés, notamment le remplacement de dizaines de milliers de boulons.
Une phase de peinture est ensuite prévue, de sorte que les Rouennais retrouveront une flèche couleur verte (comme dans les années 1910) au lieu de la couleur rouille actuelle.
Toute une partie des travaux est aussi dédiée à découper les combles par des parois coupe-feu pour éviter la propagation des flammes et à renforcer les voûtes en cas d’incendie.
En avril 2019, la cathédrale Notre-Dame de Paris, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et monument le plus visité d’Europe avec 12 millions de visiteurs par an avant le drame, avait été ravagée par un gigantesque incendie. La flèche de ce symbole de la chrétienté, conçue par l’architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-le-Duc, s’était effondrée sur elle-même, ainsi qu’une partie de sa toiture.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.