D’après un sondage d’OpinionWay publié la semaine dernière, 37% des Français ont « envie de créer, de reprendre une entreprise ou de se mettre à leur compte ». Cela représenterait un vivier de 20 millions de personnes en France, des chiffres inédits depuis 15 ans. Fortement lié aux métiers du numérique, ce désir d’entreprendre est perçu comme un signe très encourageant à la tête de l’État.
1 200 nouveaux auto-entrepreneurs par jour
« Quand un jeune annonce qu’il va créer sa société, il fait la fierté de ses parents. Il n’y a pas si longtemps, cela gâchait le repas de Noël ! », remarque Xavier Kergall, directeur général du Salon des entrepreneurs et dirigeant de Les Échos Business. D’après lui, le profil des chefs d’entreprise a bien changé en vingt ans : « Le regard médiatique a aussi changé. On ne lit plus à longueur de colonnes que la seule ambition du chef d’entreprise est de gagner de l’argent ou de faire du profit ».
Il y a quelques décennies, le bénéfice était encore la seule loi du marché. « La responsabilité sociale dans les affaires, c’est d’augmenter ses profits », entonnait Milton Friedman, célèbre économiste américain du début du XXe siècle. Une maxime du temps désormais révolu où l’on pensait que les ressources et le potentiel de croissance étaient illimités.
D’après l’INSEE, en 2009, la création du statut d’auto-entrepreneur a profondément changé le paysage de la création d’entreprise : de nouveaux profils sont apparus tels que les non diplômés débutants, les consultants, les créateurs dans l’industrie et la construction. Aujourd’hui, on compte 1 200 nouveaux auto-entrepreneurs par jour. François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs, voit dans les résultats du sondage d’OpinionWay une chance pour la France, un « vrai coin de ciel bleu qui s’ouvre ».
L’étude d’OpinionWay pointe également la recherche de l’épanouissement professionnel comme source d’inspiration. « Pour 90% des Français, la recherche d’épanouissement professionnel passe par le travail indépendant, le meilleur garant d’un équilibre entre vie personnelle et professionnelle », rapporte-t-elle.
À l’heure des nouvelles technologies
D’après des statistiques récentes publiées par la Chambre de Commerce et d’Industrie, parmi les motivations citées par les créateurs d’entreprises, 61% mentionnent le désir d’être indépendants, 44% le « goût d’entreprendre et d’affronter de nouveaux défis », 27% pensent augmenter leurs revenus et 24% se créent un emploi.
Les métiers du numérique sont à l’origine d’un grand nombre d’opportunités et apportent une flexibilité au marché du travail qu’il aurait été difficile de retrouver autrement. Par exemple, il est bien plus facile de tester les innovations sur Internet et les réseaux sociaux, ou encore de trouver des jobs d’appoint dans le e-commerce, lui aussi en plein boom. Les experts du monde du travail constatent ainsi des parcours de plus en plus atypiques ; il n’est plus inhabituel de voir des jeunes actifs cumuler plusieurs emplois ou changer d’activité.
Selon Xavier Kergall, il y a quelques années, les entrepreneurs avaient dans l’idée de créer une activité pour la développer et la transmettre à leur famille. « Avec la nouvelle génération d’entrepreneurs, nous sommes passés à : « Je crée ma société, je lève des fonds, je relève des fonds et… je vends ! » », constate Xavier Kergall. « Les jeunes dirigeants vivent à l’heure des nouvelles technologies et sont plus rapides que leurs aînés », estime-t-il.
L’État compte revoir les statuts d’entrepreneurs
Pour les accompagner davantage, l’État réfléchit à des solutions pour dépoussiérer le statut des indépendants. Le ministère de l’Économie a fait savoir qu’il pourrait réviser le plafond des prestations des auto-entrepreneurs, qui passerait ainsi à 98 700 euros par an pour les activités de service et 248 700 euros pour les prestations commerciales.
De son côté, le député socialiste Pascal Terrasse, qui rendra à Manuel Valls, le 8 février, un rapport sur l’économie collaborative, va plus loin encore. « Il n’y aurait plus que deux statuts, celui d’indépendant sans salarié ni restriction de chiffre d’affaires, et celui d’employeur », renchérit Pascal Terrasse.
Catherine Barbaroux, présidente du fonds Adie, a remis en janvier un autre rapport à Emmanuel Macron suggérant de « lever les freins à l’entreprenariat individuel ». D’après ce dernier, ils représentent 10% de l’emploi total en France, contre 15% en Europe. Plus de trois millions de travailleurs pourraient être concernés par le futur régime d’entrepreneur individuel.
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