La Chine a persisté dans sa politique de modernisation de ses très nombreuses mines de charbon en utilisant les dernières technologies dans le but de les rendre plus productives, tandis que les nations occidentales réduisent les sources d’énergie traditionnelles afin d’atteindre les objectifs de lutte contre le changement climatique fixés par les entités mondiales.
Dans l’accord de Paris des Nations unies de 2015, de nombreux pays se sont engagés à réduire leurs émissions, les États-Unis sous l’administration Obama acceptant de réduire les émissions de CO2 de plus de 25% d’ici 2025. Parallèlement, l’accord permet à la Chine de poursuivre l’expansion de ses centrales à charbon jusqu’en 2030 environ, tout en s’engageant seulement à atteindre la « neutralité carbone » d’ici 2060.
En 2017, le président Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord, le qualifiant par la suite de « désastre total pour notre pays » et de « transfert géant de la richesse américaine vers des nations étrangères qui sont responsables de la majeure partie de la pollution dans le monde. » Le président Joe Biden a réintégré l’accord quelques heures après son entrée en fonction en 2021.
Les pays occidentaux continuent de réduire l’utilisation des combustibles fossiles afin de limiter les émissions, à leur propre détriment. Par exemple, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a récemment proposé des restrictions plus strictes en matière d’émissions pour les centrales au charbon, ce qui, selon les experts, pourrait rendre l’approvisionnement en électricité moins fiable et plus coûteux.
Dans le même temps, l’empressement de Pékin à moderniser ses mines de charbon indique que le pays se dirige dans une direction différente, en utilisant la technologie pour rendre l’extraction du charbon plus productive. En effet, le Parti communiste chinois a pour objectif de parvenir à une numérisation de base de toutes les mines de charbon d’ici 2035. La « mine intelligente » de Hongliulin, dans la province de Shaanxi, est l’un de ces projets de modernisation.
La numérisation de Hongliulin est entreprise par le géant chinois de la technologie Huawei, la mine étant désormais équipée de nombreux relais 5G, de caméras intelligentes et de capteurs. La nouvelle méthode aurait permis d’augmenter la production de charbon de près d’un tiers, a indiqué l’entreprise à l’AFP.
L’implication de Huawei est une indication que la Chine pourrait envisager de maintenir le charbon comme source d’énergie clé pendant de nombreuses années, une possibilité suggérée par Xu Jun, responsable de la numérisation de l’exploitation minière au sein de l’entreprise.
« Dans le monde entier, l’utilisation du charbon et des énergies propres coexistera pendant longtemps. La tendance à l’intelligence dans les industries connexes est irrépressible », a-t-il déclaré au média, ajoutant que de nombreux concurrents mettaient également en place des équipes dans ce domaine.
L’Institut de recherche sur l’énergie (IER) met en garde contre le manque d’honnêteté de Pékin quant à son engagement à atteindre les objectifs climatiques. « Si l’on croit que la Chine va respecter les engagements qu’elle a pris dans le cadre de l’accord sur le climat, à savoir plafonner ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, il faut y réfléchir à deux fois », peut-on lire dans un commentaire de l’institut publié le 25 mai.
« La Chine joue avec le monde occidental en prenant des engagements qu’il est peu probable qu’elle tienne, car elle tente de devenir la première superpuissance mondiale en utilisant au maximum ses ressources naturelles et tout ce qu’elle peut acquérir. »
Selon les chiffres officiels, la Chine comptait 4400 mines de charbon à la fin de l’année 2022. Si la Chine devait respecter ses engagements en matière d’émissions, ces mines fonctionneraient au minimum de leur capacité, souligne l’IER. « Toutefois, sur la base de ses actions actuelles et de ses investissements dans les centrales électriques au charbon et les mines de charbon intelligentes, la Chine parie sur le fait que le charbon conservera son importance dans l’approvisionnement en combustibles pour les années à venir. »
Augmentation du nombre de projets liés au charbon
Selon un rapport publié en février par le Global Energy Monitor et le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, les mises en chantier de centrales au charbon, les annonces de nouveaux projets et les autorisations d’exploitation se sont accélérées de manière spectaculaire en Chine l’année dernière, avec deux nouvelles centrales au charbon autorisées par semaine.
« 50 GW de capacité de production d’énergie au charbon ont été mis en chantier en Chine en 2022, soit une augmentation de plus de 50% par rapport à 2021. Pour nombre de ces projets, les permis ont été délivrés rapidement et la construction a débuté en quelques mois », indique le rapport.
« Au total, 106 GW de nouveaux projets de centrales au charbon, soit l’équivalent de deux grandes centrales au charbon par semaine, ont été autorisés. La capacité autorisée a plus que quadruplé par rapport aux 23 GW de 2021 ».
Sur l’ensemble des nouvelles capacités autorisées par la Chine en 2022, 60 GW n’avaient pas encore commencé à être construits en janvier 2023. Ces projets devraient débuter rapidement cette année, selon le rapport.
L’industrie chinoise du charbon représenterait près de 20% du total des émissions mondiales, ce qui, selon les analystes, représente plus de pollution à effet de serre que tous les véhicules du monde réunis.
Affaiblir les autres nations
En décembre 2021, la Global Warming Policy Foundation a prévenu dans un rapport (pdf) que Pékin utilisait l’agenda climatique pour « renforcer son économie » tout en le déployant comme une « arme pour affaiblir d’autres pays ».
Sans l’utilisation du charbon, l’économie chinoise déclinerait et le dirigeant chinois Xi Jinping serait incapable de réaliser son ambition de dominer le monde d’ici 2049 – le centenaire de la prise de pouvoir du Parti communiste chinois – fait observer le rapport.
« En menant des politiques climatiques unilatérales, les pays occidentaux entravent leurs économies en augmentant les coûts de l’énergie, en provoquant des pannes d’électricité et d’autres pénuries d’approvisionnement, aussi sûrement que le feraient des saboteurs en temps de guerre, sauf que les dommages sont auto-infligés et s’étendent à l’ensemble du système. »
« Aucune arme n’est plus efficace pour paralyser les économies occidentales que le programme ‘Zéro émission nette’. L’armée chinoise comprend dans ce cas les ONG environnementales et les médias occidentaux qui, ensemble, donnent des ordres de marche aux politiciens naïfs ».
La dangereuse tendance de l’Occident à dépendre des énergies renouvelables
Contrairement à la Chine, les pays occidentaux abandonnent de plus en plus les sources fiables de combustibles fossiles et favorisent les politiques d’énergie renouvelable. Cela peut avoir des conséquences dangereuses pour la sécurité énergétique en raison des coûts élevés, de l’imprévisibilité générale et de la dépendance à l’égard de la Chine.
Un rapport rédigé par Paul Bonifas et Tim Considine, experts du secteur, souligne que « l’on ne sait pas quel niveau d’ERV [énergie renouvelable variable] peut être ajouté au réseau [américain] avant qu’il ne se brise ou ne devienne inabordable ».
« Cependant, il est quasiment certain qu’à un moment donné inconnu, le réseau ne sera plus fiable et que les coûts monteront en flèche. Et pourtant, on construit de plus en plus d’ERV chaque année. Une technologie de réseau 100% renouvelable est-elle possible, est-elle fiable et est-elle économique ? Non, non et non.
Une analyse de l’IER datant de décembre souligne que la crise énergétique actuelle de l’Europe est due aux politiques peu pratiques que celle-ci a mises en œuvre en matière de gestion de l’énergie. L’Europe avait auparavant réduit les concessions pour la production de pétrole et de gaz, fermé les centrales nucléaires et à charbon, et interdit la fracturation hydraulique, tout en promouvant les énergies renouvelables.
Lorsque la demande d’énergie est « revenue en force » après le confinement du Covid-19 en 2021, l’Europe s’est retrouvée sans suffisamment d’énergie disponible pour répondre à la demande.
Cette fois, un hiver chaud a permis d’éviter une catastrophe énergétique régionale. Entre 2004 et 2019, l’Europe a consacré plus de 1000 milliards de dollars à ses efforts de transition vers les énergies renouvelables. La région doit maintenant dépenser 5300 milliards de dollars supplémentaires pour parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2050.
Dans le même temps, la Chine devrait bénéficier de la dépendance de l’Occident à l’égard des sources d’énergie renouvelables, car le pays est le plus grand fournisseur mondial de composants et de matériaux pour les énergies renouvelables.
En 2020, la part de la Chine dans la production mondiale de polysilicium était de 82%, selon un rapport de 2021 du Center for Strategic and International Studies. En 2021, la Chine représentait 75% de la production mondiale de modules photovoltaïques. Les deux matériaux sont utilisés dans la fabrication des modules solaires.
En bref, la Chine contrôle le marché de l’énergie solaire en dominant tous les domaines de la production, notamment le polysilicium, les wafers, les cellules, les modules, le déploiement et même la chaîne d’approvisionnement en matières premières.
En outre, les usines de fabrication de produits solaires, dont beaucoup sont situées dans le Xinjiang, emploient des travailleurs forcés issus de la population locale ouïghoure, ce qui contribue à des violations des droits de l’homme sur lesquelles les entreprises occidentales ferment les yeux.
La Chine domine également l’approvisionnement en matières premières nécessaires à la construction des véhicules électriques, telles que les terres rares qui sont essentielles à la fabrication des batteries des véhicules électriques.
Selon une analyse réalisée au début de l’année par Visual Capitalist, six des dix premières entreprises de fabrication de batteries sont chinoises, et le pays représente 77% de la capacité de production de batteries. On estime que cet avantage se maintiendra dans les années à venir.
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