La tension ne semble pas faiblir pas au lycée Joliot-Curie de Nanterre. Ce lundi, un policier a été légèrement blessé et un véhicule des forces de l’ordre a été dégradé. Par ailleurs, des mortiers d’artifice ont été tirés vers l’établissement par une dizaine de personnes cagoulées, indique 20minutes. Ces incidents ont conduit à des interpellations. Quelles sont les revendications des lycéens ?
Cela fait une semaine que ce lycée de l’académie de Versailles est sous tensions. Les cours étaient assurés normalement ce lundi mais une enseignante a confié à l’AFP qu’elle a dû confiner ses élèves pendant les tirs de mortiers. Une élève a également témoigné : « On dirait un film ! C’était impressionnant, j’ai vu des garçons se faire taper au sol ».
Une accalmie apparente ?
Le blocus de l’établissement, qui compte 1700 élèves, a débuté le lundi 10 octobre sans altercations. Les lycéens protestaient contre le règlement intérieur et le cadre d’application du principe de laïcité, et contre la mutation d’un enseignant et syndicaliste, Kai Terada, rappelle 20minutes. La situation s’est envenimée le lendemain avec des affrontements qui ont entraîné l’arrestation de 14 jeunes. Mais la tension a atteint son paroxysme jeudi dernier lorsque des échauffourées impliquant une cinquantaine de jeunes ont conduit à la fermeture du lycée qui a rouvert ses portes ce lundi.
En fin de semaine dernière, l’académie de Versailles a répondu favorablement à l’une des revendications des protestataires en annonçant le retour de l’aide aux devoirs.
Visiblement, cela n’a pas suffit à calmer tous les esprits, compte-tenu des échauffourées de ce lundi matin.
Des revendications communautaristes ?
Une question se pose aujourd’hui, après une semaine d’affrontements, les revendications sont-elles aussi d’ordre communautariste ?
Les lycéens protestent également contre des contrôles vestimentaires qui seraient opérés à l’entrée de l’établissement, note Ouest-France . Pour Jean-Pierre Bellier, adjoint au maire chargé de l’Action éducative, il s’agit de « maladresses de personnels. En vérité, la plupart des élèves ne discutent pas le fait de devoir enlever le voile quand elles entrent au lycée ».
Parmi les revendications des élèves figurent en effet également la levée de l’interdiction de porter des tenues amples, types abayas, assimilés à des vêtements islamiques. Cette question des abayas fait d’ailleurs débat depuis la rentrée.
Le ministère de l’Éducation nationale a affiché sa volonté de lutter contre la dérive vestimentaire religieuse dans les établissements scolaires et il publie désormais des données mensuelles sur les atteintes à la laïcité. Au mois de septembre, 313 atteintes ont été recensées, 54% des faits signalés concernent le port de signes et de tenues religieuses. La publication précise que la tendance à l’augmentation du phénomène se poursuit.
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