Une jihadiste française, arrêtée par les forces kurdes en Syrie, a demandé au président Emmanuel Macron son transfert en France avec ses deux enfants pour « répondre de ses actes », a-t-on appris mercredi auprès de son avocate.
Ce dossier, extrêmement épineux pour Paris, survient alors qu’une autre figure de la mouvance jihadiste française, Emilie König, vient elle aussi d’être arrêtée par les forces kurdes en Syrie, selon sa mère qui vient d’écrire au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, afin de lui demander là aussi de « rapatrier » sa fille et ses enfants.
Arrêtée en Syrie, une jihadiste française en appelle à Macron pour être rapatriée https://t.co/miGQVoNXSE #AFP pic.twitter.com/BTfzWYif4K
— Agence France-Presse (@afpfr) 3 janvier 2018
L’autre jihadiste française « souhaite être rapatriée avec ses enfants », âgés de 10 mois et de deux ans, « aux fins de répondre de ses actes devant les autorités judiciaires françaises », d’après le courrier écrit le 2 janvier par son avocate Marie Dosé au président de la République et dont l’AFP a eu connaissance.
Partie en Syrie à l’été 2014 avec son frère, elle fait l’objet d’un mandat de recherche émis par la France en 2016 et est visée par une information judiciaire instruite à Paris.
La Française Emilie König, égérie de Daesh, aurait été arrêtée en Syrie https://t.co/ZslXe9pQLj pic.twitter.com/9Fg3ivlbgq
— 20 Minutes (@20Minutes) 2 janvier 2018
La jeune femme a indiqué être actuellement détenue dans un camp kurde en Syrie, à proximité de la frontière turque, avec d’autres Françaises, dont Émilie König, pionnière du jihad partie en zone irako-syrienne dès 2012.
« Détenue dans un camp kurde, elle a été interrogée et torturée », a affirmé la mère d’Émilie König, laquelle se trouverait en compagnie de trois enfants nés en Syrie.
À ce jour, « il semblerait qu’aucune des Françaises retenues prisonnières dans ce camp n’ait eu de contacts avec les autorités françaises – directement ou indirectement – pas plus qu’elles n’ont été interrogées par les services de renseignements français », d’après le courrier de l’avocate.
Ahahahah la lettre GROS FOUTAGE de gueule d’Emilie König à Emmanuel Macron (meilleure version) pic.twitter.com/KjHQldKGil
— Julien Le Clézio (@JulienLeClezio) 2 janvier 2018
Selon les services de renseignement français, « quelques dizaines » d’adultes français, combattants jihadistes ou leurs épouses, se trouvent actuellement dans des camps ou des prisons en Irak ou en Syrie.
Bretonne radicalisée arrêtée en Syrie, accusée d’avoir recruté pour Daech et appelé à s’en prendre à nos institutions et aux femmes de militaires français : et bien, qu’elle y reste !
Non à son rapatriement, elle n’a rien à faire en France ! https://t.co/lr579Nyoe7 #ÉmilieKoenig— Gilles Pennelle (@GillesPennelle) 3 janvier 2018
Le cas des femmes accompagnées de leurs enfants est le plus complexe et Emmanuel Macron a assuré en novembre que leur sort serait examiné au « cas par cas ».
Des voix à droite s’opposent à tout rapatriement. Pour Lydia Guirous, porte-parole des Républicains, les femmes jihadistes françaises doivent ainsi être « jugées là où elles se trouvent » car « aucun risque ne doit être pris avec la sécurité des Français ».
R.B avec AFP
(Captures d’écrans Twitter)
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