L’ancien député insoumis du Nord Adrien Quatennens s’est attiré des réactions indignées en proposant « une grande marche populaire en direction de Matignon » pour faire céder Emmanuel Macron et imposer un Premier ministre de gauche. De nombreux élus ont fustigé ces propos « insurrectionnels ».
« Alerte ! Macron veut nous voler la victoire et manœuvre pour faire barrage à l’application du programme du #NouveauFrontPopulaire. Le seul souverain que la République connaisse, le peuple, doit le faire céder. Pourquoi pas une grande marche populaire en direction de Matignon ? », a écrit Adrien Quatennens sur le réseau social X mardi.
Le député Louis Boyard soutient cette marche justifiant qu’« on a le droit de manifester dans ce pays » et affirmant firme qu’il participera à cette marche vers Matignon si elle a lieu.
« On a le droit de manifester dans ce pays »: Louis Boyard (@LouisBoyard) affirme qu’il participera à une marche vers Matignon si elle a lieu pic.twitter.com/FImN9qe5eq
— BFMTV (@BFMTV) July 9, 2024
« Une révolution violente »
Pour Aurore Bergé aussi, l’ex-député « n’a plus aucune légitimité pour s’exprimer, il n’est plus député, il n’est plus un élu de la République et tant mieux au regard de ce qu’il a commis de violences faites aux femmes ». « C’est insupportable d’entendre ça, tout le monde devrait dénoncer ces propos, on ne marche pas sur Matignon. Certains avaient appelé pendant les Gilets jaunes à marcher sur l’Élysée comme s’il fallait prendre le pouvoir par la force », s’est indignée l’ancienne ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les homme sur France 2.
De son côté sur BFMTV, le président du MoDem François Bayrou a assimilé cette marche à « une révolution violente ». « Il y a des forces (politiques) qui ne respectent pas les valeurs démocratiques élémentaires et les institutions. Qui ont dans l’idée qu’une révolution violente peut imposer au pays sa loi. C’est la preuve que ce camp-là n’a pas sa place dans le gouvernement du pays. Cette phrase-là, est factieuse », a-t-il déclaré, rejoint dans sa déclaration par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui a dénoncé sur CNews des propos « factieux ».
« Appels inacceptables à l’insurrection »
Marine Le Pen a dénoncé que « l’extrême gauche (est) minoritaire en voix et en sièges » mais qu’« elle exige d’exercer le pouvoir et d’imposer son programme alors qu’elle n’en a pas la légitimité électorale ». Elle a également pointé l’« attitude factieuse » de ceux qui « appellent à prendre de force Matignon ». « C’est leur assaut du Capitole à eux », a-t-elle estimé en arrivant à l’Assemblée nationale avec les députés du Rassemblement national, en référence aux événements survenus au siège du Congrès américain en janvier 2021, à la suite de l’élection de Joe Biden contestée par Donald Trump. Marine Le Pen avait déjà dénoncé la veille sur X « ces appels inacceptables à l’insurrection ».
L’extrême gauche minoritaire en voix et en sièges, exige d’exercer le pouvoir et d’imposer son programme alors qu’elle n’en a pas la légitimité électorale.
Après avoir fait élire les députés du NFP, Emmanuel Macron porte une lourde responsabilité dans ces appels inacceptables à… https://t.co/iHJorK5HT4
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 9, 2024
Jusque dans les rangs de la gauche l’appel d’Adrien Quatennens est jugé choquant. Il « n’a même pas été en capacité de pouvoir se représenter donc il n’a aucune légitimité. D’appeler à des marches, c’est complètement irresponsable », a jugé la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga.
Manuel Bompard a pris la défense de M. Quatennens expliquant sur le plateau de LCI qu’« Adrien Quatennens n’a pas appelé à marcher vers Matignon, il y a un “?” dans son tweet, que beaucoup ont oublié de notifier ». LFI « n’appelle pas à une marche sur Matignon, elle dit que le résultat doit être respecté », a ajouté Manuel Bompard.
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