L’opérateur Free n’a pas eu l’autorisation des autorités françaises pour « déployer des équipements Huawei » dans le cadre du futur réseau 5G, a annoncé jeudi Thomas Reynaud, directeur général de sa maison mère Iliad.
« Nous n’avons pas été autorisés à déployer des équipements Huawei, à la différence de Bouygues et de SFR. Nous regrettons cette différence de traitement », a-t-il affirmé en marge de la présentation des résultats semestriels d’Iliad.
« Soit certains équipements sont considérés comme dangereux et personne ne peut les utiliser, soit ils ne sont pas considérés comme dangereux et ils peuvent être utilisés par les quatre opérateurs. Cette rupture d’égalité pose problème », a-t-il ajouté devant la presse.
Seuls trois équipementiers télécoms, les européens Nokia et Ericsson et Huawei, sont capables de fournir les équipements pour le futur système de télécommunications mobiles 5G. Mais le groupe chinois est dans le collimateur des Etats-Unis qui le soupçonnent d’espionnage potentiel au profit de Pékin et font pression sur les pays alliés pour qu’ils renoncent à utiliser ses équipements.
Sur la 5G, pour des questions de sécurité nationale, la question est de savoir si il faut démanteler ou conserver les installations Huawei en France. « Au delà de l’espionnage, il y a un risque de dépendance qui pourrait s’avérer dangereux » @erenault pour #SoftPower #5G #Huawei pic.twitter.com/dZwZGapZeg
— Frederic Martel (@martelf) August 30, 2020
Les autorités françaises n’ont pas interdit explicitement le matériel Huawei pour le déploiement de la 5G, mais l’Agence nationale chargée de la sécurité informatique a restreint très fortement début juillet les autorisations d’exploitation pour des raisons de sécurité.
Bouygues Telecom, l’un des deux opérateurs français avec SFR qui ont bâti pour moitié leur réseau mobile avec l’équipementier chinois, avait ainsi expliqué fin août qu’il devrait retirer 3.000 antennes Huawei d’ici à 2028 dans les zones très denses en population.
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« On va s’appuyer pour le moment sur Nokia, une solution 100% européenne », a annoncé M. Reynaud. L’Arcep, régulateur français des télécoms, a fixé à septembre prochain les enchères pour l’attribution des nouvelles fréquences 5G.
« C’est important que la France ne prenne pas de retard. C’est le dernier pays du G7 à attribuer des fréquences. Le débat est important, j’espère qu’il a permis de clarifier un certain nombre de points », a déclaré M. Reynaud, face aux multiples mises en garde en matière sanitaire et environnementale.
« Clairement la 5G, ce n’est pas une idéologie mais une technologie importante pour moderniser notre économie. C’est un élément de souveraineté, Il y a un véritable enjeu », a-t-il ajouté.
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