Henda Ayari, première femme à avoir porté plainte contre l’islamologue suisse Tariq Ramadan pour viol, a été placée sous protection policière après avoir reçu des menaces et insultes, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.
Une plainte contre X a été déposée le 16 novembre dans un commissariat de Rouen (nord-ouest), où elle réside, pour menaces et insultes, y compris menaces de mort, a indiqué son avocat Jonas Haddad. La plainte a été confirmée par le parquet de Rouen.
Selon l’avocat, l’ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque est harcelée depuis un mois de messages sur Facebook et Twitter, sur son répondeur, et par des gens qui viennent sonner chez elle.
« Ce n’est pas anodin, ces faits sont passibles de trois ans d’emprisonnement, il faut que ça s’arrête », a déploré Maitre Haddad.
Le procureur de Rouen Pascal Prache a confirmé « la plainte, visant notamment des menaces de mort. La procédure est en cours ».
Dans sa plainte, Henda Ayari évoque le fait qu’elle soit traitée de « putain », « payée par les juifs, les sionistes ».
La jeune femme a indiqué que certains sur les réseaux sociaux affirmaient qu’elle réalisait « du fric en surfant sur l’islamophobie également sur le sang des Palestiniens ».
« Certains disaient que je devais aller me suicider en précisant que M. Ramadan était innocent des faits pour lesquels j’ai déposé plainte », précise Mme Ayari.
Le théologien suisse est visé par une enquête à Paris pour « viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort », et fait l’objet de plaintes de deux femmes, dont Henda Ayari.
R.B avec AFP
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