Le Rassemblement national a suspendu de ses fonctions l’eurodéputé et membre dirigeant du parti de droite Nicolas Bay, le poussant au départ alors qu’il envisage de rejoindre Eric Zemmour.
Nicolas Bay a été suspendu mardi 15 février de « toutes ses responsabilités » au sein du RN, qui l’accuse de « sabotage » pour avoir transmis des « éléments stratégiques et confidentiels » au rival de Marine Le Pen, ce que l’intéressé a aussitôt démenti.
« Nous avons eu confirmation que Nicolas Bay, profitant de sa présence dans les plus hautes instances de la campagne, transmet depuis des mois des éléments stratégiques et confidentiels à notre concurrent direct Eric Zemmour », a écrit le bureau exécutif (BE, direction) du RN dans un message aux cadres du mouvement.
« Ceci a permis à plusieurs reprises le parasitage des événements de la campagne. Ce comportement parfaitement immoral s’analyse en un véritable sabotage », a ajouté la direction du parti.
Nicolas Bay a aussitôt réfuté sur Twitter l’accusation, jugée « grossière ». « Ne participant à aucune instance de la direction de campagne, comment aurais-je pu connaître et transmettre de prétendues ‘informations stratégiques’ !? », interroge-t-il.
« La stratégie de la limace »
Marine Le Pen avait semblé anticiper cette décision en milieu de journée. En marge d’un déplacement dans l’Aisne, elle avait dénoncé de « véritables campagnes de sabotage en interne ».
Sans nommer Nicolas Bay, la candidate d’extrême droite avait « demandé à ceux qui opèrent la stratégie de la limace de bien vouloir accélérer leurs départs (…) parce que la limace est lente mais aussi parce qu’elle est poisseuse ».
Quelques élus du RN rejoignent le candidat Eric Zemmour
Selon des sources proches de l’ancien secrétaire général du parti (2014-2017), l’élu envisage de rejoindre Eric Zemmour, qui effectue un déplacement samedi sur sa terre d’élection en Normandie, où M. Bay est conseiller régional.
Plusieurs élus du RN ont rejoint Eric Zemmour ces dernières semaines, à commencer par les eurodéputés Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Maxette Pirbakas, suivis dimanche par le sénateur RN des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, ainsi que plusieurs conseillers régionaux.
Le RN « fait semblant de chasser quelqu’un qui est (déjà) parti, pour sauver l’honneur », a réagi sur franceinfo Gilbert Collard, selon qui « il y aura encore » des ralliements.
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