Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien accusé de viols et agressions sexuelles sur près de 300 victimes, s’en prenait majoritairement à de jeunes mineurs, âgés en moyenne de 11 ans, pendant qu’ils étaient anesthésiés pour les besoins d’une opération, a déclaré lundi le procureur de Lorient, Stéphane Kellenberger.
À l’issue de quatre ans d’instruction, Joël Le Scouarnec, 73 ans, a été renvoyé fin septembre devant la cour criminelle du Morbihan pour un total de 300 faits, commis à l’encontre de 299 victimes durant des décennies de pratique médicale dans divers hôpitaux. La moyenne d’âge des victimes recensées est de 11 ans.
Son procès, considéré comme « hors normes » par la justice, devrait se tenir en 2025 à Vannes, au premier semestre sous réserve d’éventuels recours. Il est prévu pour durer trois à quatre mois.
« Assez globalement, M. Le Scouarnec a reconnu son implication dans nombre des faits en cause », a souligné le magistrat lors d’un point de presse consacré à cette affaire. « Il a explicité les modes opératoires qui étaient les siens, la détermination de ses passages à l’acte » ainsi que la « furtivité de ses actes et les stratégies de dissimulation » mises en œuvre « afin de ne pas risquer d’être découvert », a poursuivi M. Kellenberger, rappelant toutefois la présomption d’innocence du mis en cause.
Spécialiste de la chirurgie digestive, Joël Le Scouarnec consignait scrupuleusement dans des carnets les noms de ses victimes, associés à une litanie de récits de sévices.
111 viols aggravés et 189 agressions sexuelles aggravées
Au total, Joël Le Scouarnec est accusé de 111 viols aggravés et 189 agressions sexuelles aggravées sur 158 victimes de sexe masculin et 141 de sexe féminin, a détaillé le procureur de Lorient. 285 sur les 299 étaient âgées de moins de 20 ans au moment des faits, dont 256 de moins de 15 ans.
« Les faits les plus anciens, hors prescription, remontent au mois de janvier 1989 ; les plus récents à janvier 2014 », selon le magistrat, qui souligne que six lois relatives à la prescription, notamment pour les mineurs, se sont succédé sur cette période.
Dans son analyse de la prescription, le parquet a notamment pris en compte dans ses réquisitions le fait que « nombre des victimes se trouvaient en salle d’opération, en phase d’anesthésie, de réveil ou de sédation » et qu’elles n’étaient donc « pas en mesure de se rendre compte des faits commis sur elles » et de les dénoncer.
Joël Le Scouarnec, déjà condamné en 2020 à 15 ans de détention en Charente-Maritime pour des faits pédocriminels similaires, encourt une peine maximale de 20 années de réclusion.
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