Que cela s’appelle la visualisation, l’image mentale, la pratique mentale, ou la répétition mentale, les recherches sur ce sujet depuis près d’un siècle ont prouvé avec certitude que «si vous réalisez quelque chose avec votre esprit, vous pouvez aussi le faire avec votre corps». Cela sonne vrai pour bien des activités comme la performance sportive, la self-défense, l’amélioration de son leadership ou l’accouchement. Pourtant, la majorité des femmes enceintes ne connaissent pas cette méthode et ne savent donc pas employer la puissance de l’image mentale.
De plus en plus de livres sur l’accouchement incorporent la puissance de l’image mentale et la visualisation comme techniques qui permettent de soulager le travail, par exemple, le livre de Suzanne Arms ‘Immaculate Deception II: Un nouveau regard sur la naissance’. Elle cite des études montrant que «les athlètes qui font moins d’entrainement physique mais plus de visualisation sont les plus performants au cours des essais olympiques». Arms confirme que ces études ont été répétées pour d’autres activités y compris avec des non-athlètes.
Fréquemment, les médecins et les sages-femmes constatent à quel point il est facile pour une femme d’accoucher de son quatrième, cinquième ou sixième enfant, car le corps de la femme est habituée à l’expérience. Il semble donc logique qu’une femme qui visualise son accouchement une ou deux fois par semaine, soit un total de 30 à 60 répétitions, va se programmer un accouchement facilité.
«L’utilisation de la visualisation pour la préparation à la naissance et pendant le travail va aider la femme à rester calme pendant les contractions ce qui facilitera l’ouverture du col de l’utérus et le passage du bébé» dit Arms, qui indique à ses lectrices qu’elles peuvent accélérer le travail à l’aide de l’image mentale. Elle confirme «C’est plus une question d’esprit que de corps, c’est à dire sortir du corps pour l’aider activement.»
Répéter mentalement comment votre corps se sent dans un scénario imaginé est la meilleure manière d’accomplir l’entraînement mental selon Aidan P. Moran dans son manuel ‘Sport and Exercise Psychology’. Il écrit qu’il est préférable d’employer tous ses sens et ses sentiments pour réussir à «susciter une plus grande activation physiologique», partant de l’hypothèse qu’une meilleure communication entre cellules est provoquée par la répétition mentale.
Pratiquer l’image mentale n’est pas difficile
Dans ‘Better Birthing with Hypnosis’, le professeur Michelle Leclaire O’Neill appelle ces images «une approche formalisée du rêve éveillé que nous avons tous utilisée, que nous en soyons conscients ou pas». Non seulement l’image mentale est utilisée pour créer votre naissance idéale mais elle peut vous aider à surmonter vos craintes quant à l’accouchement. O’Neill a utilisé la méthode de l’imagerie Leclaire pour aider de nombreuses femmes à accepter leurs pensées ou leurs émotions négatives sur la grossesse, le travail, la naissance, et la maternité. Souvent la femme enceinte réussissait à renverser les effets négatifs de ces informations reçues.
La raison pour laquelle cette utilisation particulière de la visualisation a une telle importance est que la plupart des femmes ont ouvertement peur de la mort en couche ce qui procure des images négatives qui peuvent, grâce à ce travail de visualisation, se transformer en images positives.
La même étude démontre que si l’amélioration de la performance provient de la visualisation, les images négatives auront l’effet inverse. Malheureusement, dans notre société d’aujourd’hui, un très grand nombre de femmes imaginent l’accouchement comme un moment fatiguant, fragilisant qui peut engendrer des complications qui aboutissent à une prise de médicaments voir à la chirurgie. Les accouchements vus à la télévision montrent rarement des naissances faciles. La télévision nous divertit en présentant des situations d’urgence à la maternité, avec abondance de sang. Les médecins et leurs livres font souvent de même, parfois, décrivant en détail toutes les complications connues à l’hôpital, en salles d’urgence, même si la grande majorité des femmes enceintes auront une naissance naturelle qui n’aurait pas besoin d’un passage à l’hôpital.
Ces images catastrophiques ont un effet curieux sur l’esprit humain, celui de tourmenter inconsciemment et de s’ajouter aux raisons qui font que les États-Unis ont un des taux de maternité les plus bas de tous les pays développés. Près d’une femme sur trois subit une césarienne. Un grand nombre de femmes recevront des médicaments pour provoquer l’accouchement. La péridurale est couramment utilisée pour ne pas souffrir. Pourtant de plus en plus de voix s’élèvent pour dire que lorsqu’il n’y a pas de complications, la majorité de ces interventions sont totalement inutiles. Est-il possible que ces séries télévisées, cette chirurgie de prévention et l’idée latente dans notre société qu’un accouchement doit être difficile soient à l’origine de cette sinistre situation?
Comme certains philosophes accomplis le proposent : «Soit vous créez les pensées de votre esprit, soit votre esprit sera rempli des pensées inculquées.»
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