Louer des hôtels complets pour héberger des réfugiés est devenu une pratique courante dans de nombreux districts ou communes d’Allemagne. L’hôtel Dormero à Charlottenburg héberge actuellement près de 100 demandeurs d’asile. Mais dans ce bâtiment chic de la Eislebener Straße, il y a encore de la marge, car 166 personnes au total doivent y emménager, rapporte le site web « Nius ».
Les femmes n’osent plus sortir dans la rue le soir
Par ailleurs, les riverains sont de plus en plus inquiets et indignés par et à cause de ce nouveau voisinage. La raison en est « divers incidents désagréables ». Ils font état d’altercations entre demandeurs d’asile et riverains, d’un nombre croissant de vols de vélos et de prétendus cambriolages. Selon le rapport, la peur règne dans les environs de l’hôtel.
Ce sont surtout les femmes qui expriment leur inquiétude quant au fait que seuls de « jeunes hommes de culture musulmane » s’y sont installés. Une riveraine indique qu’elle ne quitte plus son appartement le soir. Le quartier souffre « terriblement », selon « Nius » qui cite cette femme.
La chaîne hôtelière, quant à elle, ne voit pas de problèmes liés à ses nouveaux clients. Interrogée par « Nius », elle affirme qu’aucune « altercation mineure » n’a été signalée jusqu’à présent. « Nous ne voyons par conséquent aucun conflit avec le voisinage. »
Des hommes originaires d’Afghanistan, de Syrie et de Turquie
L’hôtel, un bâtiment datant de la fin du 19e siècle, comprend 72 chambres et huit suites. Il est connu pour son équilibre entre mobilier classique et moderne, écrit la revue suisse « Weltwoche« . Les demandeurs d’asile qui y sont actuellement hébergés sont originaires de Syrie, d’Afghanistan et de Turquie.
L’Office régional pour les réfugiés (LAF) aurait confirmé qu’il payait en moyenne 57 euros par jour et par personne à l’hôtel – nourriture non comprise. Selon la Weltwoche, cette transformation de l’hôtel en centre d’hébergement pour demandeurs d’asile s’inscrit dans une tendance plus large à Berlin, le LAF louant de plus en plus d’hôtels pour héberger les demandeurs d’asile sur ordre du Sénat.
Actuellement, environ 960 personnes sont hébergées dans différentes auberges et hôtels. Plus de 500 places supplémentaires seraient recherchées.
L’hôtel Dormero a manifestement besoin d’être rénové
Cette tendance suscite des réactions mitigées. Les critiques ont souligné les coûts élevés et le fait que les locaux extravagants de l’hôtel ne conviennent pas aux demandeurs d’asile. L’utilisation de l’argent des contribuables suscite également des inquiétudes, notamment en ce qui concerne les frais quotidiens liés à l’hébergement des demandeurs d’asile au Dormero.
L’augmentation du nombre de demandeurs d’asile a en outre « enflammé les discussions sur la politique d’asile allemande et sa durabilité ». Comme le rapporte encore la « Weltwoche« , l’hôtel a besoin d’être rénové. Les travaux prévus en conséquence ont été reportés.
Le portail de comparaison « tageskarte » fournit sur son site Internet un classement correspondant au statut actuel de l’établissement. Autrefois, il était considéré comme l’un des meilleurs hôtels de luxe de la capitale et portait le nom de « Brandenburger Hof » (« cour de Brandenbourg », ndr), jusqu’à ce qu’il soit repris par Dormero en 2013.
Lorsqu’il est entièrement occupé par 166 personnes, il coûte au contribuable 9462 euros par jour, soit environ 284.000 euros par mois. Comparé aux grands centres d’hébergement comme celui de l’ancien aéroport de Tegel, cette forme d’hébergement est « l’alternative la plus avantageuse », écrit « Tageskarte ».
Prévision de 1500 places pour les réfugiés à Berlin d’ici la fin de l’année
Berlin mise davantage sur les hôtels et les auberges pour héberger les réfugiés qu’il ne l’avait initialement annoncé. La sénatrice sociale Cansel Kiziltepe (SPD) avait annoncé fin septembre qu’environ 1500 places pour les réfugiés devraient être disponibles d’ici la fin de l’année grâce à la location de chambres dans des hôtels et des auberges. L’objectif a donc déjà été largement dépassé. Au total, des contrats ont été conclus avec onze établissements. Selon l’administration sociale, l’offre va de quelques chambres individuelles à des chambres à plusieurs lits, utilisées par exemple par six personnes.
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