Les Allemands ont de fortes chances d’être rappelés aux urnes en cas d’échec des conservateurs d’Angela Merkel à former un gouvernement avec les Verts et les libéraux. Voici pourquoi.
L’alliance, à première vue contre-nature, que la chancelière cherche à bâtir entre ces partis est la seule susceptible en l’état de lui donner la majorité absolue compte tenu de l’éclatement de la chambre des députés à l’issue des législatives du 24 septembre.
L’absence d’une coalition gouvernementale serait historique pour l’Allemagne d’après-guerre, jamais un scrutin n’ayant débouché sur une absence de majorité à la chambre des députés, chargée d’élire le ou la chancelière.
Or Mme Merkel n’a pas d’alternative au curieux attelage conservateurs-libéraux-écolos. Elle a en effet exclu toute coalition avec l’extrême droite (AfD), tandis que les sociaux-démocrates (SPD) ont prévenu qu’ils préféraient l’opposition ou des élections anticipées à une nouvelle coalition sous l’égide la chancelière.
Enfin, la cheffe du gouvernement allemand a exclu jusqu’ici de diriger un gouvernement minoritaire ou reposant sur des majorités de circonstances.
Dès lors, si Mme Merkel et le SPD restent fidèles à la parole donnée, un scénario s’imposerait: l’article 63 de la Loi fondamentale, la Constitution nationale.
Le chef de l’État, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, doit proposer aux députés un candidat à la chancellerie. Dans ce cas précis, il s’agira en toute probabilité d’Angela Merkel, son Union chrétienne-démocrate (CDU), même affaiblie, ayant remporté les législatives.
Si elle échoue à rassembler une majorité absolue, le vote peut être reconduit dans les 14 jours qui suivent. En cas de nouvel échec, un troisième vote aura lieu et, à ce stade, la majorité simple suffira à être élue.
Frank-Walter Steinmeier aura alors sept jours pour décider s’il nomme Angela Merkel chancelière malgré tout, pour diriger dans ce cas un gouvernement minoritaire, ou s’il dissout le Bundestag et convoque de nouvelles élections.
Comme la chancelière a promis de ne pas gouverner sans majorité claire, la dissolution est l’option la plus probable et de nouvelles élections devront alors se tenir dans les 60 jours.
R.B avec AFP
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