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Asphyxie avec « fracture du larynx » à l’origine du décès du livreur interpellé à Paris

janvier 7, 2020 20:14, Last Updated: janvier 8, 2020 18:02
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Le livreur en scooter de 42 ans mort dimanche à la suite d’un contrôle routier à Paris a été victime d’une asphyxie « avec fracture du larynx ».

Cédric Chouviat, 42 ans, a été victime d’un malaise cardiaque vendredi matin, aux abords de la Tour Eiffel, après avoir été plaqué au sol, casque sur la tête, par trois policiers, peu après un contrôle tendu, motivé selon une source policière par un usage du téléphone en conduisant son scooter. Transporté dans un état critique à l’hôpital, il est mort dimanche à 03H30, selon le parquet de Paris.

Les premiers éléments de l’autopsie révèle que la victime est décédé d’une asphyxie avec fracture du larynx lors de son interpellation.

Une « bavure policière » pour les avocats de la famille

« Les premiers éléments » des médecins légistes font « état d’une « manifestation asphyxique avec une fracture du larynx » », a précisé le parquet dans un communiqué. Il ajoute que les experts relèvent aussi « un état antérieur cardiovasculaire » chez la victime, sans plus de précisions, dans l’attente d’investigations médico-légales complémentaires.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déclaré que ces résultats d’autopsie « soulèvent des questions légitimes, auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence ».

Au vu de ces éléments, le parquet, qui avait diligenté dimanche une enquête en « recherche des causes de la mort », a décidé d’ouvrir une information judiciaire pour « homicide involontaire ».

Tout en évoquant « le soulagement de la famille de pouvoir avoir accès à un juge indépendant et ainsi pouvoir participer à l’enquête », ses avocats ont toutefois regretté cette qualification délictuelle choisie par le parquet. « La famille demandera au magistrat instructeur de restituer la seule qualification des faits qui s’impose soit celle de violences volontaires ayant entraîné la mort », un crime passible des assises, ont déclaré Mes Arié Alimi, William Bourdon et Vincent Brengarth dans un communiqué.

« Une clé d’étranglement »

Mardi matin, les avocats de la famille ont dévoilé à la presse des vidéos de la scène obtenues après un appel à témoignages. Une première captation montre le livreur tournant nerveusement autour des policiers en les filmant. Une autre le montre ensuite à plat ventre se débattant, toujours casqué, sous le poids de trois policiers, puis inerte sur d’autres images.

Les vidéos ne montrent pas sa chute mais « deux témoins indiquent qu’il a subi une clé d’étranglement », a déclaré Me Arié Alimi. Il a également assuré que « l’état cardiovasculaire antérieur » du livreur, évoqué par le parquet, correspond à « une hypertension qui n’a aucun lien avec les causes de la mort ». « Il n’y aucun doute sur le fait que les modalités d’interpellation – la clé, le plaquage ventral, l’étouffement – étaient inappropriées et hors de proportion », a déclaré Me Bourdon, fustigeant une « culture de l’impunité et du déni qui encourage et déresponsabilise les policiers ».

« Un père de famille de cinq enfants »

Lors d’une conférence de presse, sa femme, Doria Chouviat a déclaré : « En tant que croyant, on accepte sa perte. Mais après il y a des circonstances (…) et des faux témoignages », appelant à ne pas généraliser les griefs contre les policiers. « L’histoire elle peut se répéter demain, c’est une histoire banale (…) mon mari avait bon cœur, il était un peu gueulard (…) mais est-ce qu’il mérite ce qui lui est arrivé ? », a-t-elle ajouté.

« On a assassiné mon fils, c’est un meurtre »

« Aujourd’hui il y a cinq orphelins qui vont me poser des questions : je leur dis quoi ?. Tant que mon cœur battra, j’irais au combat. Aujourd’hui j’enterre mon fils, un père de famille de cinq enfants. Vous avez une famille révoltée ». « Je n’ai pas de haine contre la police nationale j’ai la haine contre ces trois individus. Je n’ai plus confiance en personne, je n’ai confiance qu’en mes avocats. »On a assassiné mon fils, c’est un meurtre » », a déclaré Christian Chouviat, le père de la victime, qui employait son fils.

 

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