La musique est interdite par les talibans, en jouer est devenu dangereux en Afghanistan. Selon plusieurs sources, Fawad Andarabi, un chanteur folklorique réputé dans son pays, a été brutalement assassiné par les talibans il y a quelques jours.
Fawad Andarabi jouait du luth à archet et interprétait des chansons traditionnelles. La semaine dernière, des hommes sont venus le chercher à son domicile et l’ont traîné dans la rue, témoigne son fils Jawad à l’Associated Press (AP), selon Radio classique. Ils l’ont ensuite exécuté d’une balle dans la tête. « Il était innocent, c’était un musicien qui ne faisait que divertir les gens », a-t-il ajouté.
Cette nouvelle dramatique a été confirmée par l’ancien ministre de l’Intérieur Masoud Andarabi sur Twitter. Il a écrit : « La brutalité des talibans se poursuit dans le district d’Andarab. Aujourd’hui, ils ont tué brutalement un chanteur folklorique, Fawad Andarabi, qui apportait simplement de la joie à la vallée et à ses habitants. »
L’ancien ministre a accompagné son Tweet d’une vidéo du musicien jouant de la musique dans sa vallée et chantant « Notre Magnifique vallée, terre de nos ancêtres ».
Taliban’s brutality continues in Andarab. Today they brutally killed folkloric singer, Fawad Andarabi who simply was brining joy to this valley and its people. As he sang here “our beautiful valley….land of our forefathers…” will not submit to Taliban’s brutality. pic.twitter.com/3Jc1DnpqDH
— Masoud Andarabi (@andarabi) August 28, 2021
La musique réduite au silence ?
France Musique pose la question de savoir si les talibans vont réduire la musique au silence en Afghanistan. Depuis qu’ils ont repris Kaboul le 15 août dernier, ils ont menacé, réprimé et attaqué les musiciens. Toute musique est désormais interdite en public par les talibans.
L’Institut national de la musique, seule institution qui formait les musiciens en Afghanistan avant l’arrivée des talibans, est maintenant fermée. Le fondateur et directeur de cette institution, le Dr Ahmad Sarmast, a expliqué à la BBC que des étudiants en musique ont rendu leurs instruments et que d’autres les ont cachés.
« Les étudiants ont peur et sont inquiets. Ils comprennent clairement que s’ils retournent à l’école, ils pourraient en subir les conséquences et être punis pour ce qu’ils ont fait », a-t-il déclaré.
« Il n’y a plus d’espoir pour mon pays », s’est exclamé Humayoun Ibrahimi, joueur de tabla exilé en France depuis trois ans avec son frère à cause de menaces des talibans. Une grande partie de sa famille a pu être évacuée récemment, mais il s’inquiète pour les autres membres : « Je viens d’une grande famille de musiciens, ils sont toujours avec leurs instruments, et j’ai peur parce que les talibans vont chercher dans chaque maison, chaque personne. »
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