Vendredi 4 mars, le président du conseil exécutif corse, Gilles Simeoni, a indiqué demander, avec la présidente de l’Assemblée de Corse, la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la violente agression « particulièrement trouble » perpétrée en prison par un détenu « djihadiste » contre Yvan Colonna.
« Tous les éléments livrés depuis la commission des faits concourent à rendre cette affaire particulièrement trouble et beaucoup de questions se posent qui sont pour l’instant sans réponse et méritent d’en avoir », a déclaré Gilles Simeoni par téléphone.
« Nous n’avons aucune confiance dans l’enquête administrative », a-t-il indiqué, précisant que concernant « l’enquête judiciaire confiée à l’antiterrorisme, la Corse a eu à connaître le caractère souvent retenu ou orienté de la justice antiterroriste ».
L’agresseur d’#YvanColonna serait le jihadiste Franck Elong Abe, arrêté en 2012 en Afghanistan, après avoir passé sa jeunesse en Normandie pic.twitter.com/hBDfsShP9B
— Jean-Robert…z (@Jean_Robert_29) March 2, 2022
Un « blasphème »
Le parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi jeudi de l’enquête. L’agresseur, Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans, serait un « djihadiste ». Interpellé en Afghanistan en 2012 par les Américains, il avait été remis à la France deux ans plus tard. Condamné en avril 2016, il purge une peine de neuf années d’emprisonnement pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme ». Au moment des faits, il assurait un service d’entretien en qualité d’auxiliaire d’étage.
Selon plusieurs sources proches du dossier, il a expliqué aux enquêteurs son geste par un « blasphème » attribué à Yvan Colonna qui aurait, selon lui, « mal parlé du prophète ».
Yvan Colonna toujours dans le coma
Âgé de 61 ans, Yvan Colonna était toujours dans le coma jeudi matin à Marseille, dans un état stable, a indiqué Me Patrice Spinosi, son avocat et celui de la famille Colonna, insistant sur le fait qu’il n’était pas en état de mort cérébrale.
Le militant, condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, a été victime mercredi « d’une strangulation à mains nues puis d’un étouffement » pendant qu’il faisait de la musculation seul, avait indiqué le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau.
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