L’ONG espère que les éléments dont elle dispose permettront enfin à la justice française d’ouvrir une enquête.
Fin juillet, l’association Innocence en danger, une ONG à vocation internationale qui lutte pour la « protection des enfants contre toutes formes de violences notamment sexuelles », écrivait au procureur de la République de Paris pour demander l’ouverture d’une enquête en précisant qu’elle avait eu « confirmation que plusieurs victimes du réseau prostitutionnel créé par Jeffrey Epstein et ses complices étaient de nationalité française ».
L’association avait également lancé un appel afin de recueillir les témoignages de victimes potentielles sur le sol français. Selon Homayra Sellier, présidente d’Innocence en danger, dix personnes se sont depuis signalées auprès de l’ONG. « Elles se présentent soit comme victimes, soit comme témoins », explique-t-elle.
« Ce qui s’est passé a été commis sur le sol français »
Si les victimes présumées qui se sont manifestées « ne sont peut-être pas toutes françaises », Homayra Sellier indique que les crimes concernés auraient été perpétrés dans l’Hexagone. « Ce qui s’est passé a été commis sur le sol français et probablement par des Français », a déclaré la présidente d’Innocence en danger auprès de l’AFP.
Mme Sellier a précisé que les témoignages recueillis par Innocence en danger étaient « en cours de traitement par le comité juridique de l’association » avant leur transmission éventuelle au parquet et à la justice américaine avec laquelle l’ONG, qui dispose d’une antenne aux États-Unis ainsi que dans plusieurs autres pays, collabore.
« Nous espérons que la justice française, si elle n’a pas d’ici là déjà ouvert une enquête, disposera ainsi d’éléments suffisants pour le faire », observe la responsable de l’association.
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— Innocence en danger (@innocencedanger) July 12, 2019
« Les échanges avec les autorités américaines compétentes se poursuivent »
Si le parquet de Paris avait assuré qu’il procédait à des « vérifications » afin de « déterminer si une enquête [devait] être ouverte sur le territoire français » le 23 juillet, les choses ne semblent pas avoir beaucoup évolué depuis.
Contacté par Le Point, le parquet de Paris a en effet réaffirmé sa position ce mercredi : « Dans le cadre des vérifications liées à l’affaire Epstein, les échanges avec les autorités américaines compétentes se poursuivent cette semaine ; une décision d’orientation sera prise à l’issue par le parquet de Paris. »
Affaire Epstein : dix témoignages sur le bureau d’Innocence en danger https://t.co/jy52JTaE9J
— Le Parisien (@le_Parisien) August 21, 2019
« Je perds confiance en la justice française »
Une situation qui ne manque pas d’exaspérer Gloria Allred, célèbre pénaliste américaine qui représente plusieurs victimes de Jeffrey Epstein aux États-Unis.
« Je pense que ne pas enquêter en France serait irrespectueux pour les personnes qui affirment être victimes de tels actes. Je perds confiance en la justice française », a-t-elle souligné dans le cadre d’un entretien publié le 21 août par Le Parisien.
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