Ce mois de juillet marquera la 20e année de persécution du Falun Gong en Chine. À ce jour, les autorités chinoises incarcèrent toujours régulièrement des pratiquants dans tout le pays dans des prisons, des camps de travaux forcés, des centres de lavage de cerveau et d’autres lieux de détention – souvent en s’appuyant sur des accusations inventées de toutes pièces et même sans aucun procès.
Camps de travaux forcés
Lorsque le Parti communiste chinois a commencé à persécuter le Falun Gong en 1999, il a utilisé un de ses outils éprouvés : le camp de concentration. Appelés laojiao suo en chinois, ou « rééducation par le travail », ces camps se trouvaient répandus dans toute la Chine, dans les tréfonds des campagnes ou fermés à clé en pleine ville. Le plus petit des camps de travaux forcés pouvait abriter des centaines de prisonniers, tandis que le plus grand pouvait en contenir des milliers.
Les pratiquants de Falun Gong étaient généralement détenus dans ces camps pendant des années et leurs peines étaient souvent prolongées arbitrairement. Dans les camps, les pratiquants sont contraints de fabriquer des produits destinés à l’exportation, soumis à un lavage de cerveau et torturés, parfois à mort, dans une tentative de les faire renoncer à leur croyance.
Tout au long des années 2000, le camp de travail de Masanjia dans le nord-est de la Chine s’est rendu tristement célèbre pour ses méthodes extrêmes de torture et ses conversions idéologiques sous la contrainte. Les techniques de torture mises au point à Masanjia – dont l’utilisation de matraques électriques dans la bouche et le vagin des femmes, ou le fait de ligoter les pratiquants du Falun Gong dans des positions atroces pendant des jours – se sont ensuite répandues dans d’autres camps de travail en Chine, et les autorités carcérales à Masanjia ont même reçu des prix pour leurs efforts.
En décembre 2012, Masanjia a fait la une des journaux internationaux lorsque Julie Keith, résidente de l’Oregon, a trouvé une lettre écrite à la main dans un kit de décoration d’Halloween fabriqué en Chine. La lettre d’un détenu de Masanjia expliquait comment les pratiquants de Falun Gong y étaient détenus pour leur croyance et contraints aux travaux forcés. Mme Keith a partagé la lettre avec les médias, et l’histoire a été rapidement rapportée à l’échelle nationale et internationale. Ce furent des exposés embarrassants comme ceux-là, disent les experts, qui ont contribué à accélérer la fermeture du système des camps de travaux forcés, qui faisait l’objet de nombreuses critiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Chine.
Vers la fin de 2013, le régime chinois a commencé à fermer les camps de travail. Mais la détention arbitraire et la torture des pratiquants du Falun Gong n’ont pas cessé. Au lieu de cela, les pratiquants sont de plus en plus souvent détenus dans un système encore plus à l’ombre et extrajudiciaire : « centres juridiques d’éducation », ou, comme les détenus du Falun Gong les appellent, « centres de lavage de cerveau ». Dans certains cas, il s’agit des mêmes installations que les camps de travaux forcés, mais elles ont simplement été rebaptisées.
Centres de lavage de cerveau
La condamnation de citoyens chinois à des camps de travail est arbitraire, mais il n’existe aucune loi régissant les centres de lavage de cerveau en Chine, qui ont des noms variés dans différentes parties du pays. On les appelle parfois « centres de remontrances », parfois « bases juridiques d’éducation ». Ils peuvent être installés dans des chambres d’hôtel vides, dans des maisons abandonnées ou dans les vastes installations utilisées auparavant par les camps de travail.
Officiellement, ces centres de lavage de cerveau n’existent même pas. Il n’y a pas de département administratif du régime chinois qui en revendique la responsabilité et il n’y a pas de lois en vigueur qui expliquent comment ces installations doivent être gérées ou qui doit leur être envoyé, dans quelles circonstances et pour combien de temps. Elles semblent plutôt mises en place par la police locale et les forces de sécurité de l’État sur une base ad hoc.
Une fois détenus dans ces centres, les pratiquants de Falun Gong et les autres détenus se voient refusés l’accès à un avocat ou tout droit d’appel – ils sont entièrement à la merci de leurs gardiens, qui, selon les témoignages de ceux qui ont survécu à leur détention dans ces centres, peuvent souvent inclure des sadiques qui torturent et battent avec enthousiasme des détenus pour leur arracher des aveux ou les contraindre à renier leur croyance. Les pratiquants de Falun Gong enfermés dans des centres de lavage de cerveau peuvent être forcés de regarder des vidéos attaquant la discipline spirituelle toute la journée, ou à la merci des décharges électriques par matraques électriques, frappés au visage, étouffés ou soumis à des dizaines d’autres techniques d’abus ou de torture.
Prélèvements d’organes
Depuis le début des années 2000, les pratiquants de Falun Gong emprisonnés dans des camps de travaux forcés et des prisons en Chine ont été utilisés comme banque d’organes vivants – tués alors que leurs organes sont prélevés de force à la demande – selon un nombre croissant de preuves recueillies par des chercheurs et des journalistes du monde entier.
Les forces de sécurité et les hôpitaux militaires du régime jouent un rôle important dans le processus, tandis que l’ensemble de l’opération est supervisé par le Bureau 610, l’agence de police secrète de type Gestapo expressément créée par le Parti communiste pour poursuivre le Falun Gong. Les premières preuves de ces activités ont fait surface en 2006, lorsque les enquêteurs ont téléphoné à des hôpitaux un peu partout en Chine en se faisant passer pour des membres de la famille de personnes ayant besoin d’une greffe d’organes et en exigeant que les organes proviennent de pratiquants de Falun Gong. Le personnel de l’hôpital les a volontiers assurés qu’ils seraient effectivement en mesure de fournir des organes de Falun Gong.
À l’époque, les hôpitaux annonçaient aussi ouvertement la possibilité de fournir une greffe de n’importe quel type d’organe en l’espace de quelques semaines, voire de quelques jours. C’est une chose impossible ailleurs dans le monde, où le receveur d’une greffe doit attendre la mort d’une autre personne avant de pouvoir recevoir un organe. En Chine, le « donneur » est tué au cours du processus de l’extraction des organes pour la transplantation. Les autorités chinoises ont reconnu qu’elles utilisent les organes des prisonniers qui sont exécutés pour des crimes – mais les exécutions en Chine ne comptent que pour quelques milliers chaque année, et beaucoup d’organes de prisonniers ne sont pas viables pour une transplantation en raison de la prévalence de maladies comme l’hépatite.
De plus, pour fournir n’importe quel organe en une semaine sur une base continue, il faut une très grande banque de donneurs vivants – suffisamment grande pour tenir compte des différences de tissus et de groupes sanguins entre « donneurs » et receveurs – sur qui on pratique le prélèvement à tout moment en un rien de temps.
La Chine affirme que depuis 2015, elle a fait des changements au sein de son système de transplantation d’organes, qui utilise maintenant seulement les organes de donneurs volontaires qui meurent de causes naturelles plutôt que de prisonniers exécutés.
Le China Organ Harvest Research Center, une organisation non gouvernementale de recherche sur le prélèvement d’organes en Chine, basée dans l’État de New York, a découvert et publié dans un rapport de 342 pages en 2018 que les prisonniers d’opinion continuent à être tués pour leurs organes.
Le centre cite, comme preuve, les incohérences statistiques évidentes, le fait que le nombre de transplantations continue de dépasser le nombre de dons volontaires d’organes, le fait que les organes sont toujours disponibles « à la demande » pour les étrangers et le fait qu’il n’y a toujours presque aucun contrôle.
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