L’Opéra de Rome rend hommage à partir de vendredi au compositeur américain Philip Glass, maître de la musique minimaliste, en associant son écriture à la danse et aux costumes haute couture créés par Dior.
La mode et la danse ont toujours entretenu des liens étroits, tant l’univers chorégraphique inspire les créateurs et le mouvement des danseurs met le vêtement en valeur. Les collaborations entre les deux univers n’ont cessé de se multiplier. Yves Saint Laurent avait ainsi travaillé en 1965 avec Roland Petit sur « Notre-Dame de Paris », pour l’Opéra de Paris.
Plus récemment le chorégraphe Angelin Preljocaj a collaboré avec Jean-Paul Gaultier et l’ancien danseur étoile Jean-Guillaume Bart avec le styliste Christian Lacroix. La Maison Dior a accepté la proposition de l’Opéra de Rome d’élaborer les costumes de « Nuit Blanche », création du chorégraphe français Sébastien Bertaud sur un concerto pour piano et orchestre de Philip Glass (cinq soirées du 29 mars au 2 avril).
« Ce projet a été pour moi l’occasion d’utiliser les codes de la Maison Dior dans un milieu artistique très stimulant », explique à l’AFP la directrice artistique de Dior, l’Italienne Maria Grazia Chiuri, qui rappelle que le lien unissant la griffe parisienne à la danse « remonte à son fondateur, Christian Dior ». Le créateur avait notamment travaillé dès 1947 avec Roland Petit sur le ballet « Treize danses ».
Pour maintenir ce lien, la styliste s’est inspirée de la silhouette de « Miss Dior », l’emblématique robe en corolle et à fleurs créée par Christian Dior en 1949. « Le défi pour moi a été de transposer cette pièce iconique sur des costumes de scène, de conserver la légèreté du vêtement tout en lui donnant l’élasticité nécessaire aux mouvements des danseurs », explique la Romaine arrivée chez Dior en 2016.
Pour ces cinq soirées, elle a conçu avec l’atelier de couture de l’Opéra de Rome des tulles fleuris, des tutus longs et amples et des bodys près du corps. Habillées par Dior, les étoiles Eleonora Abbagnato (l’Italienne de l’Opéra de Paris) et l’Allemand Friedemann Vogel entoureront une douzaine de danseurs du corps de ballet de l’Opéra de Rome sur « Nuit Blanche ».
« Nuit Blanche est une pièce abstraite, poétique pour laquelle j’ai essayé d’apporter un contre-point chorégraphique à la structure très précise de la musique de Philip Glass, l’idée étant pour moi de faire voir la musique et entendre la danse », explique Sébastien Bertaud, qui est aussi sujet de l’Opéra de Paris. « Nuit Blanche » sera le troisième et dernier volet d’un triptyque que compléteront deux autres chorégraphies, « Hearts & Arrows » de Benjamin Millepied (mari de l’égérie de Dior, l’actrice Natalie Portman) et « Glass Pieces » de l’Américain Jerome Robbins.
« Avec Jerome Robins, il y a l’atmosphère de New York, un parfum des années 1980, avec Benjamin Millepied il y a la modernité et moi j’ai essayé d’apporter ce que j’aime de Paris, l’élégance à la française et aussi ce travail entre la haute couture et la ballet », explique le jeune chorégraphe de 37 ans. Trois univers différents seront présentés avec comme fil conducteur les notes de Philip Glass, 82 ans, maître de la musique minimaliste dite « répétitive », courant né aux Etats-Unis à la fin des années 1960.
Considéré comme le compositeur vivant le plus joué de son temps, Philip Glass a influencé des artistes comme David Bowie ou Brian Eno et travaillé pour le cinéma avec Woody Allen (« Le Rêve de Cassandre ») et Martin Scorsese (« Kundun »). Mais pour Maria Grazia Chiuri, cet hommage à Philip Glass est aussi une occasion de resserrer les liens distendus ces derniers temps entre la France et l’Italie. « Ce n’est pas un hasard s’il associe un chorégraphe français, une danseuse (Eleonora Abbagnato) italienne qui est aussi étoile à Paris et Dior, une marque super française dont la directrice artistique que je suis est romaine », souligne la styliste.
D.C avec AFP
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