Dans le tableau de Pieter Bruegel intitulé La chute d’Icare, la toile est dominée par des hommes qui vaquent à leurs occupations quotidiennes. Le spectateur doit s’efforcer de trouver les jambes d’Icare plongeant dans la mer, après avoir volé trop près du soleil, entraînant la fonte de ses ailes, faites de cire et de plumes.
Le message est clair : ceux qui succombent à l’orgueil démesuré deviendront finalement un détail mineur dans la grande scène de la réalité sociale.
Il y a environ trois ans, nous avons appris l’apparition du nouveau coronavirus en Chine. Les informations accumulées et la perspective qui s’est imposée avec le temps permettent de raconter la véritable histoire de la pandémie, qui diffère de ce que beaucoup croient encore.
Ce qui suit peut donc surprendre ceux qui ne sont pas au fait de la littérature scientifique mondiale. Cette histoire est directement liée aux processus politiques, sociaux et économiques que le monde connait, y compris ce qui s’apparente à un renversement de régime. Mais commençons par le commencement.
Faux narratifs
Alors que la mésinformation consiste à diffuser de fausses informations sans intention de tromper, la désinformation – la diffusion intentionnelle de fausses informations dans le but d’induire en erreur ou de tromper – sème la division, est destructrice et peut causer des dommages irréparables.
Considérons l’impact des récits suivants, diffusés tout au long de la pandémie.
Narratif 1 : L’origine du virus
La présence d’un segment unique dans le génome viral et le fait qu’aucun animal hôte n’ait été trouvé porteur du virus ont fait naître des soupçons sur la théorie officielle selon laquelle l’origine du virus serait due à une évolution naturelle. Les informations connues par la suite, ont permis d’imputer davantage la cause de l’apparition du Covid-19 à des recherches sur le gain de fonction effectuées dans un laboratoire, d’où le virus a probablement fui après avoir infecté des employés du laboratoire.
Ce que l’on sait des études menées sur les coronavirus à l’Institut de virologie de Wuhan en Chine, financé par le gouvernement américain, renforce cette hypothèse et pose la question difficile de la responsabilité des chercheurs et de leurs bailleurs de fonds dans l’apparition de l’épidémie.
Narratif 2 : Évaluation des risques
Les données relatives au taux de mortalité lié à la maladie sont apparues clairement au début de la pandémie : il était bien inférieur à ce que l’on craignait, similaire à celui de la grippe, et surtout dangereux pour les personnes âgées.
C’était le cas de la souche primaire et les variantes suivantes étaient encore plus bénignes. Cette évaluation réaliste des risques aurait dû inciter les autorités sanitaires à prendre des mesures moins strictes.
Narratif 3 : Surdiagnostic
Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, la définition d’un « cas » de maladie respiratoire infectieuse a été établie sur la base d’un test de laboratoire, sans tenir compte des symptômes permettant de vérifier la maladie. L’utilisation d’un test PCR extrêmement sensible, capable d’identifier des restes d’ARN viral provenant de virus morts, a probablement entraîné un surdiagnostic de la morbidité et de la mortalité.
La plupart des personnes recensées comme étant mortes du Covid-19 étaient en fait des adultes décédés de l’aggravation de leurs maladies chroniques préexistantes et non du virus lui-même.
Les chiffres gonflés ne reflétaient pas la réalité et n’ont fait que contribuer à la peur et à la panique du public largement diffusées par les gouvernements.
Narratif 4 : Réaction excessive – fermeture des écoles, isolement, enquêtes épidémiologiques, pass sanitaire et obligation de porter des masques
Lorsqu’une pandémie se déclare, on peut comprendre la nécessité d’être prudent et d’adopter des mesures plus sévères dans un premier temps. Mais les mesures draconiennes mises en œuvre par l’Occident, inspirées de l’approche dictatoriale chinoise et appliquées par des lois et des mesures d’urgence, ne se sont pas avérées, selon les données et les recherches, efficaces pour prévenir la morbidité.
L’approche consistant à « ouvrir et fermer (le public) comme un accordéon », selon les mots malheureux d’un dirigeant en Israël, manque à la fois de compassion et de professionnalisme dans la compréhension du sujet.
L’idée que l’homme puisse influencer les forces de la nature relève d’un orgueil inconcevable : la morbidité due à un virus respiratoire est naturellement caractérisée par des vagues, indépendamment de ce que nous faisons. Le confinement et la fermeture des écoles n’ont pas eu d’effet substantiel sur l’ampleur de ces vagues.
La réaction excessive des autorités sanitaires nous a porté préjudice et continuera à nous porter préjudice pendant de nombreuses années : préjudice pour la santé, comme l’anxiété, la dépression, les troubles alimentaires et les troubles du développement chez les enfants ; préjudice pour l’éducation, comme la perte d’années scolaires et le développement de troubles du comportement ; préjudice pour l’économie, comme le chômage, les fermetures d’entreprises, la perturbation de la production et des chaînes d’approvisionnement dans le monde entier, la perte de PIB et l’augmentation de l’inflation. Tous ces préjudices ont conduit à la crise économique mondiale que nous connaissons actuellement.
Narratif 5 : Le vaccin
Le grand espoir et la promesse du vaccin ne se sont jamais concrétisés. Ne pouvant empêcher la transmission et la contagion, le vaccin a eu peu d’effet sur la morbidité et son impact sur la mortalité n’est toujours pas clair ; s’il a eu un effet, il a été de courte durée.
Les effets secondaires nocifs qui ont été signalés sont nombreux et certains sont graves. Dans la balance des avantages par rapport aux risques de préjudice, il semble que rien ne justifiait l’utilisation d’une technologie innovante mais inconnue (ARNm) – certainement pas chez les jeunes et les personnes en bonne santé, y compris les enfants, pour lesquels les risques associés au Covid-19 sont négligeables.
Le déploiement rapide du vaccin en vertu d’une simple autorisation d’urgence – alors qu’en fait, il n’y avait pas de véritable urgence – et l’administration d’injections de rappel dans ce qui s’apparente à une expérience sur l’ensemble de la population sous la contrainte de la nécessité d’un « laissez-passer vert », condition pour maintenir les droits fondamentaux – le tout sans consentement éclairé et sans la surveillance requise – soulèvent de sérieuses questions éthiques quant au jugement et aux valeurs des décideurs.
L’autonomie et la confidentialité des patients, ainsi que d’autres valeurs fondamentales de la médecine, ont été bafouées.
Le ministère israélien de la Santé s’est davantage comporté comme un défenseur des fabricants de vaccins en opérant dans le cadre d’un accord confidentiel avec une société commerciale que comme un régulateur dont le rôle est de protéger le public et de veiller à ce qu’il n’y ait pas de préjudice. Lorsque ceux qui définissent le champ d’application des marchés publics sont partenaires du fabricant pour la publication des données dans la littérature médicale, il s’agit en soi d’un conflit d’intérêts flagrant.
La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a manqué à son devoir envers le public en ne signalant pas les effets secondaires graves constatés par les médecins et le public dans le cadre de la surveillance post-commercialisation.
L’équilibre des pouvoirs entre les régulateurs et les sociétés pharmaceutiques a été totalement faussé pendant la pandémie de Covid-19 et contraire à l’intérêt et à la sécurité de la population, tout en servant principalement les intérêts de ceux qui ont fait fortune.
À ce stade, il devrait être clair que les vaccins Covid-19 devraient être suspendus et que la technologie de l’ARNm – qui est en fait une thérapie génique – devrait être soigneusement réexaminée.
Narratif 6 : Des défis sans précédent pour la médecine, la science et l’éthique
Les décisions de mettre en œuvre des restrictions draconiennes ont été prises dans la plupart des pays par un petit groupe d’« experts » et de décideurs politiques dont les salaires élevés sont garantis, sans tenir compte des besoins des populations défavorisées, des travailleurs indépendants qui ont perdu leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, et de nombreuses autres personnes qui ont été irrémédiablement lésées par ces mesures.
Cette approche ramène la médecine des dizaines d’années en arrière, à l’époque du paternalisme médical. Les règles éthiques qui devraient régir les politiques publiques ont été violées ; les mesures prises ne répondaient pas aux normes d’efficacité, de nécessité et de proportionnalité.
Sous l’étiquette « état d’urgence », la recherche scientifique et médicale s’est écartée des principes fondamentaux de la discussion ouverte, du scepticisme sain et de la mise en doute, ainsi que de la recherche de qualité et d’impartialité.
Au cours des années Covid-19, les publications scientifiques ont fait preuve d’une grande partialité en faveur du discours de l’ « establishment » et l’approche des autres opinions a été soit ignorée, soit agressivement réduite au silence.
Ceux qui osaient faire preuve d’esprit critique étaient accusés de désinformation, alors que la plupart du temps, ce sont les publications des autorités sanitaires qui étaient orientées, biaisées et truffées d’erreurs.
Parmi les exemples, citons les affirmations inventées sur l’efficacité des vaccins, la négation de l’efficacité de l’immunité naturelle résultant de l’infection et offrant une protection plus solide que le vaccin, et la recommandation – sans précédent en médecine – aux personnes ayant guéri de l’infection de se faire vacciner.
L’indifférence et le déni total du ministère israélien de la Santé concernant les effets secondaires du vaccin et la surmortalité présumée sont incompatibles avec l’impératif fondamental de la médecine du « d’abord, ne pas nuire » et, ils reflètent un manque de compassion et de reconnaissance de la souffrance de nombreuses personnes.
Narratif 7 : Peur et manipulation
La peur – la composante la plus puissante du comportement humain – a joué le rôle le plus crucial dans la crise du Covid-19. Comme si nous n’avions rien appris de l’histoire, nos gouvernements ont manqué à leur devoir moral en utilisant la propagande pour intimider et terroriser le public au lieu de s’appuyer sur les normes et les protocoles établis pour donner aux citoyens les moyens de faire face aux situations d’urgence.
Cette propagande a fait des ravages, répandant l’anxiété et la dépression au sein de la population.
Et comme toujours dans de tels cas, il y a eu des boucs émissaires ciblés : dans l’Europe médiévale, ce sont les Juifs qui ont souffert des épidémies ; en Israël, ce sont les ultra-orthodoxes et les Arabes qui ont commencé. Pendant la pandémie de Covid-19, ce sont ceux qui ont choisi de ne pas se faire vacciner qui ont été humiliés et traités d’ « anti-vax », ainsi que les scientifiques et les médecins qui ont osé penser différemment.
Les incitations parrainées par le gouvernement a érodé les sentiments sociaux et interpersonnels d’une manière qui a permis de délégitimer des groupes importants au sein de la population.
Le gouvernement a utilisé les médias comme un outil de propagande. Les médias n’ont pas joué leur rôle de critique du gouvernement et ne l’ont pas tenu pour responsable. Au contraire, ils ont contribué à l’intimidation des citoyens et à la violation de leurs droits civils et de leurs libertés fondamentales.
Pour exemple, on apprend aujourd’hui qu’en Israël, les journalistes ont reçu l’ordre de ne rien publier qui contredise la politique du gouvernement, avec à la clé d’énormes budgets publicitaires pour les médias fournis par le gouvernement.
La destruction de la démocratie
La violation des droits des citoyens et des patients pendant la période Covid-19 est sans précédent. Les lois liées au coronavirus de 2020 – que le gouvernement israélien vient d’étendre – confère au gouvernement un pouvoir énorme et, dans la pratique, a déjà aboli la supervision de la Knesset (le parlement israélien) et la séparation des pouvoirs.
La Haute Cour n’a pas donné suite à la pétition contre le pass sanitaire discriminatoire, qui obligeait quasiment les gens à recevoir un traitement médical non pas par choix délibéré, mais pour préserver leur droit au travail et leur liberté de mouvement.
Il ne fait aucun doute que le gouvernement a profité de la pandémie de Covid-19 pour gagner en pouvoir et en contrôle sur la population. La facilité insupportable avec laquelle un régime « démocratique » a violé les libertés fondamentales sous prétexte d’une situation d’urgence qui n’a jamais existé démontre que ce que les citoyens israéliens craignent le plus est déjà arrivé.
Faire face à la réalité : demander des comptes aux puissants
Ce qui aurait dû être une belle heure pour la médecine, la science et les gouvernements démocratiques s’est transformé en une marche de la folie d’un échec colossal, tant du point de vue professionnel que du point de vue de la violation des libertés fondamentales et de la perte de confiance du public.
Ce n’est pas la faute des équipes médicales qui ont travaillé avec acharnement et dévouement ; c’est l’échec flagrant des autorités sanitaires qui est à l’origine de cette situation. Il s’agit notamment de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont la mission déclarée est d’œuvrer « dans le monde entier pour promouvoir la santé, assurer la sécurité dans le monde et servir les personnes vulnérables », de la FDA et des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), ainsi que du ministère israélien de la Santé, qui se sont tous focalisés sur le Covid-19 tout en négligeant leur rôle de promotion de la santé en général et de protection de la population.
Dans sa définition large, l’OMS définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Regarder une crise avec une vision étroite et ne voir que le virus en ignorant tous les autres aspects de la santé ne devrait plus jamais se produire.
L’approche fanatique et les mesures draconiennes employées contre une maladie qui, à tout point de vue, était considérée comme légère ou modérée – mais qui n’était pas différente des pandémies de grippe des années 60 et 70 – ont causé des dommages profonds dont les effets se sont fait sentir pendant des années, entraînant une fracture sociale importante et une instabilité économique et politique.
Il serait naïf de penser que cet échec n’est dû qu’à une vision étroite et à l’aveuglement des gestionnaires, et non à des intérêts de pouvoir, de contrôle et d’argent.
En janvier 2020, alors que Covid-19 représentait une simple information d’un pays lointain en dernière page des journaux, j’ai écrit un article dans le journal israélien TheMarker intitulé Avant la prochaine pandémie, nous devrions nous préparer à la maladie comme nous nous préparons à la guerre. Cet article a été rédigé de mon point de vue, en tant que personne qui promeut la préparation aux situations d’urgence depuis des années.
Peu après, en mai 2020, j’ai écrit dans le même journal : « Les erreurs de la crise Covid : le remède est plus nocif que la maladie ». Trois ans n’ont pas été nécessaires pour comprendre l’ampleur des erreurs et prévenir le désastre que les gouvernements ont provoqué par leurs propres actions.
Si les autorités sanitaires avaient écouté la voix de la raison des scientifiques et des médecins d’Israël et du monde entier, la catastrophe aurait été évitée et les dommages causés par les mesures agressives prises en réponse à une pandémie mineure auraient pu être minimisés.
Ceux qui font partie de l’ « establishment » et qui persistent à nier les faits et à alimenter le narratif selon lequel la pandémie était la fin de l’humanité et la vaccination le « remède miracle » pour sauver l’humanité le font parce que les ramifications professionnelles, publiques, éthiques et peut-être même juridiques ou criminelles sont si importantes qu’il est préférable pour eux de nier leur conscience.
Actuellement, Israël est le seul pays à étendre les lois d’urgence sans justification médicale. Faire face à la vérité sera particulièrement difficile pour la communauté médicale, étant donné que l’éthique médicale fondamentale est « d’abord, ne pas nuire ».
Afin de tirer des leçons essentielles pour les futures pandémies, de restaurer la confiance dans le système de santé et de favoriser la résilience de la population, il est essentiel de ramener la conscience des personnes à un état plus naturel.
Pour faire face à la réalité, il faut mener une enquête honnête et complète sur la gestion de la crise du Covid-19 et ses effets désastreux. Cette crise peut être transformée en opportunité si des personnes courageuses et compatissantes s’expriment et si la vérité prévaut.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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