Les habitants d’un immeuble d’habitation servant de point de deal à des trafiquants de drogue à Échirolles, dans la banlieue de Grenoble, ont été sommés par la mairie d’évacuer d’ici vendredi le bâtiment pour sa « remise en sécurité », a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
L’évacuation de l’immeuble Carrare, qui a débuté mardi, a été décidée « en raison du danger de mort permanent auquel (les habitants) sont exposés », a indiqué dans un communiqué la mairie communiste, qui évoque notamment des « risques incendie et électrique ».
Le trafic de stupéfiants dans et autour du bâtiment a « fortement dégradé les conditions de sécurité de l’immeuble », qui compte environ 80 appartements, certains inoccupés, a-t-elle précisé. « Les trafiquants n’hésitent pas à squatter les logements restés vacants », rapporte France Bleu.
En août, la police avait trouvé « un fusil semi-automatique, un pistolet, un casque lourd et plusieurs gilets pare-balles », relate France Bleu, dans une opération menée au lendemain de deux fusillades.
Trois semaines pour le « remettre en sécurité »
La résidence Carrare se situe pourtant à deux pas de l’hôtel de ville et du commissariat. Amandine Demore, maire d’Échirolles est venue en personne, accompagnée de policiers, frapper à la porte des résidents pour leur demander d’évacuer. Une expulsion que les locataires ne comprennent pas. Pourquoi ce serait à eux de partir et pas aux dealers ?
L’évacuation temporaire des habitants « est aussi une partie de la solution pour enlever le point de deal du Carrare des mains des trafiquants », a justifié mercredi matin le procureur de Grenoble Éric Vaillant, dans un communiqué de presse.
La mairie a déposé deux arrêtés rendant inhabitable la résidence. Selon France Bleu, ce sera aux copropriétaires de réaliser, à leurs frais, les « travaux de sécurisation d’urgence ».
« Éradiquer les points de deal est un sujet très compliqué », déplore la maire communiste, qui propose « un accompagnement social individuel » et prévoir un relogement temporaire des résidents de l’immeuble. La « remise en sécurité » du bâtiment, qui compte cinq étages, est prévue dans un délai de trois semaines.
La copropriété s’organise pour faire partir les dealers
En janvier, la copropriété avec organisé une opération de nettoyage d’une dizaine de logements vacants, squattés par des dealers. « ‘‘Les squats sont utilisés par les dealers pour se cacher quand la police intervient’’, expliquait à France Bleu Olivier, le responsable du conseil syndical, également propriétaire. » Avec l’aide de la police, l’opération a consisté à mettre des portes blindés aux appartements squattés. « Donc le simple fait de sécuriser la résidence et de condamner les logements vacants, ça va mettre un gros coup de pression aux dealers et aider la police à faire leur travail ».
Depuis le début de l’année, une vingtaine d’épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue a été recensée sur le territoire de Grenoble et d’Échirolles, commune de 36.000 habitants limitrophe de la métropole alpine, les autorités n’hésitant plus à parler de « guerre des gangs ».
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