Avec la réouverture des frontières américaines lundi, Air France compte remonter rapidement en cadence sur cette destination majeure, annonce à l’AFP sa directrice générale Anne Rigail, qui « espère que le pic de la crise est passé ».
« On l’attend depuis longtemps ! », s’exclame Mme Rigail. « C’est une excellente nouvelle pour Air France, et plus globalement pour le groupe Air France-KLM, puisque l’Atlantique Nord est notre principal réseau long-courrier. Avant le Covid, il représentait quand même 40 % de nos revenus long-courrier sur l’ensemble du groupe. »
« On ne part pas de zéro car nous n’avons jamais cessé de desservir les États-Unis, y compris au pire moment de la crise », avec « une ligne de vie » vers les principales villes, rappelle-t-elle.
Anne Rigail DG d’Air France interviewée sur @RTLFrance ce matin
➡️ Capacité de vols portée progressivement à 65%
➡️ Possibilité de voyager en Europe et dans les DOM-TOM
➡️ Espoir de reciprocité d’ouverture avec les USA
➡️ Objectif de retour à une trésorerie neutre dès cet été pic.twitter.com/x4aih3yKFl— Gate 7 (@Gate7tweet) June 9, 2021
La situation s’est améliorée ces derniers mois et l’été a déjà été plutôt bon, même si les avions étaient quasiment uniquement remplis d’Américains vaccinés venus visiter l’Europe, avec « un peu moins de 50% des vols ».
L’annonce, par les autorités américaines, que les voyageurs complètement vaccinés et fraîchement testés pourraient se rendre aux États-Unis à partir du 8 novembre, a eu un effet « très positif et immédiat » sur les réservations, se réjouit Mme Rigail.
Air France compte proposer cet hiver 122 vols hebdomadaires vers ce pays, contre 95 actuellement. « D’ici la fin mars, nous reviendrons progressivement à 90% de nos capacités de 2019 », décrit la dirigeante.
Au programme, une augmentation des fréquences sur les lignes les plus demandées comme New York et Miami, des avions plus gros, la réouverture de la liaison vers Seattle, la reprise du Paris-Papeete via Los Angeles – et non plus Vancouver –, ou encore des vols entre Pointe-à-Pitre et New York, une nouveauté.
La concurrence sera rude, l’Atlantique Nord étant « un axe très concurrentiel » sur lequel « tous les concurrents vont également augmenter leurs capacités », observe-t-elle.
Dans le reste du monde, Air France « restaure » également son réseau avec des fréquences « adaptées à la demande », indique Anne Rigail qui note que les voyageurs répondent présent dès qu’un pays rouvre ses frontières – comme récemment le Canada.
« Ça peut aller vite sur certaines destinations et ça nous rend optimistes sur le fait de pouvoir retrouver entre 70 % et 75 % de notre capacité globale dès cet hiver », contre 60 % cet été et un taux de remplissage « d’environ 70 % », remarque-t-elle.
Avantage pour la compagnie nationale, selon elle : « une politique commerciale extrêmement flexible » puisque tout les billets sont échangeables sans frais ou remboursables – le cas échéant avec un avoir – jusqu’au jour du départ, jusqu’au 31 mars 2022.
« On est assez confiant mais on n’est jamais à l’abri d’un retournement sur une région où l’autre et c’est pour ça qu’on garde une très forte agilité », souligne Mme Rigail.
Si la situation sanitaire en Europe ne la préoccupe pas particulièrement pour le moment, « on a vu qu’effectivement les choses peuvent basculer rapidement », relève-t-elle, faisant allusion à la situation aux Antilles et à la Réunion ces derniers mois. « On ajuste vraiment notre programme chaque semaine ».
A quand un retour aux 100 % d’avant la pandémie ? « On a abandonné l’exercice de la boule de cristal », répond-elle. Notamment parce que l’activité reste « assez faible » vers l’Amérique du Sud et l’Asie.
« Un pronostic sur la réouverture de la Chine, c’est très compliqué », soupire-t-elle.
Il faudra aussi reconquérir la clientèle affaires qui reprend l’avion nettement moins vite que les vacanciers.
Plus généralement, « on espère que le pic de la crise est passé et que le redémarrage va être constant ».
Mais « s’il nous paraît beaucoup plus solide maintenant avec la réouverture des USA », ce redémarrage est « plus long que ce que nous pouvions imaginer au tout début de la crise », note Mme Rigail, rappelant que la situation financière du groupe Air France-KLM reste fragile.
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