Des actions de blocage ont été menées mercredi pour empêcher l’accès à deux des trois incinérateurs traitant les déchets parisiens, à Issy-les-Moulineaux et Ivry-sur-Seine, malgré la suspension de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, a-t-on appris de sources concordantes.
Après avoir permis l’accès d’un camion-poubelle vers 07h15, les manifestants ont voté le blocage du site d’Issy, l’une des trois usines d’incinération traitant les déchets de Paris et de sa proche banlieue, a constaté une journaliste de l’AFP. À 8h30, ils laissaient « passer les camions par tranches de 15-30 minutes, cela ralentit le remplissage de la fosse. Le seul four qui a redémarré risque de s’éteindre », a affirmé Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT à l’incinérateur d’Issy.
Les cheminots CGT de Versailles, en grève depuis le 7 mars, sont venus nombreux, au petit matin, pour soutenir le piquet de grève et le blocage de l’incinérateur de déchets d’Issy.
Ils ont remis un chèque de soutien de 500 Euros pour soutenir les grévistes ! ? pic.twitter.com/P1iPBjzCWu
— Cgt cheminots versailles (@cgtcheminotsvch) March 29, 2023
« Barrages filtrants intermittents »
Une information confirmée par le Syctom, l’opérateur métropolitain chargé du traitement des déchets ménagers, qui évoque des « barrages filtrants intermittents par des personnes extérieures au site ». Après trois semaines de grève, la CGT a annoncé mardi la levée du mouvement des éboueurs parisiens à partir de ce mercredi, faute de grévistes en nombre suffisant. Mais cette suspension n’empêche pas d’autres personnes de mener des blocages. Outre Issy, un salarié gréviste a fait état d’une action en cours depuis 9h sur le site d’Ivry-sur-Seine, le plus gros des trois incinérateurs, au sud-est de Paris. À 10h, une cinquantaine de manifestants participaient à ce blocage, selon une source policière.
Parmi la trentaine de manifestants – extérieurs au site – réunis tôt mercredi matin devant l’incinérateur d’Issy figuraient des cheminots, des enseignants et des étudiants, certains portant des chasubles CGT ou FO. « C’est inadmissible de travailler deux ans de plus, il faut retirer ce texte » réformant les retraites, a fait valoir Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT Énergie Bagneux, qui participait à l’action.
Si la réforme est mise en œuvre, les agents des incinérateurs avec 17 ans de service actif (sur le terrain, en 3/8) pourront partir à la retraite à 59 ans, contre 57 ans aujourd’hui.
Le site rouvert
Selon le Syctom, le site a été « bloqué pendant une heure » et est désormais « à nouveau rouvert ». Quant à l’incinérateur de Saint-Ouen, au nord de la capitale, il « réceptionne normalement », a indiqué l’opérateur.
Les grèves et blocages de ces sites ont amplement contribué à l’amoncellement des déchets dans les rues de Paris depuis trois semaines. Mais avec la levée de la grève, mercredi matin, « toutes les bennes sont sorties des garages, soit 137 bennes au total. C’est 25% de plus qu’un mercredi normal », indique la mairie de Paris sur son site internet.
Si la collecte « continue d’être perturbée » en raison des actions à Issy et Ivry, selon la Ville elle n’est plus « très dégradée » comme la semaine précédente, avec un cumul de 10.500 tonnes de déchets non ramassés. Mardi, ce tonnage, en baisse constante depuis vendredi, s’élevait à 6600 tonnes.
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