Contrairement à toutes les prévisions, l’économie américaine a créé 2.5 millions d’emplois au mois de mai et le taux de chômage a baissé de 14.7 % à 13.3 % alors qu’on s’attendait à une forte hausse, jusqu’à 20 %. L’économie et le marché ont très bien réagi avec les débuts du confinement dans plusieurs Etats américains et le marché de l’emploi a repris sa vitesse de croisière d’avant la pandémie. On a trop vite oublié qu’en février, le taux de chômage aux Etats-Unis était à 3.5 % (celui des Noirs à 5.8 %, le taux le plus bas depuis 50 ans).
Cette embellie pourrait néanmoins être de courte durée pour au moins deux raisons. Plusieurs états démocrates tiennent absolument à prolonger le confinement malgré les risques économiques que cela comporte. De même, plusieurs aides massives ont été votées après l’arrêt de l’économie. L’une d’entre elles – un supplément de 600 dollars par mois accordé aux chômeurs – pourrait inciter nombre d’entre eux à ne pas reprendre le travail. Selon le CBO (Congressional Budget Office), 5 chômeurs sur 6 pourraient gagner plus en restant au chômage qu’en reprenant un travail.
Non, les pauvres ne sont pas des laissés pour compte !
Les émeutes qui ont lieu en ce moment aux Etats-Unis font penser qu’il s’agirait d’un pays où l’on abandonne les pauvres. C’est pourtant le contraire car il existe aussi une impressionnante politique en leur faveur. Les aides qui leur sont accordées sous toutes les formes sont passées de 3.070 dollars/personne en 1965 à 34.093 dollars en moyenne par an. Onze fois plus (en dollars constants) ! Il s’agit d’une multitude d’aides dispensées par l’Etat fédéral ou les états et les administrations locales. A cela s’ajoutent les aides privées (fondations, charities, etc.) qui se montent à plus de 500 milliards de dollars. Sans oublier Medicaid (aide médicale accordée aux individus et aux familles à faibles revenus) : 593 Mds de dollars en 2018. La redistribution représente 84.2 % du revenu disponible du quintile le plus pauvre.
L’économie américaine va probablement et néanmoins reprendre, grâce à l’esprit entrepreneurial des Américains et aux bonnes politiques économiques. Les derniers chiffres des créations d’emplois donnent raison au marché. Il vaut mieux le laisser faire.
Article de Nicolas Lecaussin avec l’aimable autorisation de l’IREF
Directeur de l’IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l’iFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l’association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques.
Auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet Etat qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française, Anti-Piketty, coauteur (libréchange, 2015).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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