Alexandre Benalla, muré dans le silence le temps de l’enquête le concernant, commence à s’exprimer. Après une interview accordée au Monde, puis un passage par TF1, c’est au JDD qu’il raconte sa version des faits. Il pointe du doigt une hiérarchie policière, et affirme avoir été l’intermédiaire d’une instrumentalisation visant la présidence.
L’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron affirme avoir « plutôt envie » d’aller donner des « explications » aux commissions d’enquête parlementaires, dans des déclarations au Journal du Dimanche.
« Je dois me reposer, réfléchir. Mais oui, j’ai plutôt envie d’y aller. Ils veulent des explications, j’ai de quoi leur en donner », affirme-t-il.
Si les auditions sont finies à l’Assemblée, où LREM estime avoir « procédé à toutes les auditions utiles à la recherche de la vérité », la commission d’enquête du Sénat, prévue pour six mois, poursuit ses travaux et pourrait éventuellement rajouter des auditions.
L’ancien collaborateur du président de la République s’accroche toujours à sa version des faits de la place de la Contrescarpe et se décrit comme « impulsif » mais « pas violent ». Après avoir été sanctionné, « j’ai dit que j’étais prêt à démissionner. On m’a répondu que ce n’était pas la peine. »
Quant aux deux nouvelles plaintes le visant ainsi que Vincent Crase, employé de la République en Marche, au motif d’une interpellation musclée au Jardin des Plantes également le 1er mai, Alexandre Benalla dément une telle action auprès du JDD. « J’étais derrière les policiers en tant qu’observateur, on peut le voir distinctement, je n’ai ni casque, ni brassard, ni radio. Aucune intervention de ma part à ce moment-là », assure-t-il.
Il maintient aussi le scénario d’un règlement de comptes. « Certains m’ont jugé illégitime à cause de mon parcours. Dans le monde du pouvoir, on aime les gens bien formatés et qui la ferment. Moi j’ai toujours eu tendance à l’ouvrir. On me l’a fait payer (…) Dans la haute hiérarchie policière, il y a des gens qui gèrent leurs intérêts, leur carrière, et que j’ai dérangés. Par ma faute, je leur ai donné une occasion, ils ont sauté dessus pour m’écarter », martèle l’ancien collaborateur.
Alors que plusieurs députés d’opposition avaient critiqué son passage sur TF1, tandis que la commission d’enquête parlementaire ne l’a pas inscrit à son programme d’auditions, Alexandre Benalla n’exclut pas cette possibilité, dont il compte discuter avec son avocat.
D.V. avec AFP
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