Cinq façons de se concentrer sur ce qui compte vraiment

Le calme, la diligence et la contemplation révèlent un monde plus riche

Par Walker Larson
23 juillet 2024 17:16 Mis à jour: 16 novembre 2024 20:48

Récemment, j’ai écrit sur le mouvement « slow living » (vivre lentement), une réponse à la vitesse toujours croissante à laquelle nous traversons la vie dans le monde moderne, courant d’une activité à l’autre, essayant de garder la tête hors de l’eau et de tout ce que nous devons faire, tandis que le stress s’accumule jusqu’à ce qu’il soit comme un lourd anneau de fer autour de notre cou et que nous nous demandions où les jours et les années sont passés.

Vivre lentement vise à éliminer ce qui n’est pas essentiel dans nos vies, afin que nous ayons le temps et l’espace mental de respirer et de nous concentrer sur ce qui compte vraiment. Il peut être défini comme « un état d’esprit qui vous permet d’adopter un mode de vie plus significatif et plus conscient, en accord avec ce que vous appréciez le plus dans la vie ». Vivre lentement remet en question l’orthodoxie dominante selon laquelle pour réussir, il faut gagner beaucoup d’argent et accomplir des choses à un rythme effréné. Au contraire, nous devons organiser notre vie de manière à ce qu’elle soit correctement équilibrée et ordonnée en fonction de nos véritables priorités, et non pas en fonction de la simple efficacité et de la productivité aveugle.

Mon article précédent traitait de la philosophie de la lenteur, de son histoire et des raisons pour lesquelles notre culture a tant de mal avec ce concept. Le présent article se veut plus pratique et propose plusieurs suggestions à ceux qui souhaitent « vivre lentement », en ralentissant le rythme de leur vie pour mieux savourer tout ce qu’ils ont et tout ce qu’ils aiment.

Commencer lentement

En se levant plus tôt et en adoptant une routine matinale calme, on définit la trajectoire de toute la journée. Lisa Joyner, qui écrit pour le magazine Country Living, cite Nerina Ramlakhan, physiologiste et experte du sommeil :

« Lorsque nous nous levons plus tôt et tout doucement, nous avons plus de temps pour entamer la journée dans le calme et sans distraction. […] Nous avons le temps de faire les choses que nous pensons ne jamais avoir le temps de faire – s’asseoir et lire, savourer une tasse de thé, sortir et profiter du lever du soleil, prêter attention à notre respiration, prendre le temps de préparer un petit-déjeuner nourrissant et s’adonner à la contemplation. »

Bien sûr, une bonne routine matinale varie d’une personne à l’autre, mais l’essentiel est d’éviter de se plonger immédiatement dans les affaires ou les questions logistiques, ou de se laisser aspirer par le tourbillon des médias sociaux dès le lever. La lecture, la marche, la cuisine, la tenue d’un journal et la prière sont autant d’activités qui peuvent vous aider à vous ancrer au début de la journée.

Passer du temps dans la nature

Passer du temps dans la beauté de la nature apaise l’âme. (Biba Kayewich)

Des études ont clairement établi les avantages pour la santé – physique et mentale – de passer du temps en plein air, comme la baisse de la tension artérielle et du stress, l’amélioration de l’humeur et du système immunitaire. Au-delà de ces avantages physiques évidents, il semble que le temps s’écoule plus lentement en plein air et que la beauté qui y règne apaise l’âme.

Un dicton, attribué au philosophe chinois Lao Tseu, dit : « La nature ne se presse pas, mais tout est accompli. »

Le poète anglais de l’époque victorienne Gerard Manley Hopkins écrit :

« Et pour tout cela, la nature n’est jamais épuisée :
La fraîcheur la plus chère vit au plus profond des choses ;
Et bien que les dernières lumières dans l’ouest noir se soient éteintes,
Oh, le matin, au bord brun à l’est, jaillit […]
Parce que le Saint-Esprit sur le monde courbé,
Veille la poitrine chaude et les ailes brillantes. »

C’est ce genre de dispositions que nous pouvons développer au contact de la nature.

Fixer des limites réfléchies à l’utilisation des technologies

Peu de choses nous volent autant de temps que l’utilisation inutile des technologies. Le magazine Fortune rapporte que les internautes âgés de 16 à 64 ans passent en moyenne près de sept heures par jour sur le web. Cela équivaut à 17 années de votre vie passées en ligne, si vous commencez à utiliser l’Internet à 18 ans et que vous vivez jusqu’à 80 ans. Les données de la société GWI, spécialisée dans la connaissance des consommateurs, montrent que sur ces sept heures, l’internaute-type passe deux heures et demie sur les médias sociaux.

Bien sûr, pour la plupart d’entre nous, il n’est pas question d’éliminer complètement les ordinateurs, les téléphones portables et les tablettes. Vivre lentement n’est pas un mouvement luddite (le terme « luddisme » est parfois utilisé pour désigner ceux qui s’opposent aux nouvelles technologies ou critiquent celles-ci). Mais nous devons apprendre à contrôler ces appareils, sinon ils nous contrôleront.

Ainsi, le moyen le plus rapide de ralentir (ce qui est un peu contradictoire, je sais) est probablement de supprimer ou de réduire l’utilisation inutile d’Internet, comme les médias sociaux. Même si l’utilisateur moyen ne passait qu’une demi-heure sur les médias sociaux chaque jour – ce qui laisse largement le temps de rattraper les notifications – au lieu de deux heures et demie, il disposerait tout à coup de deux heures supplémentaires par jour. Que feriez-vous avec ces deux heures supplémentaires ?

Travailler à domicile

Avant la révolution industrielle, à une époque où le monde entier évoluait plus lentement, la plupart des gens travaillaient à domicile en tant qu’agriculteurs, commerçants ou propriétaires de petits magasins.

Je suis depuis peu écrivain à plein temps, une vocation qui me permet de travailler de chez moi en permanence, à l’exception d’une sortie de recherche ou d’une excursion occasionnelle dans un café. J’ai remarqué une décélération significative du rythme de ma vie depuis que j’ai changé d’activité. Je suis plus proche de ma famille, de mon foyer et de mes voisins, plus enraciné dans mon paysage local. Je peux fixer mes propres horaires et faire des pauses pour sortir, jouer avec ma fille ou discuter avec mon épouse. De plus, je n’ai pas de trajet à faire ni de circulation à gérer, ce qui m’a permis de récupérer quotidiennement une heure et vingt minutes de ma journée.

Bien sûr, cette suggestion ne sera pas possible ou souhaitable pour tout le monde. Mais même si vous travaillez dans un bureau, il est possible d’intégrer des routines plus contemplatives telles qu’une promenade pendant la pause déjeuner, et vous pouvez vous demander si vous avez vraiment besoin de passer des heures supplémentaires au bureau ou non lorsque 17 heures arrivent.

Accueillir le silence

Nous vivons dans un monde de bruits incessants. Dans un restaurant typique, il y a plusieurs téléviseurs et une radio en marche et, à la maison, nous écoutons généralement de la musique, des podcasts, des films, des émissions ou des vidéos YouTube, nous parlons au téléphone, ou tout cela à la fois. Mais le silence est nécessaire à la contemplation, qui est nécessaire à l’épanouissement de l’être humain.

Dans son livre Reclaiming Conversation (Recouvrer la conversation), la sociologue et professeur au MIT, Sherry Turkle, explique que nous avons besoin de silence et de solitude pour apprendre à nous connaître et à connaître le monde.

« Vous n’avez pas besoin de quitter votre chambre », écrit-elle. « Restez assis à votre table et écoutez. Vous n’avez même pas besoin d’écouter, mais simplement d’attendre, d’apprendre à devenir silencieux, immobile et solitaire. Le monde s’offrira librement à vous pour être dévoilé. »

Lorsque nous sommes constamment bombardés par des bruits et des activités, il est difficile de laisser notre esprit vagabonder, et pourtant c’est exactement ce que nous devons réapprendre à faire, selon Mme Turkle.

« Lorsque nous laissons notre esprit vagabonder, nous libérons notre cerveau », écrit-elle. « Nos cerveaux sont plus productifs lorsqu’on ne leur demande pas d’être réactifs. »

Seule une certaine dose de silence et de « vagabondage » mental permet de parvenir à une profonde compréhension, à la connaissance de soi et à la paix.

Cultiver une véritable conversation avec les personnes qui vous sont chères

Bien qu’il soit important de passer du temps seul, en silence, il est également important de participer à une conversation. Et pas seulement des bavardages ou des discussions sur des sujets pratiques comme l’argent ou l’emploi du temps, mais aussi de vraies conversations, profondes, inspirantes, sur des sujets qui comptent : vos espoirs, vos réussites et vos échecs, ainsi que les questions permanentes sur l’univers que l’humanité a toujours contemplées.

Dans Reclaiming Conversation, Mme Turkle explique que la solitude et la conversation vont de pair parce que la réflexion sur soi fournit la matière nécessaire à une conversation réelle et substantielle qui, à son tour, peut approfondir notre compréhension de nous-mêmes et de notre monde, et alimenter d’autres réflexions silencieuses.

En revanche, lorsque nous sommes trop distraits par le bruit et l’agitation, il n’y a ni solitude fructueuse ni conversation fructueuse.

Mme Turkle a écrit : « La véritable urgence pourrait être que les parents et les enfants n’aient pas de conversations ou ne partagent pas un silence entre eux qui donne à chacun le temps d’évoquer une histoire drôle ou une pensée troublante. »

Ces moments, qui suscitent de vraies conversations, sont aussi l’occasion de nouer des liens profonds, non seulement entre parents et enfants, mais aussi entre toutes les personnes qui s’occupent les unes des autres.

Cuisiner à partir de rien

Comme je l’ai expliqué dans mon précédent article sur le sujet, le vivre lentement est né d’un mouvement alimentaire en Italie. Ses fondateurs se sont opposés à l’introduction de la restauration rapide dans la culture italienne. Ils voulaient conserver les pratiques culinaires traditionnelles de leur foyer, qui comprenaient des plats sains, préparés à la maison, et un rythme de repas lent et tranquille, au cours duquel les personnes présentes se nourrissent autant des rires, de la camaraderie et de la conversation que des aliments sains qu’elles ont sous les yeux.

Le temps nécessaire à la préparation d’un repas à partir de zéro nous oblige à ralentir et à considérer et apprécier les processus qui ont permis de cuisiner la nourriture que nous consommons. Nous sommes davantage conscients des forces biologiques, agricoles et économiques qui sont à l’œuvre pour nous permettre de vivre et qui, si elles sont bien faites, sont généralement lentes à se mettre en place. Nous sommes également plus enclins à prendre notre temps et à savourer quelque chose que nous avons cuisiné nous-mêmes (ou même cultivé nous-mêmes) qu’un repas surgelé fabriqué loin de chez nous par quelqu’un d’autre. Et cette dégustation permet également de consacrer plus de temps à la conversation riche évoquée plus haut.

D’après mes recherches et mon expérience, il ne semble pas y avoir de définition unique et exhaustive de vivre lentement, ni de marche à suivre unique pour y parvenir. Les circonstances et le tempérament de chacun seront différents. Mais j’espère que ces suggestions aideront à communiquer les principes d’un plus grand calme et d’une plus grande conscience qui peuvent être appliqués dans n’importe quelle situation. À tout le moins, j’espère qu’elles auront suscité quelques idées chez vous et, mieux encore, une conversation avec ceux que vous aimez.

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