Le Luxembourg a annoncé suspendre sa participation à l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur en raison de doutes sur la volonté du Brésil de respecter l’accord de Paris de 2015 sur le climat, au moment où des incendies ravagent une partie de l’Amazonie.
Le ministre (des Affaires étrangères et européennes) Jean Asselborn proposera au prochain Conseil de gouvernement de geler la décision relative à la signature de l’accord », indique un communiqué de M. Asselborn reçu dimanche. La réunion du gouvernement est prévue début septembre.
M. Asselborn souligne que l’accord négocié avec les pays sud-américains du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) contient un chapitre dédié au développement durable, incluant « l’obligation de ratifier et de mettre en œuvre l’accord de Paris sur le changement climatique. Ce chapitre prévoit un mécanisme de résolution en cas de non respect des engagements ».
Depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, la déforestation de l’Amazonie s’est intensifiée. En conséquence, « le Luxembourg ne pourra pas donner son accord à la signature de l’accord si le Brésil ne se prépare pas à respecter dès à présent les obligations qu’il a contractées au titre de l’accord de Paris et dans le cadre des négociations avec l’Union européenne », précise le ministère.
Face au déboisement incontrôlé en Amazonie (Brésil), le poumon de la planète, provoquant des incendies dramatiques, J. #Asselborn, en concertation avec le PM @Xavier_Bettel, proposera au prochain Conseil de gouv. de geler la décision de signer l’accord commercial UE – #Mercosur pic.twitter.com/QFrpr9CvYa
— MFA Luxembourg (@MFA_Lu) August 24, 2019
Jean #Asselborn à l’écoute des agriculteurs inquiets suite à l’annonce de l’accord commercial avec le #Mercosur. Le #Luxembourg s’engagera pour garantir l’efficacité des mesures annoncées par la Commission en cas de perturbations, notamment dans le domaine de l’agriculture bovine pic.twitter.com/wdWcHouqkK
— MFA Luxembourg (@MFA_Lu) July 26, 2019
L’accord UE-Mercosur conclu en juin par la Commission européenne au nom des États membres doit encore être validé par ces derniers pour entrer en vigueur.
Vendredi, en pleine polémique internationale sur les feux dans la forêt amazonienne, le président français Emmanuel Macron a accusé son homologue brésilien Jair Bolsonaro d’avoir « menti » sur ses engagements.
Il a affirmé, à la veille du G7 réuni ce week-end à Biarritz (France), que devant « l’inaction de Jair Bolsonaro face au changement climatique, y compris sur les incendies », la France dira « non » au traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur.
« S’oppose à ce traité en l’état » non non non c’est du verbiage pour tromper les gogos ça.
Il faut annoncer un retrait immédiat et définitif de ce traité Mercosur et de n’importe quel traité de libre-échange qui pourrait le remplacer ! https://t.co/JxjyLxNUOV— Florian Philippot (@f_philippot) August 23, 2019
#Macron a vu et, après analyse, il a compris les signaux de fumée : ça brûle !
Accusant #Bolsonaro d’avoir « menti » sur ses engagements climatiques, il déclare s’opposer maintenant à l’accord #UE /#Mercosur.#Amazonie#AmazonRainforest https://t.co/zYDaP5zOlB pic.twitter.com/pFNMLxbn4O— maldon (@MiAldon) August 23, 2019
De leur côté, l’Espagne et l’Allemagne se montrent opposées à un blocage de cet accord.
Quant au président du Conseil européen Donald Tusk, il a reconnu qu’il serait « difficile d’imaginer » que l’UE puisse ratifier le traité avec le Mercosur tant que le Brésil « permettra la destruction » de l’Amazonie.
« Un changement de cap est nécessaire », dit le communiqué du ministre luxembourgeois.
« Le Luxembourg appelle l’ensemble des partenaires à s’ouvrir au dialogue et à la concertation pour œuvrer à ce revirement », ajoute-t-il.
Conclu fin juin après 20 ans de tractations entre les deux blocs, l’accord UE-Mercosur a été vivement critiqué par de nombreuses ONG, au motif notamment que la politique menée par le président Bolsonaro, favorable à l’agrobusiness, détruit la forêt amazonienne.
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