La Chine, qui partage 76 km de frontière avec l’Afghanistan, a indiqué lundi qu’elle souhaitait des « relations amicales » avec les talibans, au lendemain de la prise de Kaboul par les insurgés.
Pékin « respecte le droit du peuple afghan à décider de son propre destin et de son avenir », a affirmé devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.
« Les talibans ont indiqué à plusieurs reprises leur espoir de développer de bonnes relations avec la Chine », a relevé Mme Hua.
La Chine a entamé dès septembre 2019 des discussions avec les talibans
La Chine, qui a rapatrié début juillet 21 de ses ressortissants d’Afghanistan, a appelé les nouvelles autorités à assurer la sécurité de ceux restés sur place.
L’ambassade de Chine à Kaboul « continue de fonctionner normalement », a précisé la porte-parole.
La #Chine ?? dit souhaiter des « relations amicales » avec les #Taliban. ➡️ Précisions avec notre correspondant à #Pekin, @ChPilgrim pic.twitter.com/y6X7BzXWET
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) August 17, 2021
Pékin a jugé ces dernières semaines « irresponsable » le retrait américain d’Afghanistan, craignant par-dessus tout une guerre civile à outrance chez son voisin.
Face au risque de chaos afghan, le pouvoir chinois a entamé dès septembre 2019 des discussions avec les talibans, dont une délégation avait été reçue à l’époque en Chine.
La dernière rencontre officielle dans le pays remonte à fin juillet.
Le n°2 des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, s’était notamment entretenu avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.
?????| Aujourd’hui , une délégation des talibans conduite par le chef du bureau politique du mouvement au Qatar, le mollah Abdul Ghani Baradar, est arrivée en Chine et a été reçue par le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à Tianjin. pic.twitter.com/UE9TCXxzsL
— Casus Belli ? (@CasusBellii) July 28, 2021
Un mois plus tôt, M. Wang avait proposé d’accueillir un dialogue inter-afghan.
La Chine n’a jusqu’à présent pas officiellement reconnu les talibans comme nouveau pouvoir légitime à Kaboul.
Les analystes estiment que l’instabilité en Afghanistan constitue pour la Chine une menace pour la sécurité de sa région frontalière du Xinjiang (nord-ouest).
Pour ceux qui se posent la question sur pourquoi la Chine s’empresse de rencontrer les nouveaux maîtres de l’Afghanistan. ?
La nouvelle route de la soie traverse l’Afghanistan et donc devient de facto un partenaire majeur pour la Chine de demain. https://t.co/eVsz9yYZ8M pic.twitter.com/pnldUuiuqN— Christopher Bugot (@tofer_dreamer) August 16, 2021
L’Afghanistan, dispose d’abondantes ressources minérales
Cet immense territoire a longtemps été frappé par des attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes de l’ethnie musulmane ouïghoure et Pékin y impose depuis quelques années une surveillance policière draconienne.
Selon des études d’instituts américain et australien, au moins un million de Ouïghours y auraient été placés dans des camps de rééducation anti-islamiste.
La Chine a par ailleurs rallié en 2016 l’Afghanistan, qui dispose d’abondantes ressources minérales, à son grand projet d’infrastructures des « Nouvelles routes de la soie ».
Mais faute de sécurité, les investissements chinois restent modestes: 4,4 millions de dollars en 2020, selon le ministère chinois du Commerce.
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