Cinq grands films fantastiques

Ces films ne se contentent pas de divertir, ils inspirent aussi

Par Walker Larson
6 juillet 2024 16:03 Mis à jour: 7 juillet 2024 11:52

Lorsque j’étais enfant, ma famille pratiquait un rituel à chaque réveillon du Nouvel An. Nous regardions l’intégralité de la trilogie du Seigneur des anneaux en une seule journée (environ neuf heures de projection). Je n’avais pas le droit de regarder les films à un autre moment de l’année et j’attendais donc le marathon annuel du Nouvel An avec un an d’enthousiasme refoulé. C’étaient – et ce sont peut-être encore – mes films préférés. Mises à part la fatigue oculaire et la consommation excessive de sucreries, cette tradition annuelle m’a formé d’une manière importante et que je n’ai pas encore totalement comprise. Comme tous les bons films fantastiques, la trilogie du réalisateur Peter Jackson vous transporte dans un autre monde. Mais, aussi imaginatif et « autre » qu’il puisse être, il reste un lieu où les caractéristiques de notre monde sont clairement discernables – peut-être même plus clairement qu’elles ne le sont dans notre vie quotidienne. Nous regardons des films fantastiques en partie pour mieux comprendre notre réalité.

Nous souffrons cependant d’une pénurie de littérature et de films fantastiques de grande qualité. Le fantastique élaboré sans un sens profond des principes moraux et philosophiques universels glisse facilement dans le domaine de l’absurde, voire de la perversion, où les éléments « fantastiques » ne sont que les productions grotesques d’une imagination tordue. La vraie fantaisie, en revanche, reflète la réalité et promeut le bien, le vrai et le beau, qui peuvent parfois être distillés et magnifiés dans la fantaisie et le mythe mieux que dans d’autres œuvres de fiction.

Voici cinq films fantastiques ou de contes de fées qui répondent à ces critères.

Cendrillon (2015) réalisé par Kenneth Branagh

Cendrillon se rend au bal royal dans une citrouille transformée en carrosse dans Cendrillon. (MovieStillsDB)

L’intelligence de l’adaptation de Kenneth Branagh de ce conte de fées intemporel réside dans le fait que Branagh a résisté à la tentation de faire quelque chose d’« original » ou de « moderne » dans son récit, un piège dans lequel tombent tant de films de contes de fées modernes. Il s’est contenté de raconter l’histoire traditionnelle d’une manière traditionnelle, avec des images éblouissantes et un casting parfait (comme il l’a fait pour les adaptations de Shakespeare). Lilly James incarne l’innocence et la gentillesse de Cendrillon de manière simple et crédible. Kenneth Branagh a l’œil pour le spectacle, et les décors, les costumes et les paysages rayonnent magnifiquement à l’écran. Plus important encore, la production défend les vertus du courage, de la gentillesse, de l’humilité et de la générosité – une caractéristique étonnante pour un grand film hollywoodien produit au cours des dix dernières années. Le film fonctionne parce que Branagh met ses talents exceptionnels de réalisateur au service d’une histoire à la vérité universelle et à l’attrait intemporel, plutôt que d’essayer avec arrogance de dominer ou de subvertir le récit, comme le font tant de réalisateurs modernes.

Jack le chasseur de géants (Jack the Giant Slayer) (2013) réalisé par Bryan Singer

Ewan McGregor, Eleanor Tomlinson et Nicholas Hoult dans Jack the Giant Slayer  (MovieStillsDB)

Voici un autre film moderne rare qui évite de subvertir un conte bien-aimé ou de l’enfermer dans une boîte de messages politiques pour se contenter de raconter une histoire vivante d’aventure et de romance. Le film reprend, en le développant considérablement, le conte de fées Jack et le Haricot magique. Dans cette version, lorsque Jack part à la rescousse d’une belle princesse, qui se trouvait dans sa maison lorsque celle-ci a été emportée par un Haricot aux proportions inhabituelles, il découvre le pays des géants et leur projet d’envahir le royaume d’en bas. Bien que dans un rôle secondaire, Ewan McGregor ajoute juste ce qu’il faut d’humour et de fanfaronnade. Le scénario et le développement des personnages ne sont pas particulièrement profonds, mais c’est en partie parce que le film ne se prend pas trop au sérieux, et que la psychologie humaine compliquée n’est pas le sujet approprié d’un simple conte de fées de ce genre. Ce qui compte, c’est l’aventure et le courage du protagoniste, ainsi que la représentation claire et nette du bien contre le mal.

La Princesse Bouton d’or (The Princess Bride(1987) réalisé par Rob Reiner

Cary Elwes dans le rôle de Westley, et Robin Wright dans le rôle de la princesse Bouton d’or dans The Princess Bride (MovieStillsDB)

Combien de films de contes de fées des années 1980 les gens regardent-ils encore en boucle, génération après génération, pour rejoindre les rangs de sa base d’admirateurs ? Le fait que les enfants élevés dans les années 2000 et 2010 puissent non seulement nommer, mais aussi citer abondamment The Princess Bride est la preuve de son statut de film classique culte. Quel est l’ingrédient magique qui explique ce succès fou ? En racontant l’histoire d’un jeune homme qui se met en tête de délivrer sa bien-aimée de son horrible fiancé, Reiner mélange parfaitement plusieurs genres : la comédie, la romance, le fantastique et la satire. The Princess Bride est une aventure de cape et d’épée et, en même temps, une satire nostalgique et affectueuse des aventures de cape et d’épée, à la Errol Flynn. Selon le critique de cinéma Brian Eggert, « Peu de films ont réussi à franchir aussi parfaitement la mince ligne qui sépare le sérieux de l’ironie. »

Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique (2005) réalisé par Andrew Adamson

Aslan, personnage principal de Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique (Walt Disney Pictures)

Bien qu’il s’adresse à un public plus jeune, comme le premier film, Le lion, la sorcière et l’armoire magique d’Adamson intéressera également les adultes, surtout s’ils ont grandi en lisant le roman classique de C.S. Lewis que le film adapte. Rien ne remplace la lecture des livres de Narnia, d’ailleurs, mais en ce qui concerne les adaptations cinématographiques de la série (et il y en a eu plusieurs), celle-ci est la meilleure. À l’instar du film Cendrillon de Branagh, Adamson reste fidèle à l’esprit de l’histoire originale et ne prend que quelques libertés créatives mineures. De plus, il prend le fantastique au sérieux dans cette histoire de quatre frères et sœurs emportés dans un autre monde où ils sont destinés à devenir rois et reines ; il n’y a aucune condescendance à l’égard d’un public d’enfants ou d’un sujet « enfantin ». Sans alourdir son film, Adamson comprend le sérieux de la vision de Lewis. En 2005, l’industrie cinématographique disposait des outils nécessaires pour donner vie à cette vision grâce à des images exceptionnelles.

La trilogie du Seigneur des anneaux (2001-2003) réalisé par Peter Jackson

Sean Astin et Elijah Wood dans La Fraternité de l’Anneau (MovieStillsDB)

J’ai gardé le meilleur pour la fin. Bien que je pense que tous les films de cette liste valent la peine d’être vus, aucun d’entre eux n’arrive à toucher la beauté et la puissance profondes de cette trilogie. L’adaptation des romans de Tolkien par Jackson est un pur chef-d’œuvre cinématographique, et je me surprends à juger les autres films à l’aune de ceux-ci. D’après mon expérience, peu d’entre eux l’ont égalé. Comme toutes les meilleures œuvres d’art, la trilogie fantastique épique de Jackson parle de tout : l’amitié, le courage, la vie, la mort, la perte, la guerre, la paix, l’espoir. Je sors toujours de ces films avec une perspective soudainement élargie, non seulement sur ma propre vie, mais sur la vie humaine en général, et en particulier sur le combat très réel entre le bien et le mal qui tourbillonne autour de nous et qui se poursuivra jusqu’à la fin des temps. C’est comme si je m’étais tenu au sommet d’une haute montagne pendant un moment et que j’avais vu toutes les vallées du monde s’étendre au-dessous de moi, bercées par la grandeur et la tragédie. J’ai touché quelque chose de fondamentalement vrai sur la nature de la réalité. Le voyage de Frodon pour détruire l’épicentre du mal est, d’une certaine manière, le voyage de chacun d’entre nous.

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