33 leçons de vie à apprendre de Marc Aurèle

Par purposefairy.com
31 août 2022 02:32 Mis à jour: 1 septembre 2022 00:24

Marc Aurèle (en latin : Marcus Aurelius Antoninus) est un empereur, philosophe et écrivain romain né en 121 à Rome et mort en 180. Il est le dernier des souverains connus sous le nom des « cinq bons empereurs » et le dernier empereur de la Pax Romana, une époque de paix et de stabilité relatives pour l’Empire romain.

Marc Aurèle était un stoïcien, ses maîtres à penser furent tous des représentants du Portique, l’école philosophique des stoïciens : Épictète, Apollonius de Chalcédoine, Sextus de Chéronée. De cet héritage, il fit une philosophie pratique de la vie qu’il exposa dans son unique ouvrage « Pensées pour moi-même ».

Ses pensées se sont transmises depuis deux millénaires et il est certain qu’elles se transmettront encore longtemps.

(Domaine public)

Sans plus attendre, voici 33 leçons de vie de Marc Aurèle.

1. « Le bonheur de votre vie dépend de la qualité de vos pensées. »

2. « Vous avez le pouvoir sur votre esprit – pas sur les événements extérieurs. Réalisez cela, et vous trouverez la force. »

3. « Tout ce que nous entendons est une opinion et non un fait. Tout ce que nous voyons est une perspective et non la vérité. »

4. « Maintes fois je me suis étonné de ce que chaque homme, tout en s’aimant de préférence à tous, fasse pourtant moins de cas de son opinion sur lui-même que de celle que les autres ont de lui. »

5. « Si quelqu’un est capable de me montrer que ce que je pense ou fais n’est pas juste, je changerai volontiers, car je cherche la vérité, par laquelle personne n’a jamais été vraiment lésé. C’est la personne qui continue dans son auto-illusion et son ignorance qui est lésée. »

6. « L’âme se teinte de la couleur de ses pensées. »

Arc de Marc Aurèle à Tripoli (Domaine public)

7. « Aujourd’hui, je suis sorti de tous mes embarras ; ou, pour mieux dire, j’ai mis tous mes embarras de côté ; car ils n’étaient pas au dehors ; ils étaient en moi, dans les idées que je m’en faisais. »

8. « Chaque fois que tu es sur le point de trouver un défaut à quelqu’un, pose-toi la question suivante : Quel est mon défaut qui ressemble le plus à celui que je m’apprête à critiquer ? »

9. « Que de temps gagne celui qui ne regarde pas ce que son voisin a dit, fait ou pensé, mais seulement ce qu’il fait lui-même, pour que son action soit juste et pure. »

10. « Le but de la vie n’est pas d’être du côté de la majorité, mais d’éviter de se retrouver dans les rangs des aliénés. »

11. « La première règle est de garder un esprit serein. La seconde est de regarder les choses en face et de les connaître pour ce qu’elles sont. »

12. « Si tu es affligé par quelque chose d’extérieur, la douleur n’est pas due à la chose elle-même, mais à l’idée que tu t’en fais, et tu as le pouvoir de la révoquer à tout moment. »

13. « Quand tu te lèves le matin, dis-toi : les personnes avec lesquelles j’ai affaire aujourd’hui seront indiscrètes, ingrates, arrogantes, malhonnêtes, jalouses et acariâtres. Elles sont ainsi parce qu’elles ne savent pas distinguer le bien du mal. Mais j’ai vu la beauté du bien, et la laideur du mal, et j’ai reconnu que le malfaiteur a une nature apparentée à la mienne – pas du même sang ni de la même naissance, mais du même esprit, et possédant une part du divin. Ainsi, aucun d’entre eux ne peut me faire de mal. Personne ne peut m’impliquer dans la laideur. Je ne peux pas non plus être en colère contre mon parent, ni le haïr. Nous sommes nés pour travailler ensemble comme les pieds, les mains et les yeux, comme les deux rangées de dents, supérieure et inférieure. S’entraver mutuellement est contre nature. Se fâcher contre quelqu’un, lui tourner le dos, c’est contre nature.

14. « Accepte les choses auxquelles le destin te lie et aime les personnes avec lesquelles le destin te réunit, mais fais-le de tout ton cœur. »

15. « Regarde bien en toi-même, il y a une source de force qui jaillira toujours si tu regardes toujours. »

Portrait de Marc Aurèle. Musée Saint-Remi à Reims. Vassil, CC BY 3.0, Wikimedia Commons

16. « Ne te laisse jamais troubler par l’avenir. Tu l’affronteras, s’il le faut, avec les mêmes armes de la raison qui t’arment aujourd’hui contre le présent. »

17. « Quand un autre te blâme ou te déteste, ou que les gens émettent des critiques similaires, va dans son âme, pénètre à l’intérieur et vois quelle sorte de personne il est. Tu t’apercevras qu’il n’est pas nécessaire d’être angoissé à l’idée qu’ils aient une opinion particulière de toi. »

18. “En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux. »

19. « Tu as toujours la possibilité de ne pas avoir d’opinion. Il n’y a jamais besoin de s’énerver ou de troubler ton âme à propos de choses que tu ne peux pas contrôler. Ces choses ne demandent pas à être jugées par toi. Laisse-les tranquilles. »

20. »Considère que tu es mort et que tu as vécu ta vie. Prends ce qu’il en reste et vis-le comme il convient. Ce qui ne transmet pas de lumière crée sa propre obscurité. »

« Ruines d’architecture avec l’arc de Janus, le temple de Vesta et la statue équestre de Marc Aurèle » par Giovanni Paolo Pannini, 1743. (Domaine public)

21.« L’homme ne vit que le présent, qui est un point indivisible, et tout le reste de sa vie est passé ou incertain. Brève est la vie de l’homme et petit est le coin de terre où il vit ; brève aussi est la plus longue renommée posthume, soutenue seulement par une succession de pauvres êtres humains qui mourront très bientôt et qui ne savent pas grand-chose d’eux-mêmes, et encore moins de quelqu’un qui est mort il y a longtemps. »

22. « Le matin, quand tu as de la peine à te lever, voici la réflexion que tu dois avoir présente à l’esprit : ‘Je me lève pour faire mon œuvre d’homme ; je vais remplir les devoirs pour lesquels je suis né et j’ai été envoyé en ce monde. Pourquoi donc faire tant de difficultés ? Ai-je été créé pour rester ainsi chaudement sous des couvertures ? – Mais cela me fait plus de plaisir ! – Es-tu donc né pour le plaisir uniquement ? N’est-ce pas au contraire pour toujours travailler et toujours agir ? Ne vois-tu pas que les plantes, les oiseaux, les fourmis, les araignées, les abeilles concourent, chacune dans leur ordre, à l’ordre universel ? Et toi, tu refuserais d’accomplir tes fonctions d’homme ! Tu ne t’élancerais pas avec ardeur à ce qui est si conforme à ta nature ! – Mais, diras-tu, il faut bien que je me repose. – D’accord ; le repos est nécessaire ; mais la nature a mis aussi des bornes à ce besoin, comme elle en a mis au besoin de manger et de boire. En cela pourtant, tu vas au-delà des bornes, et tu dépasses ce qu’il te faut. Au contraire, quand tu agis, tu n’en fais pas autant ; et tu restes en deçà de ce que tu pourrais faire. Cette négligence tient à ce que tu ne t’aimes pas sérieusement toi-même ; car autrement tu aimerais ta nature. »

23. « Les hommes sont faits les uns pour les autres ; instruis-les donc ou supporte-les. »

24. Recouvre ton bon sens, reviens à toi et, une fois sorti de ton sommeil, rends-toi compte que c’étaient des songes qui te troublaient. »

25. « Considère sans cesse que tout ce qui naît provient d’une transformation, et habitue-toi à penser que la nature universelle n’aime rien autant que de transformer ce qui est pour en former de nouveaux êtres semblables. » 

26. « Ne gaspille pas ce qui te reste de vie à spéculer sur tes voisins, sauf en vue d’un bénéfice mutuel. Se demander ce que fait untel et pourquoi, ce qu’il dit, ce qu’il pense, ce qu’il manigance – en un mot, tout ce qui te détourne de la fidélité au souverain qui est en toi – c’est perdre l’occasion d’être occuper à autre chose. »

27. « En conséquence, passer ce court moment conformément à la nature, finir avec sérénité, comme une olive qui, parvenue à maturité, tomberait en bénissant la terre qui l’a portée, et en rendant grâces à l’arbre qui l’a produite. »

28. « Ce qu’il faut à l’homme, c’est d’être droit ; ce n’est pas d’être redressé. »

La colonne triomphale de Marc Aurèle, érigée à Rome entre 176 et 192 pour célébrer les victoires de Marc Aurèle sur les Germains Marcomans et les Sarmates établis au nord du Danube. Elle mesure 29,617 mètres, soit très exactement cent pieds romains. (John-Grégoire, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

29. « Ce concombre est amer ; jette-le. Il y a des ronces dans le chemin ; évite-les. Cela suffit. N’ajoute pas : ‘Pourquoi cela existe-t-il dans le monde ?’ Tu prêterais à rire à l’homme qui étudie la nature, comme tu prêterais à rire au menuisier et au cordonnier, si tu leur reprochais que tu ‘vois dans leurs boutiques des copeaux et des rognures tombées de leurs ouvrages. Toutefois, ces artisans ont un réduit où les jeter, et la nature universelle n’a rien en dehors d’elle. Mais l’admirable de son industrie, c’est que, s’étant circonscrite en elle-même, elle transforme en elle-même tout ce qui en elle semble se corrompre, vieillir, devenir inutile, et que, de cela même, elle en fait derechef d’autres choses nouvelles. De cette sorte, elle ne se sert point de matière étrangère, et n’a pas besoin de réduit où jeter ces détritus. Elle se contente du lieu qu’elle a, de la matière qui est sienne, et de l’art qui lui est propre. »

30. « Ne pense pas aux choses que tu n’as pas comme si elles étaient déjà là ; fais plutôt le compte des biens les plus précieux que tu possèdes, et songe à quel point tu les rechercherais, si tu ne les avais pas. »

31 « Ne te laisse pas troubler par la représentation de ta vie tout entière. N’embrasse point en pensée quels grands et quels nombreux ennuis devront sans doute t’atteindre. Mais, à chacun des ennuis présents, demande-toi : ‘Qu’y a t’il en ce fait d’intolérable et d’insupportable ?’ Tu rougirais, en effet, de le confesser. Rappelle-toi ensuite que ce n’est ni le futur, ni le passé qui te sont à charge, mais toujours le présent. Et le présent se raccourcit, si tu le ramènes à ses seules limites et si tu convaincs d’erreur ton intelligence, lorsqu’elle se sent incapable de s’opposer à ce faible ennemi. » 

32. « ‘J’étais autrefois un homme chanceux, mais à un moment donné, la fortune m’a abandonné.’ En réalité, la chance ne dépends que de la façon dont tu te traites toi-même. La bonne fortune, c’est un bon caractère, de bonnes intentions et de bonnes actions. »

33. « Pense à tes nombreuses années de procrastination ; comment les dieux t’ont accordé à plusieurs reprises de nouvelles périodes de grâce, dont tu n’as pas profité. Il est temps maintenant de réaliser la nature de l’univers auquel tu appartiens, la Puissance qui te contrôle et dont tu es la progéniture ; et de comprendre que ton temps est limité. Utilise-le donc pour faire avancer ton illumination, ou bien il disparaîtra et ne sera plus jamais en ton pouvoir. »

Détail de la colonne de Marc Aurèle à Rome. L’événement illustré est le « miracle de la pluie dans le territoire des Quadi », dans lequel une divinité de la pluie, répondant aux prières de l’empereur, sauve les troupes romaines d’une terrible tempête. (Barosaurus Lentus, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons)

Bonus :

« ‘Ah ! quel malheur pour moi, dis-tu, que cet accident me soit arrivé !’ – Tu te trompes ; et il faut dire : ‘Je suis bien heureux, malgré ce qui m’arrive, de rester à l’abri de tout chagrin, ne me sentant, ni blessé par le présent, ni anxieux de l’avenir.’ »

« ‘Je suis heureux, même si cela m’est arrivé, parce que je continue à vivre sans douleur, sans être écrasé par le présent et sans craindre l’avenir.’ Si quelqu’un se conduit mal à ton égard, demande-toi quelle idée il a dû se faire du bien et du mal pour s’être oublié ainsi envers toi. En réfléchissant ainsi, tu le prendras en pitié, et tu n’éprouveras plus ni surprise ni colère, car, tu a peut-être eu toi-même une opinion identique à la sienne, ou une opinion du moins analogue sur ce qu’il était bon de faire, et alors il n’y a qu’à pardonner. Mais si des fautes de ce genre ne te paraissent ni un bien ni un mal, alors il te sera encore bien plus facile d’être indulgent pour quelqu’un qui n’a que le tort d’avoir de mauvais yeux. »

« Dans la vie d’un homme, son temps n’est qu’un instant, son être un flux incessant, ses sens une faible lumière. Son corps finira par être la proie des vers. Son âme est un tourbillon inquiétant, sa fortune est sombre et sa renommée est douteuse. En bref, tout ce qui appartient au corps est comme un courant d’eau, tout ce qui appartient à l’âme est comme un rêve, de la vapeur. »

« Vis ta vie dans la vérité et la justice, tolère ceux qui ne sont ni vrais ni justes. »

« Le temps est comme un fleuve fait d’événements qui se produisent, et un courant violent ; car dès qu’une chose a été vue, elle est emportée, et une autre vient à sa place, et celle-ci sera emportée aussi. »

Fragment d’un bronze de Marc Aurèle 170 ap. J.-C. Musée du Louvre. (Domaine publique)

« Cesse enfin de t’égarer ; tu n’as plus le temps de lire, ni tes mémoires personnels, ni les hauts faits des anciens Romains et des Grecs, ni ces extraits d’ouvrages choisis que tu avais réservés pour charmer ta vieillesse. Ne tarde donc plus à en finir ; et, si tu as quelque souci de toi-même, laisse là les espérances vaines, et ne pense plus qu’à ton propre salut, tandis que tu peux encore y songer. »

« Voici donc deux considérations qu’il ne faut jamais perdre de vue : la première, que tout en ce monde roule éternellement dans le même cercle, et qu’il n’y a pas la moindre différence à voir toujours des choses pareilles, ou cent ans de suite, ou deux cents ans, et même pendant la durée infinie ; la seconde, que celui qui aie plus vécu et celui qui aura dû mourir le plus prématurément font exactement la même perte ; car ce n’est jamais que du présent qu’on peut être dépouillé, puisqu’il n’y a que le présent seul qu’on possède, et qu’on ne peut pas perdre ce qu’on n’a point. »

Place du Capitole à Rome, au centre la statue équestre de Marc Aurèle. (FOTO:FORTEPAN / Krasznai Gyula, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)

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