Algérie : toujours plus de dissidents « arbitrairement » interdits de sortie du territoire

Par Epoch Times avec AFP
3 février 2025 14:35 Mis à jour: 3 février 2025 17:44

Les autorités algériennes frappent « de plus en plus souvent » leurs dissidents d’interdictions de voyager « arbitraires », dénoncent lundi les organisations de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) et Mena rights group, qui déplorent un « harcèlement » des voix critiques.

Souvent « imposées sans notification officielle », « illimitées dans le temps et « quasiment impossibles (à) contester », ces interdictions de voyager ciblent « arbitrairement des militants de la société civile, des dirigeants de partis d’opposition, des journalistes, des syndicalistes et d’autres personnes jugées critiques envers le gouvernement », pointent les deux organisations dans un rapport publié lundi.

« Faire taire la dissidence et éradiquer tout espace civique »

« Ces interdictions de voyager font partie d’une campagne plus large de harcèlement continu de ceux qui critiquent les autorités, visant à faire taire la dissidence et à éradiquer tout espace civique », regrette Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.

« Même celles et ceux qui, injustement condamnés, ont purgé leur peine, ou bien ont été acquittés, continuent de subir des mesures punitives qui les privent de leur droit à la liberté de circulation », poursuit-il.

Human Rights Watch et Mena rights group ont ainsi documenté 23 situations d’Algériens soumis à une interdiction de voyager, une pratique qui, disent ces deux organisations, « s’est intensifiée depuis 2022 »

Un viol des « obligations internationales de l’Algérie »

« L’emploi récurrent et arbitraire d’interdictions de voyager à l’encontre de personnes critiques est alarmant en Algérie, sachant que les cas que nous avons répertoriés ne représentent que la partie émergée de l’iceberg », remarque Alexis Thiry, conseiller juridique à MENA Rights Group.

Cette pratique « viole les obligations internationales de l’Algérie » et a « des effets dévastateurs sur les droits des individus », dit-il encore.

Les exigences de la loi algérienne bafouées

Dans la plupart des cas, les interdictions ont été soit « imposées arbitrairement par les forces de sécurité », soit « ordonnées par un procureur de la République », critiquent les deux organisations.

Même celles imposées par un procureur « bafouent souvent les exigences de la loi algérienne et vont à l’encontre des normes internationales portant sur la liberté de circulation », soulignent-elles encore.

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