Depuis quelques années, un couple de hiboux grands-ducs est observé régulièrement sur les corniches l’abbatiale de Wissembourg en Alsace. Il y a quelques semaines, ils ont donné naissance à trois bébés. Il n’en reste plus que deux, mais ceux-ci sont en pleine forme et commencent leur apprentissage de vol.
Observer de jeunes hiboux grands-ducs apprendre à voler en pleine ville est un privilège rarissime. C’est pourtant ce que les habitant de Wissembourg, une ville alsacienne de 7500 habitants, ont la chance de faire au quotidien ces temps-ci.
« C’est assez exceptionnel, on peut parfois le retrouver [le grand-duc, ndlr] dans des sites industriels désaffectés mais là sur une église, à ma connaissance, ce sont les seuls », explique à France 3 Frédérique Merck, ornithologue amateur, qui observe presque tous les jours les jeunes installés sur les corniches de l’abbatiale de Wissembourg.
Un heureux événement
Cela fait quatre ans que les parents de ces petites boules de plumes ont élu domicile sur les corniches de cette église. Plusieurs personnes espéraient des naissances pendant tout ce temps-là, mais c’est seulement cette année que l’heureux événement s’est produit.
« Chez les grands-ducs confort minimal. Pas de nid. La femelle pond à même le sol sans branche sans rien », précise l’ornithologue amateur. Alors que trois petits sont sortis des œufs, seuls deux ont survécu aux premiers essais de vol.
Choisir une église comme lieu pour élever ses petits a ses avantages, les fidèles servant d’anges gardiens aux rapaces lorsqu’un des jeunes se retrouve au sol. Ils appellent alors les ornithologues qui viennent vérifier l’état de santé de l’oisillon et le remonte sur sa corniche : « Ils sont maladroits, ils tombent régulièrement, c’est normal. »
Sur place jusqu’en octobre
Les deux petits qui ont survécu continuent à s’entrainer et à améliorer leur technique de vol. Le grand envol, pour lequel ils quitteront définitivement leurs parents, devrait avoir lieu cet automne.
« Ils restent sur le site où ils sont nés jusqu’en octobre. Ensuite, ils se dispersent jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres, voire plus loin encore », indique la Ligue de protection des oiseaux (LPO) sur son site internet.
Si vous passez par Wissembourg cet été ou cet automne, vous aurez donc la possibilité d’observer ces jeunes grands-ducs. Quant aux parents, ils risquent d’être là pendant encore de nombreuses années, puisqu’ils sont fidèles en amour mais aussi sédentaires.
Rappelons qu’il s’agit du plus grand rapace nocturne d’Europe, avec une envergure d’ « 1m80 les ailes déployées pour la femelle, légèrement plus grande que les mâles. » Il ne reste qu’environ 1500 couples de ces rapaces en France, une espèce protégée. Raison de plus pour se réjouir de ces naissances.
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