L’ancienne personnalité emblématique des cryptomonnaies Sam Bankman-Fried a admis vendredi des erreurs de gestion mais pas de fraude, lors d’une audition attendue comme un temps fort de son procès fédéral à New York.
« J’ai fait plusieurs petites erreurs et aussi de grosses erreurs », a répondu l’accusé, à une question de l’un de ses avocats, Mark Cohen.
« La plus importante a été, de loin, de ne pas avoir mis en place une équipe de gestion des risques », a-t-il poursuivi.
« Avez-vous escroqué qui que ce soit? », lui a demandé son conseil. « Je n’ai pas fait cela », a répondu « SBF », vêtu d’un costume gris anthracite.
« Avez-vous volé de l’argent de clients? », a enchaîné Mark Cohen. « Non », a affirmé Sam Bankman-Fried.
Lors de la première heure de son audition vendredi, l’ex-enfant chéri des cryptomonnaies est surtout revenu sur la création de sa société d’investissements Alameda Research, en 2017, puis de la plateforme d’échange de cryptomonnaies FTX, en 2019.
Au moment de la faillite 8 milliards de dollars manquaient à l’appel
« SBF » est jugé pour avoir organisé l’utilisation, illégale, de fonds déposés sur FTX à l’insu des clients.
Jusqu’à 14 milliards de dollars ont ainsi été siphonnés pour alimenter les investissements, souvent risqués d’Alameda Research.
Au moment de la faillite de FTX, en novembre 2022, quelque 8 milliards de dollars manquaient à l’appel.
La majeure partie a été recouvrée depuis par les liquidateurs et devrait être reversée aux clients début 2024.
Arrivé dans le paysage des cryptomonnaies en 2019, Sam Bankman-Fried avait rapidement séduit le milieu, mais aussi bien au-delà, avec son discours clair et pédagogique, le Congrès américain le réclamant, à plusieurs reprises, pour des auditions.
Le procès fédéral pour fraude et association de malfaiteurs
Mais depuis l’ouverture de ce procès fédéral pour fraude et association de malfaiteurs, la stature de « SBF » en génie facétieux des cryptomonnaies a implosé.
Trois témoins clés, d’anciens collaborateurs, ont aussi mis à mal sa défense qui consistait à charger ses anciens subalternes, taxés d’incompétence ou de légèreté.
Les accusés dans les procès pénaux aux Etats-Unis choisissent souvent de ne pas témoigner, pour éviter de s’incriminer, en particulier lors du contre-interrogatoire par l’accusation.
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