ARTS ET CULTURE

900 ans d’Aliénor d’Aquitaine : l’abbaye de Fontevraud reconstitue son décor passé

septembre 20, 2024 8:50, Last Updated: septembre 20, 2024 9:02
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L’abbaye royale de Fontevraud (Maine-et-Loire) célèbre cet automne les 900 ans d’Aliénor d’Aquitaine avec un nouveau décor, inspiré d’un riche mobilier du XVIIe siècle dispersé à la Révolution, afin d’accompagner le gisant médiéval de cette reine, joyau de l’église abbatiale.

Baptisée « D’un monde à l’autre, la dernière demeure d’Aliénor à Fontevraud », cette exposition programmée à partir de samedi et jusqu’en mars 2025 commémore les neuf siècles de la naissance d’Aliénor, femme de pouvoir au destin exceptionnel, née en 1124 (ou 1122 selon les sources) et morte en 1204.

La scénographie en bois massif redonne vie à l’écrin ornemental commandé par une abbesse du XVIIe siècle pour entourer en majesté les gisants polychromes d’Aliénor, de son second époux le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt (1133-1189) ou encore de leur fils Richard Cœur de Lion (1157-1199).

L’effigie du tombeau de Richard Ier d’Angleterre ou Richard Cœur de Lion à l’Abbaye royale de Fontevraud qui célèbre cet automne le 900e anniversaire d’Aliénor d’Aquitaine. (GUILLAUME SOUVANT/AFP via Getty Images)

Nécropole dynastique

« Ce qu’on a recréé in situ, c’est le ‘cimetière des rois’ : c’est la chapelle funéraire des Plantagenêts, notamment d’Aliénor d’Aquitaine et de Richard Cœur de Lion, qui a été aménagée au XVIIe siècle par l’abbesse Jeanne-Baptiste de Bourbon, fille naturelle d’Henri IV », explique à l’AFP Nicolas Dupont, conservateur de l’abbaye.

Cette reconstitution est le fruit d’une enquête menée par un conservateur du patrimoine, Florian Stalder, qui a redécouvert dans des églises à proximité de Fontevraud certaines pièces, comme des retables et des panneaux, provenant probablement de ce décor du XVIIe siècle et dispersées à la Révolution.

« Ce n’est pas à l’identique », précise toutefois Nicolas Dupont, car seule une gravure partielle de l’époque donne une idée du décor édifié par Jeanne-Baptiste de Bourbon (1608-1670). « C’est à la fois un projet scénographique, presque artistique, et en mêlant aussi des originaux. C’est une sorte de reconstitution » en taille réelle, fait-il valoir.

Des visiteurs observent les effigies des tombes de l’Abbaye royale de Fontevraud. (GUILLAUME SOUVANT/AFP via Getty Images)

Des illustrations en pyrogravure sur de vastes panneaux de bois viennent imager les destins croisés d’Aliénor et Jeanne-Baptiste. « Construire des monuments funéraires, c’est pour asseoir leur image », note Nicolas Dupont. « Aliénor veut créer une nécropole dynastique (des Plantagenêts, ndlr) à l’image de celle des Capétiens à Saint-Denis. Et Jeanne-Baptiste inaugure ce cimetière des rois deux ans après être devenue abbesse, et elle en profite pour faire sa cérémonie d’intronisation. »

L’Abbaye royale de Fontevraud, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, est présentée comme la plus vaste cité monastique héritée du Moyen-Âge en Europe. Édifiée à partir du XIIe siècle, l’abbaye a été transformée en prison après la Révolution, rôle qu’elle conservera jusqu’en 1963.

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