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Vendée Globe : les raisons de la victoire de Charlie Dalin sur Yoann Richomme

janvier 16, 2025 7:25, Last Updated: janvier 16, 2025 7:26
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Il aura fallu près de trois quarts du parcours au Normand Charlie Dalin, et un bateau légèrement plus adapté à la météo, pour prendre un avantage décisif sur Yoann Richomme et remporter la 10e édition du Vendée Globe.

« Cela n’a tenu qu’à un fil ». Certes, le skipper Macif, devenu mardi nouveau détenteur du temps de référence (64 jours et 19 heures), avait préparé sa course depuis quatre ans. Certes, son rival varois, malgré deux saisons en Imoca tonitruantes (2 victoires et 3 podiums), découvrait pour la première fois l’exercice du tour du monde à bord d’un bateau tout récent. Et certes, selon la plupart des skippers interrogés, l’avant de la flotte du Vendée Globe n’avait jamais eu un niveau aussi homogène.

Mais après quasiment 20.000 milles au compteur (37.000 km), le duo restait seul collé l’un à l’autre, passant le Cap Horn à seulement neuf minutes d’intervalle et dominant largement les débats. Et lors d’un d’une remontée de l’Atlantique à couteaux tirés, le Normand a tout de même fini par se détacher d’un rien pour aller l’emporter aux Sables.

Le vainqueur n’en démordait toutefois pas mardi à l’arrivée. « Cela ne s’est vraiment pas joué à grand-chose. Il aurait aussi bien pu être là à ma place pour vous parler en premier. C’est grâce à lui qu’on a fait le tour du monde en si peu de temps », a dit Dalin.

« Je suis tombé sur plus fort que moi. Charlie était imbattable »

« Je suis tombé sur plus fort que moi. Charlie était imbattable, je suis ravi pour lui »: les mots de Richomme reflètent pourtant la résignation d’un vaincu assez largement. Car s’il a tout donné pour son premier périple autour du monde, il a souvent poursuivi.

Le Varois a dominé son rival lors de la première semaine de course et aux abords du Cap Horn. Il a aussi affiché des moyennes de vitesse légèrement plus rapides au début de l’océan Indien, grâce à un bateau (Paprec Arkéa) pensé pour les conditions rugueuses des mers du Sud.

Dalin, qui a passé 42 jours en tête, pouvait toutefois compter sur un voilier (Macif) plus polyvalent, capable de décoller dans quasiment toutes les conditions et mieux adapté au petit temps.

En cela, il a bien été aidé par la météo. « On a fait des mers du Sud ultra-rapides, en une vingtaine de jours, et pour ma part assez tranquille. J’ai rarement eu plus de 40 noeuds, c’étaient des conditions idéales », a détaillé le Normand.

« Il y a deux cas de figure où (le bateau) aurait pu briller encore plus: si on avait eu un sud dur pour notre groupe de tête et si j’avais choisi de passer sous la dépression comme Charlie et Sébastien (Simon) dans l’Indien », a résumé de son côté Richomme.

Il a une machine mieux pensée pour les transitions rapides

« Mais quand on a commencé la montée et que Charlie se trouve encore à neuf minutes derrière moi, j’ai compris que cela allait être difficile, il a une machine mieux pensée pour les transitions rapides », a-t-il ajouté.

Pour rattraper un retard de quasiment 500 milles engrangé après le contournement de cette fameuse dépression, Richomme a aussi tout donné. « Quand on attaque le fond froid au large du Brésil, je suis complètement cramé », s’est-il rappelé.

« Je fais un décalage à hauteur de Cabo Frio »

Dalin, lui, entre dans ce qu’il a appelé un « état de flow » pour s’emparer du Graal qu’il convoite depuis sa deuxième place en 2021. « Je fais un décalage à hauteur de Cabo Frio, un endroit où les prévisions météo sont assez mauvaises, qui s’est avéré payant, une option choisie grâce à un mix d’images satellites et de notes de Jean-Yves Bernot », météorologue spécialiste de course au large, a expliqué Dalin.

Sur cette inspiration, il s’échappe pour de bon. « Là, 100 milles d’avance sont devenus 100 milles de retard et je n’arrivais plus à tirer le bateau à la hauteur de ses capacités. J’étais un peu fataliste, je savais que c’était terminé », a constaté Richomme.

Dalin et Richomme ont continué leur duel à distance jusqu’au Golfe de Gascogne, où l’imminence de l’arrivée a rendu cet écart trop important à combler.

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