Les vols commerciaux entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont été interrompus après que des navires de guerre chinois ont commencé à se préparer à tirer à balles réelles dans le cadre d’un exercice militaire apparent.
Les trois navires de la marine de l’armée populaire de libération (PLAN : People’s Liberation Army Navy) ont traversé les côtes australiennes au cours de la semaine dernière sans que l’on sache ce qu’ils faisaient. Ils se sont approchés à moins de 150 milles nautiques (277 kilomètres) de Sydney le 19 février.
Plusieurs vols ont été déroutés, notamment ceux de Qantas et d’Emirates, suite à l’annonce que les navires de guerre du Parti communiste chinois (PCC) avaient procédé à des « tirs réels dans les eaux internationales » le 21 février.
« Par mesure de précaution, nous avons prévenu les compagnies aériennes dont les vols étaient prévus dans la région », a déclaré un porte-parole d’Airservices Australia.
« Nous travaillons également ensemble pour coordonner les conseils aux opérateurs et aux pilotes. »
Les forces de défense australiennes et néo-zélandaises suivent la flottille depuis la semaine dernière.
Selon un porte-parole du ministère de la Défense, les tirs ont eu lieu à 346 milles nautiques (640 kilomètres) au large d’Eden, au sud de Sydney, en Nouvelle-Galles du Sud.
Dans un communiqué, Air New Zealand a indiqué « avoir modifié les trajectoires de vol en fonction des besoins pour éviter la zone, sans impact sur nos opérations ».
Qantas et sa filiale Jetstar ont déclaré à RNZ qu’elles travaillaient avec le gouvernement australien pour surveiller la situation.
La petite flotte, appelée Task Group 107, comprend le croiseur lourdement armé de classe Renhai (nommé Zunyi), une frégate de classe Jiangkai (Hengyang) et le navire de ravitaillement de classe Fuchi (Weishanhu).

Le ministère de la Défense australien n’a pas été officiellement notifié
Le ministère australien de la Défense a fait savoir qu’il n’avait pas été informé de l’intention de la flotte chinoise de mener cette activité et que la seule notification lui a été communiquée par un message radio verbal à l’intention d’un avion civil.
« Le processus entrepris par la PLAN pour informer de l’activité de tir réel a été mené conformément aux conventions du droit international applicables », a déclaré un porte-parole de la Défense à Epoch Times.
« Toutefois, afin de minimiser les perturbations pour les aéronefs et les navires, la meilleure pratique consiste à établir un avis aux aviateurs ou un avis aux marins [un avis officiel aux autorités locales concernant les dangers potentiels], que les forces de défense australiennes publient généralement 24 à 48 heures avant une activité de tirs réels en haute mer. »
« La Défense n’a pas eu connaissance d’un avis aux aviateurs ou d’un avis aux marins pour cette activité, qui aurait été présenté ou demandé par la PLAN ».
La Défense a déclaré que malgré la mise en formation de tir, aucune arme n’a été vue ou entendue tirée, et que la cible de tir flottante a été récupérée par la suite.
« La Défense continuera à surveiller le groupe opérationnel [PLAN] tant qu’il restera à proximité des approches maritimes australiennes. »
La ministre australienne des Affaires étrangères s’est entretenue avec son homologue du PCC
La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a déclaré à la chaîne ABC que ces événements feraient l’objet d’une discussion avec Pékin.
« Nous avons déjà obtenu officiellement des informations sur la notification et la transparence de ces exercices, en particulier les exercices de tir réel », a-t-elle ajouté.
« De toute évidence, la situation évolue, mais il serait normal, lorsqu’un groupe de travail s’engage dans des exercices, que des conseils soient donnés aux navires et aux aéronefs de la zone, et Airservices Australia a fait ce qu’il devait faire, c’est-à-dire donner de tels conseils. »
« Nous sommes conscients de l’existence de ce groupe de travail et nous le suivons de très près. D’après ce que j’ai compris, il opère dans les eaux internationales. »
Mme Wong devrait rencontrer le ministre des Affaires étrangères du PCC, M. Wang Yi, le 21 février, à l’occasion d’une réunion prévue en marge du G20.

Appel à davantage d’actions directes contre Pékin
Lincoln Parker, ancien président de la Direction de la politique de défense et de sécurité nationale du Parti libéral, a appelé à une action plus forte.
« Les navires de guerre chinois qui mènent effrontément des exercices de tir réel au large des côtes australiennes, juste entre nous et la Nouvelle-Zélande, obligeant à détourner des vols, est tout simplement incendiaire, dangereux et inacceptable », a-t-il déclaré à Epoch Times.
« La Chine a attaqué des plongeurs de la marine australienne, nos avions, et maintenant elle tire à balles réelles dans nos eaux ! Quelle sera la prochaine étape ? »
Le porte-parole et ministre fantôme pour la Défense, Andrew Hastie, a déclaré que le gouvernement travailliste devait être plus direct avec les dirigeants du PCC.
« Le gouvernement chinois a construit une marine de guerre pour projeter sa puissance dans la région du Pacifique. Il utilise désormais la diplomatie de la canonnière pour tester les alliés des États-Unis comme l’Australie », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Cette dernière provocation de la marine chinoise intervient suite à la faiblesse persistante du Premier ministre. »
« Le personnel de nos forces de défense australiennes, qui effectue des patrouilles régulières dans la région, a été pris pour cible par l’Armée populaire de libération, qui a utilisé des fusées éclairantes, des paillettes et des sonars pour se livrer à des manœuvres dangereuses et provocatrices. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.