Le Premier ministre Justin Trudeau et son gouvernement libéral ont atteint un niveau historiquement bas dans l’opinion publique depuis leur arrivée au pouvoir en 2015, plus des deux tiers des Canadiens estimant qu’il est temps pour M. Trudeau de démissionner, selon un nouveau sondage.
Selon le sondage Abacus Data du 17 décembre, 67 % des Canadiens estiment que M. Trudeau devrait démissionner, tandis que 19 % considèrent qu’il devrait rester à la tête du pays.
Le sondage a été réalisé pour évaluer l’opinion publique après la démission de l’ancienne vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, le 16 décembre.
La majorité des Canadiens interrogés par Abacus le lendemain – 81 % – ont déclaré avoir entendu parler de la démission de Mme Freeland et 42 % ont admis qu’ils suivaient l’affaire de près.
Le PDG d’Abacus Data, David Coletto, a qualifié la décision de Mme Freeland de « coup dur » pour Justin Trudeau et son administration, affirmant dans un billet de blog que le gouvernement libéral se trouve dans la « position la plus faible qu’il ait occupée dans l’opinion publique depuis son élection en 2015 ».
Le 16 décembre, Mme Freeland a publié sur les réseaux sociaux une lettre de démission cinglante critiquant les politiques de M. Trudeau, et son départ a renforcé les appels au sein du groupe parlementaire libéral pour qu’il démissionne.
La lettre accuse M. Trudeau de privilégier « des gadgets politiques coûteux » au lieu de répondre à la menace du président élu américain Donald Trump d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens, à moins qu’Ottawa ne renforce la sécurité à la frontière pour empêcher le flux de migrants illégaux et de drogues vers les États-Unis.
M. Coletto a déclaré que la « démission explosive » de Mme Freeland a porté préjudice à la réputation de M. Trudeau et du gouvernement libéral dans son ensemble, et que la cote de popularité déjà faible du Premier ministre et de son parti s’est encore dégradée.
« D’un bout à l’autre du pays, nos indicateurs ont atteint de nouveaux planchers. Les chiffres personnels du Premier ministre, la cote de popularité du gouvernement, ceux qui pensent que les libéraux méritent d’être réélus, et même l’humeur du pays sont tous au plus bas aujourd’hui, comparés à ce qu’ils étaient avant l’annonce de la démission de Mme Freeland », a déclaré M. Coletto. « La question est de savoir si nous avons touché le fond ou si les choses peuvent encore empirer. »Il a ajouté qu’à mesure qu’un nombre croissant de Canadiens prendront connaissance de la démission de Mme Freeland, les répercussions pourraient s’étendre davantage, en particulier alors que les discussions sur la politique se sont intensifiées pendant la période des vacances de fêtes de fin d’année.
Les résultats du sondage sont le fruit d’entretiens menés auprès de 1186 adultes canadiens dans les deux langues officielles.
Une majorité souhaite une élection immédiate
Selon l’enquête, 58 % des Canadiens souhaitent que des élections aient lieu maintenant, tandis que 23 % s’y opposent. Quelque 4 % des personnes interrogées ont exprimé leur indifférence et 15 % sont restées incertaines.
Cinquante-six pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu’elles souhaitaient un changement de gouvernement et qu’elles pensaient qu’il existait une bonne alternative à l’administration actuelle. Seulement onze pour cent ont déclaré que M. Trudeau et les libéraux méritaient d’être réélus – le pourcentage le plus bas qu’Abacus ait suivi jusqu’à présent.
Les impressions à l’égard du Premier ministre se sont également dégradées, 63 % des personnes interrogées déclarant avoir une impression négative de Justin Trudeau, tandis que 20 % ont une opinion positive, soit un score net de -43.
Le sondage révèle que les opinions défavorables à l’égard du chef du NPD, Jagmeet Singh, sont actuellement plus élevées qu’elles ne l’ont été par le passé et que la tendance à la hausse de ces opinions favorables a cessé. Actuellement, 31 % des personnes interrogées ont une impression positive du chef du NPD, tandis que 39 % ont une opinion négative, ce qui donne un score net de -8.
Le leader conservateur Pierre Poilievre a reçu des avis mitigés, 40 % des personnes interrogées le jugeant positivement et 40 % le considérant négativement, soit un score net de zéro.
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